Une Sza en diva internationale du R&B, une heure ultra sensuelle avec Troye Sivan et un Burna Boy très perché… Grâce son lineup un brin sexy et une bonne dose de pluie pour arroser le tout, l’édition 2024 de We Love Green aura conquis le cœur du public.
Il y avait du beaucoup monde le week-end dernier dans le bois de Vincennes où se tenait l’édition 2024 du festival We Love Green. Du vendredi 31 mai au dimanche 02 juin, 110.000 personnes ont répondus présents alors que certains festivals comme Lolla Paris ont du renoncer à leur édition 2024 pour cause de Jeux olympiques. Si c’était chaud sur scène, en dehors c’était la douche froide (au sens propre). Les organisateurs n’avaient certainement pas convié dame pluie qui a joué aux troubles fêtes dès la première soirée, en arrosant un peu tout le monde et rendant le site peu praticable dès le lendemain. Des conséquences moins graves qu’en 2022, où les organisateurs avaient du annuler les concerts du samedi soir après le passage d’un énorme orage.
Alors il a fallu composer avec la gadoue, mais c’était sans compter sur le déterminisme du festival et du public qui avait déjà les pieds dans l’herbe et la tête en direction des cinqs scène du festival, afin de rendre ce week-end inoubliable. Si le duo Justice a électrisé les foules avec un show époustouflant autant visuel que musical samedi soir pour contrecarrer la mauvaise météo, la veille c’est la tête d’affiche principale la star nigériane Burna Boys qui a réchauffé le public sur cette même scène de la Prairie avec son afrobeat très fédérateur.
Un lineup sexy
La musique communicative de Yamê et sa voix aiguë très caractéristique ne cessent de nous surprendre, et le public aussi. Tout comme son titre « Bécane » qui a fait un carton sur TikTok avant de se retrouver dans le top 50 viral monde sur Spotify. Une ascension fulgurante qui amène ce franco-camerounais à se produire sur la scène principale de We Love Green ce 2 juin au rythme de nombreuses influences de son projet neuf titre Elowi, dévoilé en octobre 2023. Le public en sort satisfait de la prestation de ce multi-instrumentiste, révélation masculine de l’année 2024, dont le style ne cessera jamais de nous étonner.
Si fallait attribuer la palme de la prestation la plus sensuelle et excitante dans tous les sens sur terme, elle reviendrait sans opposition au jeune British Troyes Sivan, qui s’est tout permis sur la scène de We Love Green dimanche en fin d’après-midi. La sensation pop anglaise du moment n’a pas eu froid aux yeux lorsquil s’est agit de miner des scènes de sensualités un brin érotiques à faire fondre le public, accompagné de danseurs taillés comme des dieux grecs. Au rythme des titres de son dernier album Something To Give Each Other sorti en octobre 2023, il a régalé le public français avec « One of your girls » dans une robe nuit noire qui ne demandait qu’on la retire, ou alors le tres disco « Get me started ». Mais le moment que tout le monde attendait le plus, c’est le tube « Rush » et surtout voir si le « Baby Angel » allait se la jouer comme dans le clip. Et bah, il l’a fait et c’était encore plus hot que dans l’illustration du tube, surtout quand il s’est mis à embrasser langoureusement l’un de ses danseurs. Vous avez dit sexy ? On répond sensuel !
Le festival We Love Green qui se veut éco-responsable depuis plusieurs années, a invité une fois de plus des associations et les acteurs du changement pour des tables rondes et autres ateliers divers et variés au sein de son think thank. Si le rappeur Hamza, qui partageait le premier soir avec sa compatriote Shay un plateau 100% belge sur la scène de la Clairière, a livré un show exceptionnel, il n’était pas le seul dans ce registre. D’autres poids lourds du game comme Ninho ou encore Josman, ont également croisé le fer avec le public que ce soit à l’abris d’un chapiteau ou en plein air. De son côté, Eddy de Pretto a pris la suite du sexy Troyes Sivan à la Clairière avec son Crash Cœur Tour et a prouvé au public que quand on est amoureux, on pouvait danser ensemble jusqu’après la mort. Une référence au titre « Urgences 911 », extrait de son dernier album et inspiré de la danse du mari de l’enseignante Agnès Lassalle, lors des obsèques de cette dernière en mars 2023. Que ce soit perché sur son estrade métallique ou le cul sur la scène, le kid a essayé durant une heure, de rendre les festivaliers les plus heureux et monde en leur racontant toutes ses histoires.
