Après 3 ans de fermeture suite à l’attaque terroriste qui a lieu en son sein le 24 mai 2014, le musée juif de Belgique réouvre temporairement avec une exposition sous forme d’interrogation qui n’a rien de rhétorique, « Bruxelles : Terre d’accueil? » Du 13/10/17 au 18/03/18

« Un musée n’a pas seulement pour rôle de conserver des œuvres, il doit aussi se saisir de l’actualité, du présent et donner à réfléchir sur les défis contemporains et l’un de ses défis c’est celui de la migration. » Nous préviens d’entrée de jeu Bruno Benvindo, curateur de l’exposition.placeholder://Et pour cause, le musée a décidé d’ouvrir sa série d’exposition sur cette question qui touche tout le monde, celle de la migration.

Bruxelles comptent aujourd’hui plus de 180 nationalités, ce qui fait d’elle la deuxième ville la plus cosmopolites au monde derrière Dubai.

Le parcours commence en 1830 avec la fondation de la Belgique qui a une importante population étrangère venue des pays limitrophes (Allemand, Anglais, français, luxembourgeois).

Bruxelles va se présenter comme une terre d’accueil pour un certain nombre d’exilés (Karl Max, les réfugiés de la commune) qui y trouvent asile.Est-ce pour autant que Bruxelles est une terre d’accueil ?

Pas vraiment, parce quand on regarde au niveau des pratiques, c’est beaucoup plus ambigu que ce discours d’ouverture d’accueillir des exilés politiques.

Entre 1831 et 1910, il n’y a que 3600 personne sur l’ensemble du territoire qui obtiennent la nationalité belge. On a la fois une tradition d’ouverture du XIXe siècle et des pratiques qui sont beaucoup plus ambigus.Bruxelles connaitra entre 1914 et 1918 l’occupation allemande et on verra se développer, les lieux de sociabilité allemand (piscine, parc…)

L’exposition « Bruxelles : Terre d’accueil ? » tient aussi à présenter des destins individuels, méconnus du grand public, mais qui méritent tout autant d’être mis en avant, comme celui de Paul Panda Farnana.

Né en 1888 à Nzemba au Congo et arrivé en Belgique à l’âge de sept ans à la suite d’une adoption par une famille Bruxelloise bien en vue dans la capitale.Il sera le Premier Congolais et surtout le premier Noir à obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur.On peut aussi découvrir l’histoire de Ahmed, marocain qui a participé à la construction du métro bruxellois et qui n’avait pas d’autres moyens pour communiquer avec sa famille restée au Maroc, que d’enregistrer sa voix sur une cassette qu’il envoyait ensuite dans son pays natale afin que sa famille puisse avoir de ses nouvelles.

Pourquoi part-on?Ils sont nombreux à quitter leur pays d’origine pour migrer ailleurs. Mais pourquoi part-on réellement?

L’exposition tente d’y répondre à travers le portrait de 16 migrants installés et travaillant à bruxelles.

On y comprend mieux, et pas toujours de gaité de cœur pourquoi ces personnes braves monts et vallées pour trouver refuge ailleurs.

Qu’importe-On avec soi?

placeholder://C’est sans doute la partie la plus saisissante et la plus émouvante de l’exposition, située sur des marchés qui mènent à la salle de projection de différents témoignages de migrants, des photos qui jonchent le parcours vous saisissent aux tripes.

À la suite d’un appel sur les réseaux sociaux pour recueillir des photos souvenirs que les migrants ont emporté avec eux en quittant leur pays d’origine, la mane a été fructueuse.

Ils sont nombreux à avoir répondu, plus de 200 photos de famille, de village, bref des photos qui représentent toute une vie, certaines inédites sont ainsi exposées.

l’exposition s’achève sur 4 films retraçant le parcours et le combat de 16 migrants arrivés de contrées lointaines et vivants à Bruxelles, certains encore en situations irrégulières.

Une exposition qui raconte comment Bruxelles est devenue une ville monde avec ses 184 nationalités représentées.

« Bruxelles : Terre d’accueil?« 

Au Musée Juif de Belgique

Du 13/10/17 au 18/03/18

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