Résumé

« Je ne serais pas arrivée là si… Quelques mots anodins mais une question vertigineuse. Qu’est-ce qui m’a faite, défaite, bouleversée et sculptée ? Quel hasard, rencontre, accident, lecture, don, peut-être quelle révolte, ont aiguillé ma vie ? Quelle joie m’a donné des ailes ? Ou bien quel drame ? Ai-je poursuivi un rêve ? Mes parents m’ont-ils insufflé la volonté d’avancer ? Oui, comment se construit une vie ? A 27 femmes fascinantes, j’ai lancé ce petit bout de phrase, dans le cadre d’une interview pour Le Monde, et 27 ont accepté de la poursuivre. Elles se racontent avec une sincérité bouleversante, cherchent dans leur histoire quels ont pu être leurs principaux ressorts et ce que la vie leur a appris. Toutes ont imposé leur voix dans un monde dont les règles sont forgées par les hommes, et toutes ont à coeur de partager cette expérience. Elles sont une inspiration pour toutes les femmes. » A. C.

Critique

Grand reporter au quotidien Le Monde et présidente du prestigieux prix Albert Londres , Annick Cojean signe, aux éditions Grasset/ Le Monde  « je ne serais pas arrivée là si… » un livre d’entretiens où la journaliste donne la parole à 27 femmes qui, souvent avec émotion, se livrent afin d’évoquer ce qui a marqué et aiguillé leur vie.

Appartenant à différents univers: politique, littéraire, artistique ou sportif, elles ont toutes en commun d’avoir une histoire difficile, des malheurs, des obstacles mais elles ne se sont jamais découragées.

Femmes de caractères, elle refusent de se laisser dicter leur vie ou de servir de décor dans une société de plus en plus patriarcale.

on assiste à une succession de portraits aussi différents et complémentaires les uns des autres, des parcours variés et riches, qui au gré d’une révolte, d’un accident, d’un trait de caractère, d’une lecture ou d’une rencontre sont parvenues à se hisser au somemet.

De Christiane Taubira à Anne Hidalgo en passant par Patti Smith, Véronique Sanson ou Angelique Kindjo, elles racontent leurs parcours à la journaliste avec leurs propres mots « elles se sont toutes battues dans un monde d’hommes, elles ont montré plus de courage, travaillé davantage, subi des insultes, subi des violences, et même des viols » livre la journaliste.

Je ne serais pas arrivée là si…

Christiane Taubira : « S’il n’y avait pas eu ce rire tonitruant de ma maman. Ce rire qui revenait une joie invincible. Oui, invincible. »

Véronique Sanson : « d’une joie de vivre incroyable qui avait régné à la maison. Et de valeurs fortes que mes parents incarnaient et avaient eu à coeur de nous transmettre, à ma soeur et à moi. La liberté avant tout. Et donc l’esprit de rébellion et de résistance. »

Patti Smith : «  S’il n’y avait pas eu la determination de ma mère à me mettre au monde et me maintenir en vie »

Anne Hidalgo : « Si mes parents fuyant l’Espagne franquiste,  n’avaient pas émigré en France avec la conviction que l’avenir de leurs deux filles passerait par l’éducation »

Angélique Kidjo : « Si mon père n’avait pas mis ses trois filles à l’école. Lui si calme, si digne, si pince-sans rire, pouvait se transformer en lion furieux sur la question de l’éducation. Zéro tolérance pour la connerie humaine et ses manifestations comme le racisme ou l’antisémitisme! alors il tenait à ce que ses filles soient scolarisées, au même titre que ses sept fils. Pour comprendre la complexité du monde et penser en liberté. »

Je ne serai pas arrivée là si…

Annick Cojean

Grasset/Le Monde