Le plus américain des festivals français était de retour ce week-end à l’hippodrome de Longchamp dans le 16ème arrondissement parisien, pour la 3ème année consécutive avec une programmation alléchante. Pour se faire plaisir à paris le week-end dernier, c’est à Lollapalooza qu’il fallait se rendre et faire la fête, les pieds dans l’herbe avec Twenty One Pilots, Orelsan, Jain, Migos ou encore Roméo Elvis. Une édition que j’ai pris plaisir à couvrir et que je vous invite à découvrir comme si vous y étiez.

Jour 1 : Welcome To LollaParis

Pour la 3ème édition du festival Lollapalooza français, ils étaient nombreux à répondre présent à cet événement organisé par le géant Live Nation. S’exportant presque partout dans le monde entier, le Festival américain créé par Perry Farrell dans les années 90, s’est déjà installé au Brésil, en Argentine, au Chili et en Allemagne.

Hi, Hola, Hello

Il y a une chose qu’on constate une fois qu’on approche de l’entrée du festival, c’est un véritable bordel linguistique, presque toute les langues sont représentées et vaudrait mieux être bilingue si l’on souhaite s’aventurer dans cette jungle humaine. Ici l’anglais et l’allemand sont presque les langues officielles, malgré la reproduction d’une Tour Eiffel en miniature qui trône en haut lieu pour nous rappeler que nous sommes bel et bien en France et plus précisément à Paris.

Lollapalooza Paris 2019

Qu’à cela ne tienne, le soleil est au rendez-vous pour ma première couverture de ce festival en tant que journaliste, les deux premières éditions je m’y étais rendu en tant qu’invité. Il faut dire qu’entre Dour et le Paléo, c’était le seul le week-end où je pouvais profiter à fond d’un festival pas loin de chez moi, entre potes, sans courir de gauche à droite entre une interview et une captation. Le festival originaire de Chicago restait donc le seul, dans le paysage très fourni dans festivals en France, qui n’avait pas encore été chroniqué par mes soins.

C’est parti pour deux jours riches d’une programmation à faire pâlir les envieux, au sein du fameux festival itinérant qui a visité pas mal de pays depuis 1991 et ce ne sont pas les têtes d’affiches qui manquent à l’appel de cette 3ème édition avec près de 50 artistes, dont 37 exclusivités et 11 Djs pour un budget total de 11millions d’€.

Le Old-school Boy de Barry Fletcher

C’est un jeune rappeur British de 20 ans qui attire mon attention dès notre arrivée sur le site, après avoir passé les différents contrôles et récupérer nos badges d’accès. Son dépit couplé aux beats Old School m’impressionne, sans parler de son grain de voix qui a quelque chose de singulier. L’Alternative Stage Greenroom du festival épouse bien les couleurs criardes de ses vêtements et ses pas de danse n’arrange rien au joli bordel qu’il fout sur scène en ce début d’après-midi.

Ghali : Un phénomène Outre Alpine

Sur la Main Stage 2, c’est un artiste aux tresses brunes qui rap tantôt en italien ou en arabe, qu’on prend plaisir à écouter. Il s’agit du jeune Ghali, une star outre alpine qui a sorti son premier album en 2017 sobrement intitulé « Album » et qui deviendra en deux semaines disque d’or. Un phénomène qui cartonne aussi bien en Tunisie, le pays d’origine de ses parents, mais encore très peu connu en France.

Dans la famille Smith, je demande le fils 

« C’est le fils du mec qui joue dans le Prince de Bel Air, comment il s’appelle déjà ? », voilà ce à quoi on est confronté lorsqu’on porte un nom trop lourd pour ses épaules et surtout quand on a un géniteur qui à fait rigoler toute une génération. Le jeune Jaden âgé d’à peine 21 ans, qui évolue entre la musique et le cinéma, est en train de se faire un prénom, à défaut d’un nom déjà célèbre, dans l’univers du hip-hop. Il servira au public son titre envoutant Summertime In Paris, extrait de son dernier album Erys.

La Folie Skip The Use

Le crew Skip The Use, conduit pas son frontman de choc Mat Bastard a livré un show dantesque comme à son habitude sur l’Alternative Stage. Le groupe de rock qui revient après une séparation en 2016, n’a rien perdu de son énergie débordante sur scène. Ce n’est pas le nuage de poussière qui se dégage de la fosse, où le public est en furie, qui dira le contraire. « Est-ce qu’il fait chaud sous la pluie ? À partir de la 4ème chanson on a le droit de faire de la merde« .

Jain : son dernier festival à Paris

« En cette fin d’après-midi, ça fait 5 ans que je fais les festivals d’été d’affilé et celui-ci avec vous, c’est mon dernier à paris. Est-ce que vous êtes prêts à fêter ça avec moi ou quoi ? » déclare Jain, seule sur la Main Stage 2. Elle livrera un show à l’américaine comme à son habitude face à un public assez réceptif.

