En marge de la 3e session du Kimpton festival, nous sommes allés à la rencontre l’artiste pop Calypso Valois qui est revenu pour nous sur les différents apocalypses qu’elle a dû traverser pour réaliser son deuxième opus Apocalypso, disponible depuis le 16 avril dernier. Rencontre !

Dans une ambiance chaleureuse et ponctuée de son rire communicatif, Calypso Valois s’est installée a nos cotés dans les canapés du hall de l’hôtel Kimpton St Honoré, le 30 mai dernier, à l’occasion de la 3e édition du Kimpton Festival. Ancienne moitié du duo Cinéma avec Alexandre Chatelard, l’artiste poursuit désormais une carrière en solo. Après son premier album Cannibale sorti en 2018, elle a dévoilé le 16 avril dernier son deuxième opus, Apocalypso. Entre confidences et réflexion, elle revient avec nous sur les épreuves qui ont marqué la création de ce projet.

Tu as joué au festival Art Rock en avril dernier, invité par Étienne Daho pour sa carte blanche. Comment as-tu vécu cette expérience ?

Calypso Valois : C’était ma première fois à Art Rock. Pendant la tournée précédente, j’avais joué aux Trans Musicales de Rennes et à La Route du Rock, mais jamais à Art Rock. C’était un bonheur, car j’ai grandi partiellement en Bretagne, où j’ai aussi été à l’école. Je me sens un peu bretonne ! Etienne Daho avait programmé des artistes qu’il apprécie, et la programmatrice du festival m’a dit qu’elle avait adoré mon album.

Ton premier album s’intitulait Cannibale. Que reste-t-il de cette “cannibale” aujourd’hui ?

Il en reste beaucoup, car c’est toujours la même personne, mais je dirais que je suis passée du cannibalisme à l’apocalypse.

Pourquoi ce passage du cannibalisme à l’apocalypse ? Trouves-tu que ces deux concepts se rejoignent ?

Pas vraiment, c’est surtout lié à des ressentis. Le titre Cannibale du premier album évoquait mes sentiments d’être parfois “cannibalisée” dans mes relations personnelles, professionnelles ou même par la société. Depuis, beaucoup de choses se sont passées. L’album Apocalypso reflète à la fois des événements collectifs, comme le Covid, que je vivais en plein travail sur ce projet, et des expériences personnelles marquées par une certaine forme d’apocalypse. Le titre « Apocalypse Now », par exemple, est né d’une improvisation. Au début, je trouvais qu’il sonnait un peu égocentrique, mais finalement, il résumait bien ce que j’ai traversé ces dernières années, parfois compliquées.

Lors de ton premier album, tu évoquais les mystères de l’inspiration. La conception de ce deuxième opus a-t-elle été plus fluide ?

Oui, les choses sont venues assez rapidement. J’ai même essayé d’aller plus loin dans l’écriture. Comme j’avais reçu de bons retours sur les textes du premier album, je voulais me dépasser, me surprendre, et franchir un nouveau cap. L’objectif, c’est toujours d’avancer et de ne pas stagner.

Dans cet album, tu parles beaucoup d’amour, parfois avec une certaine violence, comme dans le morceau « Ta gueule », Pourquoi cette thématique revient-elle si souvent ?

L’amour est une source d’inspiration inépuisable, même si ce n’est pas la seule chose dans ma vie. Je trouve qu’il combine beaucoup d’émotions intenses, artistiquement très inspirantes. Le titre La brèche, par exemple, parle de ces personnes blessées qui ont du mal à s’ouvrir. Quand elles le font, elles s’exposent, et si elles sont blessées à nouveau, c’est encore plus douloureux.

Entre musique, cinéma et dj, comment parvenez-vous à jongler entre ces différents domaines ? Sont-ils complémentaires pour vous ?

Je les dissocie assez bien. Par exemple, le dj est arrivé un peu par hasard. Je n’y avais jamais pensé, mais des amis m’ont encouragée à essayer, et j’ai adoré. Le théâtre, en revanche, c’est quelque chose que je voulais faire depuis l’enfance. Chacun de ces domaines s’est imposé naturellement, à son rythme.

Tes parents sont des figures reconnues dans le milieu artistique. Est-ce une fierté ou une contrainte pour toi ?

Je parle librement de mes parents, car tout le monde les connaît dans ce milieu. Mais artistiquement, j’essaie de faire quelque chose de très différent, et cela me plaît que les gens le remarquent. On évoque souvent mes parents dans la presse, mais on ne m’a jamais comparée à eux sur le plan artistique. Cela prouve qu’une distinction existe. J’ai forcément des points communs avec mon père, notamment dans nos goûts pour la musique classique, mais ma façon de composer et d’écrire est différente.

La configuration de ton concert à Art Rock sera-t-elle celle de tes prochains live ?

C’est une configuration qui me plaît beaucoup, mais idéalement, j’aimerais pouvoir ajouter un ou deux musiciens pour être vraiment à l’aise. Cependant, cela dépend toujours des contraintes techniques et logistiques, et parfois, nous jouons à quatre.

Après Cannibale et Apocalypso, que peut-on attendre pour la suite ?

Tout est possible ! Peut-être quelque chose de plus doux et positif. Je ne dis pas que le cannibalisme ou l’apocalypse sont forcément négatifs, mais ils sont plus violents.