Le trio niçois Hyphen Hyphen, nous a accordé une interview spéciale confinement quelques jours après la sortie de leur nouvel hymne queer « Young Leaders » et annonce un nouvel album pour 2021.
Après une tournée de cinq dates à travers l’Europe, à la conquête de l’Allemagne, la Hollande et la Belgique, le trio niçois était de retour en france la veille du confinement. Une période qui a permis à Santa, Line et Adam de sortir la vidéo de leur nouvel hymne queer « Young Leaders », réalisée au cours de cette dernière tournée.
Avant leur US en janvier prochain, le groupe qui s’est connu sur les bancs du lycée Masséna à Nice, a accepté de répondre à nos questions et annoncent un nouvel album pour 2021, trois ans après HH.
Hello Hyphen Hyphen, merci de prendre le temps de répondre à nos questions au lendemain du confinement que nous venons de traverser. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Hyphen Hyphen : On est rentré de notre tournée européenne le jour du confinement, on a profité de la premiere semaine pour ……. dormir ! et surtout pour prendre le temps de lire des livres comme Normal People de Sally Rooney, rattraper des films (et découvrir une passion pour les documentaires sur l’escalade.)
Et aussi surtout monter le clip et préparer la sortie de Young Leaders !
Vous annoncez une tournée nord-américaine en janvier 2021, après un 2ème album où on retrouve plein de références américaines. C’est un continent qui vous fascine ?
Hyphen Hyphen : C’est un continent qui nous a toujours attiré, nous avons grandi, dans la fin des années 90, puis début 2000 où l’Amérique était vraiment omniprésente et rayonnait dans la culture pop que cela passe par les séries type Buffy, les films ou la chaîne MTV qui nous a fait découvrir une esthétique et des groupes qui sont par la suite devenus des influences.
C’est une aussi ambition que l’on s’est fixée dès le début du groupe quand on avait 17 ans et d’en voir une partie se réaliser c’est exciting, step by step.
Vous revenez d’une tournée européenne qui s’est achevée quelques jours avant les mesures de confinement. Étant donné que la pression montait déjà depuis début mars, est-ce que vous l’avez vécu/joué différemment ces derniers concerts ?
Hyphen Hyphen : On était vraiment très heureux de retourner sur scène, surtout dans des salles plus serrées avec un public qui nous découvre sur scène, chaque concert est redevenu une conquête, un challenge. Comme nous sentions la pression des mesures de confinement approcher durant la tournée, l’envie de passer un moment hors du temps et de créer un espace de liberté et d’oubli avec notre public est devenue encore plus forte.
Votre nouveau single « Young Leaders » est un hymne queer qui ne s’en cache pas. Et on apprend qu’en tant que queer, vous avez souvent transformer vos failles en faiblesses. C’est un combat quotidien ?
Hyphen Hyphen : Nous voyons la création comme une remise en question du monde qui nous entoure. C’est devenu un combat quotidien, car c’est parfois un combat quotidien d’exister et d’assumer qui l’on est.
Like Boys, votre titre contre le harcèlement et pour la liberté sexuelle sonne comme une revendication de l’égalité des droits. Pour vous, les choses doivent encore bouger ? On n’en fait pas assez ?
Hyphen Hyphen : Oui, il reste beaucoup de choses à faire… On a vu une réelle effervescence l’année passée avec un ras-le-bol latent général qui était en train de mûrir et qui s’amplifiait mais qui s’est aussi fait couper l’herbe sous le pied avec l’apparition du virus et du confinement…
Les mentalités restent à changer surtout qu’on a remarqué une ascension du cyber-harcèlement durant la période du confinement et que le harcèlement de rue non plus ne s’est pas arrêté.
Vous avez conquis les foules avec votre premier album pop Times de 2015 dans lequel on retrouve le tube We Light The Sunshine. Comment avez-vous géré la notoriété qui a suivi ?
Hyphen Hyphen : Tout naturellement et sainement, nous avons continué à faire la musique que l’on aime et à la partager sur scène avec notre public grandissant. Nous avons surtout rencontré beaucoup de bienveillance.
Vous vous considérez comme le porte flambeau de la jeune génération actuelle ?
Hyphen Hyphen : Je ne pense pas que l’on se considère en tant que tel, mais on en fait partie donc de manière logique nous racontons ce que l’on vit et comment on aimerait faire avancer des causes qui nous sont chères.
Il y a trois ans vous avez reçu le prix de la révélation Scène de l’année aux Victoires de la Musique, un réel tournant dans votre carrière. Avec le recul et aux vues des dernières éditions, vous pensez que la scène est vraiment représentée dans ce genre de compétition ?
Hyphen Hyphen : Oui, les Victoires ont représenté un tournant dans notre carrière, au-delà des Victoires c’est de donner la possibilité à des forces alternatives d’être présentées à un large public, surtout de nos jours lorsque la musique tend vers une forme de formatage.
Avez-vous déjà pensé à réaliser un album en français ?
Hyphen Hyphen : Non, l’Amérique d’abord 😉
Étant donné qu’il y a une durée de trois ans entre vos deux albums, peut-on s’attendre à un 3ème album pour 2021 ?
Hyphen Hyphen : OUI (c’est un oui franc et collegial).
Si la création remet en question de notre monde, ce qui à mon sens est très pertinent, le temps du haillon est proche.