Cette exposition invite tous les publics à expérimenter des œuvres créées par des artistes à l’aide de robots de plus en plus intelligents. Une trentaine d’œuvres nous donne accès au monde virtuel immersif et interactif, à l’expérience sensible du corps augmenté, de l’espace et du temps bouleversés.

Raquel Kogan, Reflexao #2, © Raquel Kogan / photo Domingues Freitas – Thomas Granovsky

Dans une société de plus en plus machinisée, les artistes s’intéressent d’autant plus aux robots que l’intelligence arti cielle est en train de bouleverser l’existence des humains et jusqu’à la condition de l’œuvre d’art : sa production, son exposition, sa diffusion, sa conservation, sa réception.

À ce jeu dangereux, ils ont une longue expérience : depuis les grottes préhistoriques, les artistes ont su jouer de leur milieu technique. Leur travail est d’autant plus surprenant qu’ils ont à leur service des logiciels de plus en plus puissants, qui donnent à l’œuvre une autonomie de plus en plus grande, une capacité de générer des formes à l’infini et une interactivité qui modifie le jeu en permanence.

SO KANNO / TAKAHIRO YAMAGUCHI – Senseless Drawing Bot, 2011

Les œuvres contemporaines présentées ici autour de quelques icônes de visionnaires (Tinguely, Schöffer, Molnar, Mohr ou Xenakis) donnent une bonne idée des interrogations des artistes qui sont aussi les nôtres : qu’est-ce qu’un artiste ? Qu’est-ce qu’une œuvre ? Que peut bien faire un robot que ne peut pas faire un artiste?

S’il est doté d’une intelligence artificielle, un robot a-t-il de l’imagination? Qui décide : l’artiste, l’ingénieur, le robot, la regardeuse, le regardeur, tous ensemble ? Peut-on parler d’une œuvre collective ?

L’exposition se déroule selon trois séquences :

1. La machine à créer

Les robots s’activent et leurs mouvements sont parfois si drôles et si « physiques » qu’on leur prêterait volontiers une dimension animale ou humaine, voire une « psychologie ».

Jean Tinguely, Nam June Paik, Nicolas Schöffer, Leonel Moura, Patrick Tresset, So Kanno et Takahiro Yamaguchi, J. Lee Thompson, Arcangelo Sassolino.

PATRICK TRESSET – Human Study #2.d La Grande Vanité

La Grande Vanité au corbeau et au renard, 2004-2017, Trois robots, un renard et un corbeau empaillés, dessins sur papier © Patrick Tresset

2. L’œuvre programmée

Le robot devient invisible, son programme informatique et algorithmique intègre l’œuvre et tout savoir-faire disparaît au profit de la magie des formes générées à l’infini et qui changent en fonction des mouvements du corps des regardeuses et des regardeurs.

LEONEL MOURA – Robot Art, 2017

Manfred Mohr, Vera Molnar, Iannis Xenakis, Demian Conrad, Raquel Kogan, Ryoji Ikeda, Pascal Dombis, Elias Crespin, Jacopo Baboni Schilingi, Edmond Couchot et Michel Bret, Miguel Chevalier, Joan Fontcuberta, Michael Hansmeyer et Peter Kogler.

3. Le robot s’émancipe

Le Deep Learning rend le robot de plus en plus intelligent et actif au point qu’il peut non seulement rivaliser avec l’humain mais l’augmenter, fusionner avec lui, le narguer, le doubler ?

NAM JUNE PAIK – Olympe de Gouges, 1989

Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, Catherine Ikam et Louis Fléri, Stelarc, Nicolas Darrot, Fabien Giraud et Raphaël Siboni, Koji Fukada, Oscar Sharp, Daft Punk, Pascal Haudressy, Memo Akten, ORLAN, Takashi Murakami.

Des oeuvres immersives, des tableaux, des sculptures, des mobiles, du cinéma, du design, et de la musique: toutes les créations présentées dans cette exposition sont le fruit de collaborations entre des artistes et des programmes robotiques inventés et mis au service de l’art. Des programmes informatiques non seulement intelligents, mais aussi génératifs de formes et de gures inédites qui donnent à voir et à penser.

INFORMATIONS PRATIQUES

Horaires

Du 5 avril 2018 au 09 juillet 2018

Lieu

Grand Palais

3 Avenue du Général Eisenhower
75008 Paris 8

Accès

M° Champs-Elysées Clemenceau

Tarifs

tarif réduit : 10 €

tarif normal : 14 €