Jeudi: Bienvenue à la Magnifique Society

Nous voici de retour dans l’écrin bucolique du Parc de Champagne pour la troisième édition du festival La Magnifique Society qui porte bien son nom. Le parc est encore vide à notre arrivée, privilège des journalistes, nous pouvons le visiter sans être bousculé par des festivaliers en furie.

De petits changements

Alléluia!!! la presse a enfin son espace de co-working qui manquait à l’édition précédente, elle se trouve sous le chapiteau, habituellement réservé aux artistes du Séoul et Tokyo Space ODD. Cette année, le festival en a décidé autrement, afin d’éviter toute suspicion de discrimination envers les 18 musiciens Coréens et Japonais, il a été décidé de les programmer sur les scènes Club trotter et Central Parc.

Pas de grands changements au niveau des scènes, si ce n’est que la Grande scène n’est plus à l’extrême droite du parc mais en plein milieu, où se trouvait la scène Central Parc l’année dernière. Nous tombons d’ailleurs sur Roméo Elvis en pleine balances, devant des bénévoles qui profitent encore de ce moment d’accalmie avant de prendre leur service. La scène Club Trotter quant à elle n’a pas bougé, toujours située au fond, après la petite Society qui cette année n’a de petite que le nom.

Cette dernière propose plus d’activités cette année. Enplus des traditionnels ateliers de couronnes de fleurs, le public pourra également profiter d’une nouveauté : décorer ses propres lunettes de soleil comme en maternelle. Une consoeur se laissera d’ailleurs séduire par l’idée à son arrivée dimanche sur le parc.

Le rétro-gaming est toujours présent dans l’enceinte du parc et situé juste avant la scène Club Trotter où les amoureux de jeux vidéo pourront s’isoler entre deux concerts..

Flavien Berger en aparté avant de monter sur scène

On a rendez-vous avec Flavien Berger quelques minutes après notre arrivée dans le parc, en Backstage, zone qui leur est réservée pour se détendre. Une petite averse nous empêchera de profiter de la beauté de cette zone et de son cadre bucolique, interdit au public. Nous nous réfugierions dans le bar des artistes pour une interview qui ne manquera pas de sel. On le retrouvera en ouverture de la Central Parc à 20h20, seul sur scène derrière ses machines, dans une scénographie comportant quatre parasols. On n’est pas à Deauville, mais presque.

On tombe sur d’étranges créatures dans le parc, des princesses à dos de dinosaures parfaitement apprêtées. Elles n’ont pas emprunté les navettes desservant directement le festival depuis la gare, sans doute avaient-elles peur de se salir.

Roméo Elvis : le 1er festival du croco chocolat

C’était une première et quelle première, Roméo Elvis a donné jeudi dernier, sur la grande scène de la Magnifique Society son premier show en festival cet été. Le rappeur Belge qu’on a croisé tout à l’heure pendant ses balances, donne des envies de Chocolat au public de la Mainifique puisse qu’il s’agît du titre qu’il entonne en ouverture. Il nous offrira le « Dessert » avant de nous poser une « Drôle de Question », qu’on trouve plutôt « Normal », à moins qu’il ne s’agisse de savoir si on est prêt pour le « Pogo ». Une question rhétorique, étant donné que comme ma collègue, « J’ai Vu » des fans qui n’attendaient que ce moment sous un « Soleil » de Plomb. Le titre « Dismoi » rendra une partie du public complètement « Parano », au point de glisser et d’apercevoir « 3 étoiles ». la victoire de la France contre la Belgique au dernier mondial a encore du mal à passer, mais nous sommes de bons voisins, même si « BXL arrive », nous sommes prêts, pas de risque de tomber complètement « Malade ».