Who’s Run We Love Green ? Girls !
Une fois n’est pas coutume, il y avait du lourd à l’affiche de cette édition où plusieurs femmes remarquables se sont démarquées et ont embarqué le public dans un tourbillon émotionnel. En ouverture de la Grande scène vendredi 31 mai, le rap antillais était représentée par sa valeureuse ambassadrice Meryl, dont le pouvoir de fédérer un public hétéroclite n’est plus à démontrer. Et qu’il pleuve ou vente, cela n’a pas freiné l’ardeur de la foule décidée à profiter quoiqu’il advienne de cette échappée belle.
À l’abris sous la chapiteau de la Clairière, la rappeuse belge Shay, a fait sensation le vendredi soir à We Love Green avec un show taillé sur mesure pour son premier festival de la saison. La « Jolie go » qui nous avait mis plein les yeux lors de la première édition des Flammes avec une prestation XXL qui est rentrée dans les annales, n’a pas fait dans de la dentelle mais plutôt dans du cuir véritable. À la tête d’un « Commando » qu’elle mène au pas d’une chorégraphie bien huilée, elle a passé en revue quelques titres de son répertoire au rang desquels « Liquide », « Notif », « Santa Fe », « A l’envers », « Sans cœur », ou encore « Ich Liebe Dich ». Une prestation féminine et féministe qui a placé la barre très haute pour cette première soirée qui présageait du bon pour la suite.
Le dimanche après-midi, c’est le nom de Crystal Murray et le titre de son nouvel album Sad Lovers and Giants, sorti deux jours plus tôt, et inscrits en grand en fond de scène à la Clairière, qui ont attiré notre attention. l’étoile plus que montante de la soul française, qu’on a croisé dernièrement au festival Nuits Sonores à Lyon, a troqué son minishort pour des jambières en cuir qui n’étaient pas sans rappeler ceux de Shay sur cette même scène le premier soir.
Mais de l’autre côté de la Prairie, une autre femme a fait sensation en clôture de cette grande scène le dimanche soir. Nouvelle diva internationale du R&B et lauréate de trois Grammy Awards, la chanteuse américaine Sza a livré un show riche en émotions et a su électriser le public dès son entrée majestueuse perchée sur un phare. Accompagnée de talentueux danseurs et de visuels époustouflants, Sza a passé en revu ses plus grands succès dont ceux extraits de son dernier album SOS comme « Blind », « Shirt » ou encore « Nobody Gets Me » en communion avec une foule d’admirateurs. Feignant une sortie de scène à 23h comme prévue, on l’entendra négocier en backstage pour revenir malgré l’opposition de certains. « Who says no ? » retentira dans son micro encore en service avant qu’elle ne refasse son apparition pour un dernier au revoir sur « 20 something » tout en brandissant fièrement le drapeau de la Palestine donné par une personne dans le public. « God bless you Paris, I love you so much… »
La musique électronique n’a plus de secret pour l’icône sud-coréenne Peggygou qui a clôturé cette édition 2024 en véritable maîtresse de cérémonie derrière ses platines. En attendant la sortie de son premier album I Hear You ce 7 juin, la DJ qui a collaboré avec Lenny Kravitz sur l’extrait « I believe in love again »a fait danser les derniers festivaliers avec un set de haut voltige. Et il aura fallu que son nouveau single « (It goes like) Nanana » retentisse sous le chapiteau de la Clairière pour entraîner plusieurs milliers de jeunes qui avaient du mal à accepter que ce soit déjà la fin, à se lâcher une dernière fois dans tous les sens du terme. C’était dantesque !
