Complet depuis cinq mois, le concert de Aliocha Schneider à la Cigale ce 6 mars 2024, était comparable à un voyage ensoleillé et mélancolique au bord de la Méditerranée, là même où il a écrit et composé la plupart des chansons de son dernier album éponyme en français.

Sorti le 29 septembre 2023, le premier album en français du chanteur et comédien Aliocha Schneider est un océan de quiétude dans lequel il a mis un peu de lui. Rien d’étonnant quand on sait que le franco-canadien a composé et écrit la plupart des dix chansons de son projet éponyme au bord de la méditerranée, en Grèce. Un nouvel opus pop folk très intime, une photographie d’un moment de sa vie que l’artiste défend ce mercredi 6 mars dans une cigale qui affiche complète depuis cinq mois. Il faut dire que l’enjeu est de taille pour Aliocha qui joue à domicile devant un public qui a fait le déplacement en nombre et s’attend à être transporté par le côté ensoleillé et mélancolique des titres de son répertoire, et qui est certain c’est qu’il ne sera pas déçu.

C’est par « Flash in the pan », le dernier titre de son premier album Eleven Songs sorti en 2017, qu’il introduit son concert cinq minutes avant neuf heures du soir, et sous les vivats d’une salle comble et déchaînée. Suivra « Hey mama », qui nous plonge tout de suite dans l’ambiance de son dernier album éponyme.« C’est incroyable de jouer à la maison parce que les amis sont là, mon public est là, mon équipe est là… ». Il enchaînera ensuite avec « l’autre », la première chanson qu’il a écrit au piano et qui a donné le ton des autres titres, même si à la base il l’avait composé pour un projet de film qui a avorté. Viendra ensuite l’histoire de « Sara » dont il fut autrefois amoureux, en passant par « Mexico », « l’océan des amoureux » jusqu’à « avant elle ».

Moment suspendu avec « Julia », cet océan d’amoureux qui agite une salle qui ne semble pas être concernée par l’embourgeoisement dont il est question dans le titre. On s’approche doucement de la fin qui ressemble plus à un « Paradis » avec un public aux anges, qui donne de la voix comme dans une chorale gospel. Mais comment achever cette soirée sans une pensée pour le grand Nino Ferrer dont Aliocha reprend le tube « Le sud » en chœur avec le public. Un titre qui sent bon le soleil de la Grèce et de la Méditerranée, et qui aurait pu se retrouver dans son nouvel opus. Exilé à Athènes pendant six mois pour les besoins de la série Salade Grecque de Cédric Klapish dans laquelle il tient le premier rôle, et éloigné de celle qu’il aime, Aliocha a écrit près de la mer l’un des titres les plus personnels de son nouveau projet. Dans « Ensemble » qu’il interprète ce soir d’une voix singulière qui trahi une certaine sensibilité, il évoque l’amour longue distance entre deux personnes qui s’aiment mais qui sont loin. Mais ce soir, pour la première fois sa moitié Charlotte Cardin vient le voir jouer et le rejoint sur scène pour une apothéose « Ensemble ».

Ce 6 mars à la Cigale, Aliocha s’est mis à nu sans forcément dévoiler ses côtés les plus sombres comme on pouvait s’y attendre avec la chanson titre de son 2e disque Naked sorti le 20 mars 2020 en plein premier confinement et qu’il a enfin pu jouer devant un public ce soir. Osera-t-il retirer le haut le 5 décembre prochain pour son premier Olympia ?.