Chris avec ou sans les Queens

C’est dans un corset rouge et pantalon noir que la chanteuse pop Chris(tine and the Queens) fait son entrée sur la Grande scène vers 23h20, une heure après le passage de Roméo Elvis. Entourée de ses danseurs, l’artiste distribuera sa « Chaleur Humaine » au public « Comme si » elle avait conscience du besoin. Ou encore en solo comme sur « La Marcheuse » qu’elle reprend magnifiquement ce soir-là. Le public ne tiendra plus debout quand sur « Christine », elle tiendra debout plusieurs secondes sur une seule jambe. Elle maitrise ses pas de danses qu’elle effectue de manière synchroniser avec sa bande. Il ne s’agit pas de « Science-Fiction », ni de « Photos Souvenirs » d’un concert passé, mais de l’instant présent. Nous pourrons témoigner que nous étions là, même si ce n’était pas une « Nuit 17 à 52 », on a réussi à prendre notre pied.

L’élévation cauchemardesque d’un Vladimir

La scène Central Parc grouille de monde, il faut dire pour un jeudi soir, veille d’une journée de boulot ou de cours, ce n’était gagné d’avance, mais le public est présent. Tellement présent qu’il est impatient d’apercevoir le célèbre Dj au prénom Russe, qui dissimule toujours sous visage sous un masque. Il arrive enfin déclenchant une vague d’excitation mêlée au brouhaha ambiant, il est là avec Un Kéfié à la Yasser Arafat sur la tête.Même si on n’aperçoit pas les signes de son visage, on devine bien le sourire qu’il cache. C’est en digne ambassadeur du festival qu’il nous « élèvera » aux rythmes des ses différents mix.

Vendredi : la pluie s’invite à la fête

Le festival a bien débuté hier et semble suivre son chemin sur la même lancée. Beaucoup plus de monde sont attendus en ce début de week-end, hier les plus déterminés n’ont pas pu résister malgré le fait que certains avaient cours le lendemain. Aujourd’hui plus de soucis en ce qui concerne le réveil demain matin, nous sommes vendredi et généralement ce jour, tout est permis. Nous voici donc au parc de Champagne, pour une deuxième soirée qui ne s’annonce pas de tout repos.

Laazy : une belle surprise

C’est par la scène Club Trotter qu’on décide de commencer notre périple de la soirée, je ne sais pas pourquoi, mais hier on n’a pas eu le temps de passer par là. C’est devant le jeune rappeur Laazy qu’on tombe, une belle surprise à laquelle on n’était pas préparé. Il a de la rage à revendre et le fait savoir face à un public clairsemé. Il faut dire que le parc vient d’ouvrir ses portes et l’horaire de passage n’est pas forcément à son avantage. Mais qu’à cela ne tienne, la petite troupe qui s’attroupe devant la scène fou un joli bordel.

Taichi Mukai : une scène trop grande

On fait un tour du côté de la scène Central Parc où on tombe sur Taichi Mukaï qui essaie tant bien que mal de réveiller un public pour la plupart assis ou allongé dans l’herbe, se contentant de regarder sans autre signe d’attirance. Une vingtaine de personnes font quand même le boulot devant les barrières sous le regard des vigiles, qui doivent certainement aussi profiter de cet accalmie avant la soirée qui les attend.

Hamza La sauce

Nous tombons sur un public survolté, venu en masse écouter Hamza cet après-midi. Après Roméo Elvis hier soir, c’est un autre Belge qui met le feu sur scène cet après-midi pendant que dans la fosse, de jeunes ados s’élancent dans des pogos géants. La Sauce cet après-midi sera Belge et c’est dans un décor réduit qu’il la distribuera au public qui kiffe sa Vibe comme dans un Paradise.

Des Ferdinand Pas Vraiment Franc

Les écossais du groupe Franz Ferdinand enchaîneront les tubes repris en chœur par le public, mais quelque de je ne sais quoi manque à cette prestation. Est-ce de la fatigue ?

C’est sous la flotte que les Britanniques de Fat White Family vont communier avec le public. Du rock sous la pluie qu’est-ce que ça donne dans un ciré ? La réponse ne se fait pas attendre, ça ne semble déranger personne, toute façon c’était couru d’avance que le ciel allait faire des siennes.

