Dronte, le groupe post métal acoustique a dévoilé le 22 février dernier son nouvel opus « Quelque part entre la guerre et la lâcheté« , qui ravira les amoureux de saxophone mis à l’honneur dans ce dernier.

Dans ma lointaine jeunesse, il y avait des disquaires et ils classaient leurs disques dans quelques rares catégories : classique, jazz, variétés françaises, Rock et variétés internationales. Aujourd’hui les genres se sont multipliés : indé, metal, reggae, baroque, fusion… Et logiquement, chaque nouveau groupe se place dans les interstices entre les genres. Tel est le cas de Dronte qui définie sa musique de metal acoustique.

A les écouter, on se trouve quelque part entre Beyrut et Sepultura, avec une touche de Radiohead et des Nine Inch Nails. Les musiciens utilisent principalement des instruments acoustiques, saxophone, vibraphone, contrebasse. Ils sont six autour du chanteur Fred Braud. Ils installent des atmosphères tour à tour chantantes, énervées, planantes, et parfois bruitistes. Le chanteur chante, hurle, psalmodie.

Le groupe cite Philip Glass parmi ses influences. Et il est vrai qu’il joue beaucoup sur des motifs répétitifs. Ecoutez le titre « champion en série » où il arrive à la fois à installer un climat et à faire entendre son angoisse, sa terreur. Je ne sais pas si les musiciens connaissent King Crimson, celui de Discipline ou Thrack. C’est peut-être une référence trop ancienne pour eux, mais les ressemblances sont fortes dans même si l’instrumentarium est totalement différent.

Le groupe joue depuis 2014, mais il vient de sortir en 2019, son premier album, Quelque part entre la guerre et la lâcheté  paru chez Apathia Record. On sent une conscience, une volonté de transmettre l’inquiétude que certains jeunes expriment devant l’état du monde. Le nom de Dronte, celui d’un oiseau aujourd’hui disparu (le fameux Dodo), détruit par la rencontre avec ce prédateur qu’est l’homme.

J’écoute ce disque en pleine période de confinement contre le Covid 19. Dehors il n’y a que neiges et brouillards. Mais cette musique n’est pas neurasthénique, elle donne envie de bouger, de danser, et de partir agir pour ce monde et ces humains qui nous entourent. Celui donne aussi envie de réécouter en concert sa musique. N’hésitez pas à sortir quand nous pourrons le faire à nouveau. Dronte, comme les autres artistes a besoin de nous.