Après deux EP (Brutal pop 1 et 2), Sun annonce un premier album un peu plus tard cette année. Le premier extrait vidéo « Come clean » sorti le 17 mai dernier et capté durant sa tournée avec Shaka Ponk, donne le ton d’un projet savamment bossé comme elle nous l’expliquait à Bourges le mois dernier.
Sa douceur naturelle en aparté contraste avec la bête de scène qu’elle incarne lors de ses shows. Notamment celui qu’elle a livré au chœur du village réservé aux professionnels le 26 avril dernier dans le cadre de la 48e édition du Printemps de Bourges. Une ville qui ne lui est pas étrangère à Karoline Rose alias Sun, « J’avais tenté le tremplin mais je n’avais pas été prise. Je suis déjà venue à la Scène Nationale en tant que actrice, et je me suis dit que c’est quand même fou que je ne sois pas encore allée au Printemps de Bourges et là, c’est grâce à la SCPP et je suis contente. » Conviée par la SCPP qui invite chaque année une trentaine d’artistes en développement sur des scènes de plusieurs festivals comme celui du Printemps de Bourges, Sun n’en est pas peu fière « c’est vrai que ça vient assez tard dans mon développement, mais je suis contente que ça vienne plus tard que jamais. »
Au volant de sa « Brutal pop » depuis 2019, la franco allemande qui a plusieurs cordes à la guitare qu’elle arbore fièrement, s’est taillée une bonne réputation dans le monde du rock, ce qui lui a valu quelques connexions et pas des moindres. Avec notamment un Andrew Scheps dont la connexion s’est faite a travers le réseau social Instagram, « il est tombé sur mon compte, on a commencé à parler, je lui ai demandé s’il ne veut pas qu’on fasse un truc ensemble et il m’a répondu pourquoi pas ? ». Ce dernier a également travaillé pour U2 ou encore Metallica, dont Karoline a assuré le pré show au stade de France. « c’est vraiment par les réseaux que j’ai eu plus de contact direct avec les gens, c’est plus facile… »
Un peu d’honnêteté dans ce monde de brut
À l’aube d’un premier album qu’elle annonce plus tard cette année, elle dévoilait le 17 mai dernier le premier extrait vidéo « Come clean » capté pendant la tournée des Arenas en première partie du groupe Shaka Ponk. Une chanson assez énergique et entraînante qui redonne ses lettre de noblesse au métal et témoigne d’une envie forte de dire les choses, « C’est une chanson qui parle du fait d’être honnête et qui s’adresse aux gens qui parlent toujours dans notre dos, qui disent un peu de la merde derrière…, qu’ils soient honnêtes parce que ça les détruit aussi d’être comme ça. ». Dès l’entame de la vidéo qui l’accompagne, on est tout de suite mis dans le rythme d’un rock véhément avec un « Wake up bitch » qui sert de réveil dans le Tour Bus où elle est allongée, avant de nous entrainer des loges jusque sur scène. « On a tourné le clip de cette chanson sur la route avec les Shaka Ponk, ils étaient trop sympas, ils nous ont laissé tourner dans les loges et tout… franchement ils sont trop cool. ».
La connexion avec le groupe de rock français, s’est faite par l’intermédiaire d’une autre femme engagée comme elle, Samaha, la voix féminine de Shaka Ponk. Et ici aussi, les réseaux sociaux y ont été pour beaucoup. « Samaha qui me suit sur Instagram, s’est mise à partager mes vidéos et à m’envoyer des messages en disant qu’elle appréciait ce que je fais. Nous avons discuté pendant des mois et un jour mon Manager (Bassem), a reçu l’appel de leur tourneur qui nous a proposé des dates. Ça s’est fait naturellement et ça s’est très bien passé. J’ai senti en faisant des Arénas avec eux, (parfois c’était des salles de 16.000 personnes, les plus grosses salles que j’ai faite jusque là ) que c’était vraiment la bonne jauge pour ce genre de musique… »
« je suis plutôt chanson d’amour, mais de temps en temps il faut avoir le courage de dire les choses aussi… » laisse entendre Karoline en fin de rencontre. Elle qui évolue dans un milieu hard où, même si des améliorations sont perceptibles, la gente féminine doit toujours batailler pour trouver sa place « Je sens quand même que ça bouge un peu dans le bon sens, lentement, mais de plus en plus de femmes sont représentées. Là par exemple, on parle des Shaka Ponk, ils ont pris une équipe technique avec beaucoup de jeunes femmes qui sont à des postes importants. Je me suis senti vachement plus en confiance de demander un truc à une technicienne, qui ne va pas me dire « attend je vais t’expliquer ma gamine …» et du coup c’est agréable »
Profitant d’une période calme au mois de mai pour préparer la tournée d’été avant la sortie du premier album, Karoline se sent enfin prête à faire voyager son premier opus « je voulais être sûr d’avoir de bon partenaires afin que le projet ne fasse pas plouf une fois sortie. C’est pour ça que j’ai fait un 2e EP pour développer un peu plus le projet. »
