C’est le grand retour du blockbuster national, celui qui a séduit plus de douze millions de téléspectateurs il y’a 5 ans, au point de pousser encore plus loin l’interrogation : Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? Cinq ans plus tard, dans une France qui se déchire, Philippe de Chauveron remet le couvert. La suite de cette comédie vaut-elle le déplacement ?

Il pleut des cordes en cette fin d’après-midi du 14 janvier, mais il y’a du monde devant le Grand Rex, le tapis rouge installé pour accueillir les stars est trempé, la sécurité est sur les dents et s’emmêle un peu les pinceaux. Deux salles sont prévues pour l’avant-première, une avant-première après celle organisée dans toute la France, par le distributeur du film, le 1er janvier 2019, avant la sortie officielle prévue le 30 janvier.

Humour très très fin

Une fois à l’intérieur, on m’installe près de la scène (privilège de la presse ou simple hasard ?), sur des sièges réservés préalablement. Quelques minutes plus tard, l’équipe du film arrive au complet, chacun dit un petit mot. A ce jeu-là, Christian Clavier remporte la partie, pour lui « les gendres leur coûtent une blinde »

Place au film en question, on nous avait vendu une comédie où les époux Verneuil tentaient de faire découvrir la beauté de la France profonde à leurs gendres qui voulaient s’exiler, avec un Christian Clavier dans le rôle de guide des châteaux de la Loire. Odile et David apprennent l’hébreu pour partir en Israël, Chao et Ségolène rêvent de Shanghai, Isabelle et Rachid veulent devenir avocats à Alger tandis que Laure et Charles pensent à s’installer à Bombay, où Charles veut faire carrière à Bollywood. À la place, c’est une autre intrigue qui prend corps avec la belle-sœur africaine, la fille de d’André Koffi, qui veut épouser une femme (mariage pour tous), tandis que les Verneuil hébergent un réfugié Irakien.

Un film où les clichés racistes sont omniprésents, on se cache derrière la comédie pour dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.

J’ai du mal à retrouver l’ambiance d’il ya cinq ans, autour de moi, c’est le même malaise, les collègues ne regardent même plus, occupés à tripoter leurs smartphones. Pour une avant-première, je m’attendais à beaucoup plus, à part quelques rigolades à gauche et à droite, pas vraiment d’emballement, les fous rires et les explosions de joie, ne sont pas au rendez-vous. Le réalisateur est resté dans sa zone de confort en faisant du réchauffé de l’original, pour un final pas du tout drôle. Des applaudissements fusent à la fin de la projection, sûrement influencés par la présence de l’équipe du film.

Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ?

Une comédie populaire qui se voulait apôtres de l’apologie du racisme, mais dont les clichés ne font pas vraiment rire. Je ne m’attendais pas à presque voir le même film qu’il y a 5 ans, avec un humour très fin.

Pendant que la comédie les Tuches (que j’ai adoré) planche pour un quatrième volet, Philippe de Chauveron semble tenté par une trilogie « Ce sera la même chose pour le trois. Si on a une bonne idée, évidemment que l’on continuera. Parce qu’on adore tous ces personnages » confiait-il à Télé-Loisirs.

A mon humble avis, il faut arrêter les frais, ce second volet ne dépassera jamais le record du premier, c’est à se demander qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu pour mériter une comédie pas drôle du tout ?

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Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu ?

Sortie le 30 janvier 2019

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