Les Monstres Die Antwoord

Ils sont là, les Sud-Africain de Die Antwoord qui viennent d’annoncer la sortie de leur ultime album. Dans un décor de science fiction agrémenté d’une touche d’humour salace (des penis multicolores accolés aux schtroumpfs), Ninja et Yolandi Visser déverseront sur le public un hip-hop brutal en provenance de Cape Town . L’ambiance est comparable à un concert dans un stade de foot, les danseuses perchées sur des grandes enceintes et se trémoussants dans tous les sens ne font rien pour calmer le jeu. Ce soir ce n’est pas Baby’s On Fire, le tube qui totalise plus de 221 millions de vues sur YouTube, mais à y regarder de plus près, ça y ressemble.

La belle découverte Channel Tres

On sera plutôt Channel que Columbine pour cette fin de soirée. Le rappeur californien nous a servi son groove entraînant et irrésistible sur scène. Une souplesse dans sa façon de se trémousser sur scène, entouré de deux danseurs qui lui donne la réplique.

On passe devant la scène Central Parc où le duo Columbine qui nous dit « Adieu Bientôt », titre éponyme de son dernier album, devant une foule qui a du mal à bouger, malgré la pluie qui se déchaine. Il ne faut pas perdre de temps et foncer vers les navettes qui sont encore accessibles aux premières arrivées.

Samedi : Il fait quand même beau

On frôle les 23 degrés à notre arrivée devant le parc, une foule bien compacte fait déjà la queue. On aperçoit déjà les premiers fans de Nekfeu à l’affiche ce soir pour sa première date française après la sortie de son dernier album « Les Etoiles Vagabondes » la semaine dernière. Le parc ouvre ses portes à 14h ce samedi de clôture et ses pas moins de dix-huit artistes qui se succéderont sur les différentes scènes.

C’est par une interview de la Star de la Pop Kenyane, Muthoni Drummer Queen que nous démarrons cette journée marathon. C’est au cœur du Parc de Champagne, près des loges pour artistes que nous la retrouvons, installée à l’abris du soleil, un verre de champagne (Of Course) dans la main. Elle nous parlera (interview disponible bientôt) de sa vision du féministe, des troubles en Afrique et de son attachement à la liberté.

La Greenroom et son Karaoké sauvage

C’est vrai que depuis jeudi dernier, nous n’avons pas eu l’occasion de faire un tour de ce côté du festival, vu qu’aujourd’hui nous avons un peu de temps entre deux interviews, c’est tout naturellement que nous nous dirigeons vers la Greenroom après en avoir entendu parlé à la conférence de presse bilan. C’est un mini festival dans le festival avec des karaokés à couper le souffle. Pas que les différents protagonistes qui s’y collent sont des vedettes en devenir, c’est juste le côté déluré de la chose qui fait tout son charme. Mention aux groupes de filles qui serrées dans une petite cabane en forme d’auto, laissent éclater leur joie sur du Diam’s sans se soucier du regard des autres et surtout du « Qu’en-dira-t-on ? ».

Et soudain la foule fût attirer par la voix de la Queen

Quelle idée de programmer la Queen en même temps que Caballero & JeanJass ? c’était couru d’avance que les gens allaient préférer la star au détriment des artistes de la scène Africaine programmés au Club Trotter. C’est devant une fosse vide que fait son entrée sur scène, pas découragée pour autant et avec la rage d’une guerrière dans la voix, elle rameutera vite du monde. Dans une bonne humeur communicative, entourée de ses deux acolytes Beatmeakers Suisses, elle fera vite monter la température avec le très dansant Suzie Noma. Le public rentre dans le mouvement et lui donne la réplique en claquant dans les mains ou en levant le poing et en scandant « No More ». L’interprète de « Million Voice », exhortera le public de la Magnifique à lutter contre toute forme de discrimination qui empêche l’amour de Triompher et de toujours faire entendre leurs voix quand cela est nécessaire. Une sorte de « Kenyan Message » à la sauce française, un message qui se veut universel et porteur de fruits. On a juste regretté l’absence des danseuses et choristes qui étaient présentes au Badaboum le mois dernier.

