La célèbre « dame en or » Adèle Bloch-Bauer, au regard mélancolique, immortalisée ici par le peintre autrichien Gustave Klimt en 1907, est au cœur du premier roman de ValérieTrierweiler.

Dès les premières pages, Valérie nous fait découvrir la vie de cette jeune femme jusque dans son intimité.

Mariée dès l’âge de 18ans, dans la grande bourgeoisie Autrichienne, à un homme plus âgé qu’elle, qui l’aimait sans plus et va d’ailleurs insister, auprès du peintre, dont il était un mécène afin qu’il fasse le portrait de sa femme, sans présager de la suite.

Klimt était un peintre à la fois apprécié et décrié par la société. Séducteur et volage, il avait pour habitude de « croquer » ses modèles et ne s’en cachait pas, ce qui ne cessait de séduire Adèle qui n’osait mettre un mot sur ce qu’elle ressentait tellement elle était subjuguée.
Le peintre analysera cette femme à qui il trouve une beauté et une douceur qui ne demandait qu’à s’affranchir des conventions.

« Lorsque je vous ai vue pour la première fois, j’ai cru à une apparition. Vous étiez si jeune, si sensuelle, vous dégagez une volupté incandescente.» Elle profitait de ses séances pour s’évader et oublier les multiples malheurs qui jalonnaient sa vie.

Elle sort de son chagrin et revient à la vie. Elle, qui avait pour habitude de recevoir les esprits brillants et les artistes à la mode dans son Salon, parlait littérature, peinture avec Klimt, même s’il n’avait pas fait de grandes études.

C’est tout cet ensemble qui finira par séduire la jeune Adèle et l’entraîner dans une histoire qui bien qu’éphémère ne sera pas moins intense. Comme elle le fait d’ailleurs remarquer dans l’une de ses missives au peintre: « J’ai vécu à vos côtés des heures merveilleuses. Vous m’avez entraînée loin dans un monde qui n’est pas le mien. Je pourrais vous reprocher aussi votre conduite, mais je ne le ferai pas. J’ai appris que les femmes peuvent se contenter d’elles mêmes et trouver ainsi une forme de sérénité. Je le vois bien. Les hommes ont toujours besoin de conquérir, des chimères ou une femme, qu’importe, il leur faut chasser, viser, abattre et repartir

Les « ayatollah » de la bien pensante, plus habitués aux pages « people » y verront certainement une ressemblance, qu’ils ne pourront qualifier de fortuite. Mais pour l’auteur, pas question d’y voir autre chose, Adèle l’ai « aidée à écrire une nouvelle page » de son histoire. Et c’est tout le bien que nous pouvons lui souhaiter.

Plus d’infos

Le secret d’Adèle, Valérie Trierweiler

Les Arènes, 320p., 20€