Le public avait « Les bases » devant Orelsan 

Le prince du rap français a rendez-vous avec le public cosmopolite de LollaParis, une première pour le phénomène qui a sorti une réédition de son album en fin d’année dernière, truffé d’inédits qu’il a intitulé « Épilogue ». Le jeune caennais à la chevelure qui lui obstrue la vision, fera danser le public en y mettant les bases, même si d’aucuns ont trouvé sa prestation décevante, pour nous ça allait. C’était Simple et Basique, en plus le public avait les bases.

Twenty one pilot, une claque sous la flotte 

C’est sous la flotte que s’achèvera cette belle première journée ensoleillée, avec le groupe US Twenty One Pilot, qui vient présenter au public son 5ème et nouvel album « Trench ». Une claque sous la flotte devant un public en délire, fasciné par ce show presque pyrotechnique qui ramènera un peu de chaleur sur le festival.

Jour 2 : la chaleur s’est invitée

Je commence par un tour vers la Perry’Stage que je n’ai pas eu le temps de visiter hier. Pour la petite histoire, elle porte le nom de l’initiateur de ce festival itinérant, qui était sur scène hier en fin d’après-midi devant un public mitigé. La scène en question se trouve sous un grand chapiteau où il doit faire une chaleur ardente pendant les shows.

Camélia Jordana sera la 1ère à nous faire danser en ce début d’après-midi où une forte chaleur se fait déjà ressentir. Ce n’est pas encore la cohue, le festival vient d’ouvrir ses portes, mais un groupe bien compact est déjà prêt à en découdre.

Un petit détour vers la Perry’Stage où le jeune artiste électro K?d, ambiance le public avec son set éléectro-pop, une occasion aussi pour le public de danser sur son dernier EP « Find Paradise », disponible depuis octobre dernier.

Avec Roméo Elvis, il faut montrer sa paire de couille 

Comme à son habitude, celui qui est double disque d’or en France et en Belgique avec son album « Chocolat« , a prouvé sa force de frappe pour sa première venue à LollaParis. Son Pogo légendaire à fait tabac sous une chaleur écrasante, on dirait que certains ne viennent que pour ce moment. Il faut dire que le rappeur est une bête de scène, il assure vraiment ses shows, on n’a pas le temps de s’ennuyer. C’est toujours un plaisir de prendre un « Chocolat » chaud avec ce « Parano » qui semble complètement possédé, même si pour cela il faut montrer sa « paire de couille », mais vu que l’auteur de ses lignes en a, il ne se fait pas trop de souci.

Sous le chapiteau de la Perry’Stage, Jonas Blue a littéralement retourné le public. De lui je ne savais rien au départ, mais grâce à la motivation de certains collègues, je n’ai pas regretté de les avoir suivi. L’électro a encore de beaux jours devant lui, surtout avec des pointures de la sorte.

Sur la Main Stage 2, c’est la foule des grands jours, le public est venu en masse pour le trio familial US, Migos. Quavo, Takeoff et Offset vont montrer au public français comment on fout le feu dans un festival. Un grand cercle se forme au milieu de la fosse, il est encore plus énorme que celui de Roméo Elvis tout à l’heure avec les pogo qui vont avec. Le groupe en profitera pour revisiter ses anciens tubes comme Walk It Like I Talk It.

Le light show d’Eric Prydz 

Quoi de mieux pour terminer une soirée en beauté, que d’assister au Light Show d’Éric Prydz ? Le Dj et producteur suédois nous a éblouis avec son set à la fois très visuel et entraînant. Une véritable adrénaline qui s’empare de votre corps et ne veut plus vous lâcher. Un vrai régal sous ce chapiteau qui donne des sueurs froides et pousse la moitié de l’assistance à se mettre torse nu. L’histoire ne dira pas, si l’auteur de ses lignes a fini par faire tomber le maillot, seuls les présents connaissent la vérité. Toute façon, les absents n’ont jamais raison.

A 23h, Nekfeu se charge de clôturer cette 3ème édition du festival itinérant sur la Main Stage 2, mais ça sera sans nous. On se remet à peine du show de Dj prydz qui nous a complètement lessivé, le chemin de la sortie s’ouvre à nous et on s’y engouffre sans regret, en s’imaginant à quoi va ressembler la 4ème Edition.

Bilan

Ils étaient 95.000 a avoir foulé l’hippodrome de Longchamp à Paris durant les deux jours du festival, un chiffre en dessous de la première édition qui avait vu affluer 110.000 spectateurs, mais une nette évolution par rapport à l’année dernière où ils n’étaient que 90.000 festivaliers. Il faut dire que l’exclusivité française du groupe New-Yorkais les Strokes, y était pour quelques chose. Malgré quelques problèmes techniques, les fans sont venus en nombre écouter le groupe dont la dernier concert en France remontent à 11 ans en arrière.

On a moins aimé les youtubeurs ou pseudos influenceurs qui étaient un peu partout dans l’espace réservé à la presse, prenant parfois la place des journalistes qui étaient là pour faire leur boulot, alors que espace leur était réservé. Ce mélange devrait être évité à l’avenir pour permettre à tout un chacun de mieux travailler.