lire aussi : Muthoni Drummer : La Queen du Hip-hop Kenyan sur la scène du Badaboum

De retour du Club Trotter, nous tombons sur les Belges Caballero & JeanJass qui distillent leur hip-hop teinté d’égo trip à l’ancienne sur la grande scène devant une jeunesse en délire, tandis que d’autres plus en retraits contemplent le spectacle de loin ou profitent de la météo pour piqueniquer en famille.

Le Bizutage d’un Sud-Africain à Reims

Nous sommes dans la ville où autrefois, les Rois de France étaient sacrés dans sa célèbre cathédrale qui attire toujours de milliers de curieux chaque année. A défaut de cathédrale, vu que nous sommes dans un Etat laïc, c’est dans le parc de Champagne que le jeune producteur Sud-Africain Muzi recevra les honneurs du public. Pour sa première prestation en France, il ne s’attendait pas à un tel accueil de la part des festivaliers venus en masse comparé à tout à l’heure. Derrière sa table de mixage, il fait danser une foule dense (sans jeu de mots) dans la fosse. Cette même foule qu’il rejoindra dans la fosse pour la dernière et qui le portera tel un trophée de compétition pendant que lui continu de chanter comme si de rien n’était. Le spectacle est ahurissant, tout le monde dégaine son téléphone pour ne rien louper de l’instant et surtout, le public s’y donne à cœur joie et le dépose dans le crash barrière sans encombre. C’est officiel, comme disent les anglais « you’re in », Welcome. On en reparlera sur le chemin du retour avec Delphine, l’attachée de presse du festival, qui comme nous en est tombé sous le charme.

Nekfeu, un vagabond dans le parc

C’était la star du jour, déjà sur toutes les lèvres depuis le début du festival, Nekfeu qui a sorti son dernier album « Les Etoiles Vagabondes » le 6 mai dernier est ce soir sur la scène de la magnifique. Après la Suisse, il donne ce soir son premier concert en France. Arrivé sur scène sur fond de bande annonce à la hollywoodienne entouré des ses potes, le rappeur déclenche tout de suite des cris d’excitation d’un public impatient d’en découdre magnifiquement. Le rappeur fera le travail sans se forcer, vu le vacarme provoqué par sa venue, on s’attendait à quelque chose de spectaculaire. On est un peu déçu.

Clubbing Final

Les plus déterminés se précipiteront vers la scène Central Parc où le Dj électro house Sebastien s’apprête à transformer une partie du parc en grande discothèque à ciel ouvert. Une fin de soirée en beauté pour le jeune producteur, auteur du single « Run for me » annonçant un nouveau album à l’automne prochain.

La fin de soirée ne sera pas autant joyeuse pour la Dj japonaise Tigarah, invitée de marque du festival. La pote de Nekfeu, n’a pas pu profiter du public qu’il avait il y a une heure. C’est devant une scène clairsemée qu’on prendra congé d’elle et du festival par la même occasion, qui ferme ses portes sur cette 3ème édition.

Bilan

L’année 2018 a été exceptionnelle pour la 2ème édition du festival avec 21.000 entrées contre 20.000 pour cette 3ème édition, avec un pic de fréquentation le samedi (8.000 entrées). Le festival a débuté un jeudi cette année pour s’achever le samedi. Une première pour le festival, qui verra s’il continu ou non sur cette lancée pour les prochaines éditions.

A part la pluie qui s’est abattue sur le parc le samedi soir, tout s’est plutôt bien déroulé. D’ailleurs cette dernière n’a pas perturbé les festivaliers devant les différentes scènes, puisqu’ils s’étaient préparés en conséquence. Vive la musique et rendez-vous l’année prochaine pour une 4ème édition magnifique.