Le rock psyché et lumineux de Ceylon a tutoyé les étoiles jeudi dernier au petit bain lors de la release party de leur nouvel album Va Savoir
Ceylon c’est un peu comme le pote qu’on est toujours content de retrouver parce qu’on sait qu’on va passer une bête de soirée. Le quintet formé par Louise (chant), Tristan (guitare/chant), Pierre-Jean (basse), Lucas (guitare) et Sacha (batterie), traîne une réputation bien trempée de dieux du live qu’on ne pourrait renier, normal « c’est toujours les mêmes qu’on cite, pas étonnant qu’ils soient connus », dirait Michel Audiard. Armée de son nouvel album Va savoir dévoilé le 12 du mois d’avril dernier, la troupe a donné rendez-vous à son public ce 16 mai pour la release party sur la péniche amarrée du Petit Bain.
Le lieu s’y prêtait parfaitement bien au côté à la fois mélancolique et intimiste des nouveaux titres du groupe. Le son était presque parfait comme le fera remarquer Louise plus tard, même si durant le concert de Michelle & les Garçons qui assurait la première, on l’a trouvé un peu « Bizarre ». Un caprice de micro qui ne nous a pas empêché de nous laisser porter par l’ivresse de leur pop aux couleurs plurielles et de « Revoir le monde » différemment. À suivre…

Où ça en est ?
Quatre ans après la sortie de leur dernier album, on pourrait rajouter un point d’interrogation à son titre et se demander où ça en est ? C’est ce qu’on « Va savoir » d’entrée de jeu avec « on ne dit pas » qui est beaucoup plus bavard que ce qu’il ne prétend et fait alliance avec le parlé chanté de la « Maraiées mortes » sur lequel le groupe embraye pour nous ramener aux prémices de son histoire. « On est très heureux d’être avec vous ce soir, ça fait un mois que notre album est sorti, c’est une joie, une délivrance et un bonheur fou de vous l’offrir ce soir. Merci à tous d’être ici, merci beaucoup… ».

On redescend doucement sur « Il va falloir » ou encore « Qui sait » dont le contraste avec les anciens morceaux auxquels on était habitué est saisissant. Les bandes utilisées autrefois pour enregistrer leurs (longs) titres, ont été remplacés par des techniques plus modernes qui font baigner l’auditeur dans une mélancolie joyeuse. Des formats plus court, mais toujours aussi efficace à l’image de l’inédit joué sur scène en compagnie de la violoncelliste Cécile Lacharme. Une autre femme pour accompagner la seule voix féminine du groupe, même si Hellena Burchard, la photographe d’exception qui les mitraille à tout va et qu’ils considèrent comme le 6e mêmbre du groupe, n’est jamais loin.
Louise et les garçons
Alors que la 77e édition du festival de Cannes bat son plein sur la Croisette, c’est loin de cette agitation de pacotille que Louise et les garçons ont choisi de nous faire triper. « La montée des marches » se fera dans une rythmique transcendantale et tribale, nous plongeant ainsi dans la période la plus florissante de la musique psychédélique. Une manière honorable de faire appel au passé pour façonner le présent à leur image.

En entendant la voix rock and roll de Tristan lancer « I think it’s time for me to say goodbye to you… » en ouverture de « Le 5 », on sent qu’on se rapproche doucement de la fin. Le doute n’est plus permis quand la voix plus douce de Louise rentre dans la danse pour « Nous amener la joie » et nous entraîner dans une transe psychédélique au rythme du jeu instrumental de Sacha à la batterie, Lucas à la basse et Pierre-Jean à la basse. La mécanique est bien huilée, de longs solos gorgés d’instruments, des mélodies répétitives et hypnotiques qui provoquent des sensations semblables à celles ressenties par des personnes sous l’emprise de psychotropes hallucinogènes. Mais n’ayez aucune crainte, le rock psychédélique de Ceylon est à consommer sans danger et sans modération.
Et si vous êtes en quête d’une musique pénétrante qui amplifie les sens, foncez les voir en concert. Non seulement vous ne serez pas déçus, vous allez surtout (re)découvrir ce genre né dans le sillage du mouvement hippie au milieu des années 60 et qui ne cesse de se réinventer au fil des générations.
