La 27e édition du festival les 3 Éléphants s’est achevée dimanche dernier après huit jours de festivités avec pour point d’orgue les concerts de SDM, Sam Quealy, Étienne Daho, ou encore Yamê

« Mets ta veste il va pleuvoir… » nous alertait dès notre arrivée Nikola qu’on a croisé au village où il se produisait dans le cadre de la programmation gratuite de l’édition 2024 du festival Les 3 Éléphants. En marge des concerts payants sur la Place Hercé, plusieurs activités gratuites ont été organisées dans l’espace public depuis le 26 mai 2024. Mais pas trop d’inquiétude du côté de la météo, à part une fine pluie le premier soir, rien d’inquiétant. Le festival se déroulant en plein centre ville, le risque de se retrouver dans la gadoue comme dans le bois de Vincennes pour We Love Green, est proche de zéro. Au total le festival a enregistré plus de 38.000 visiteurs sur les huit jours de festivités et les organisateurs s’avouent plutôt satisfait du bilan extrêmement positif de cette 15e édition en cœur de ville. Retour sur les deux soirées de concerts du vendredi 31 mai et samedi 1er juin 2024.

Tout le monde dans la place

La ville de Laval a vécu au rythme de l’édition 2024 de son festival de musique et d’arts de la rue, les 3 Éléphants. Le festival qui battait son plein depuis le 26 mai dernier, a connu son point d’orgue le week-end dernier avec les soirées de concerts où les principales têtes d’affiches étaient attendus de pieds ferme. À l’image du dandy français Étienne Daho, qu’on avait quitté le 19 mai dernier à Art Rock où il avait carte blanche. Le parrain de la pop a offert un show exceptionnel au public pour son premier passage en Mayenne, rythmé par les titres extraits de son dernier album Tirer la nuit sur les étoiles ou encore les tubes intemporels de son répertoire.

C’est avec « Matcha Queen » son nouveau single sorti le 21 mars dernier que la jeune Yoa, pour qui les maux d’adolescents n’ont aucun secret, a lancé la soirée du vendredi 31 mai sur la grande scène. Pour sa première date de tournée, l’artiste a servi ses textes poétiques aux premiers festivaliers venu l’acclamer sur la place. Dans la même veine, le rappeur Luther a pris le relais pour sa première scène de l’année et s’est livré sur sa vie de jeune adulte. De son côté Tif nous a fait vivre l’un des moments les plus touchants de cette édition. Le rappeur a eu une pensée pour Gaza au moment d’interpréter son dernier single « Nothing personnel », entouré de ses musiciens battants pavillon Palestinien.

Révélation masculine de l’année 2024 aux dernières Victoires de la Musique, le chanteur Yamê a électrisé les foules samedi soir avec la sensualité de son style truffé d’influences. Quant à SDM, le rappeur a l’énorme potentiel a retourné le public avec son flow et ses punchlines ciselées. Les jeunes étaient tous excités face à leur idole, créant d’énormes pogos dans la fausse au rythme des extraits de « Ocho » ou encore « Liens du 100 », son 2e album certifié disque d’or en seulement un mois. « l’album de l’année arrive bientôt… prenez soin de vous. » a déclaré le petit protégé de Booba en offrant son teeshirt à un fan avant de quitter la scène.

L’Arène en reine

Installée dans la salle polyvalente, la scène de l’arène offre au public l’avantage d’être à l’abris en cas de tempête et surtout avoir un meilleur retour son. C’est dans cette arène que nous avons effectué un retour aux « années lumière » avec la pop colorée du duo Pépite qui nous a rendu nostalgique des années yéyé. Et que dire de la claque prise devant le show d’Isaac Delusion dont le jeu instrumental n’a fait que confirmer que nous ne nous étions pas trompés à leur sujet. En déesse de la Nuit, l’Australienne Sam Quealy a livré une performance captivante samedi soir. En véritable princesse de la techno pop, son passage sur scène a provoqué un énorme pogo au milieu de la fosse où elle n’a pas hésité à descendre, faisant la joie de quelques veinards.

Côté jardin

Le cadre bucolique du jardin de la Perinne où est installée la 3e scène, donne l’avantage aux artistes, pour la plupart émergents, d’être au plus près du public. A la place de la chanteuse Solann qui annonçait dès le vendredi midi que son état de santé ne lui permettait pas de se produire, le public a pogoter avec et sur les titres du jeune Dali. On s’est régalé avec la pop rock du groupe Ada oda et le rock bien énervé et addictif des cinq garçons originaires de Dublin et formant le groupe Gurriers. Sans oublier la performance électro du kenyan Kabeaushé, qui n’a pas lésiné sur ses moyens pour réussir à faire danser les festivaliers, même les plus récalcitrants.

Participant au dispositif d’accompagnement dédiés aux rappeuses (Rappeuse en liberté) avec deux autres rappeuses émergentes (Sartunz et Turtle White), la jeune Lyloow nous a fait forte impression dans sa tenue ton sur ton à la manière d’un Mika, mais une gestuelle à la Diam’s dont elle revendique l’influence. Ses textes mélancoliques plonge le public dans un univers sombre qui cache certaines blessures qu’elle aborde dans son premier EP Chrysalide.