Quatrième et dernier jour en immersion au Mainsquare Festival 2024 ! Retour sur un festival bien rodé vu de l’intérieur. Jour 4 : dimanche 7 juillet avec Psychedelic Porn Crumpets, Moma Elle, Bombay Bicycle Club, Tom Odell, Avril Lavigne, Lenny Kravitz


Cette dernière journée de festival se fait ressentir : nous avons les traits tirés mais même la fatigue ne nous empêchera pas de retourner profiter du festival une dernière fois ! A nouveau, nous utilisons les navettes gratuites de la ville pour nous rendre sur le site du Mainsquare. Nous nous installons rapidement avant de nous rendre à la Green Room pour découvrir les Psychedelic Porn Crumpets, un groupe de rock psychédélique australien qui fait une pause dans sa tournée européenne pour assurer le show pendant quarante-cinq minutes. Le concert défile d’ailleurs trop rapidement à notre goût et se termine en apothéose alors que l’ensemble du public salue la performance et le talent des musiciens.

Les festivaliers sont déjà présents en masse pour profiter de l’ambiance que les artistes ne manquent pas d’animer. Nous retrouvons sur place une atmosphère détendue et un public aux influences plus rock qui profite simplement de la découverte musicale. Nous nous promenons un moment avant d’aller nous mettre au sec quand une première grosse averse vient jouer les perturbateurs.

La journée se poursuit avec le groupe de rock indépendant anglais Bombay Bicycle Club à la Main Stage. Si celui-ci est actif depuis 2005 et comptabilise plus d’1,5 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify, il n’en reste pas moins assez inconnu du grand public français. C’est donc en toute simplicité que se produit le concert ; le talent des membres du groupe se chargeant de convaincre facilement les festivaliers. Pendant une heure, ils se laissent envouter par les mélodies et la bonne humeur communicative des artistes. Finalement, le morceau « Eat, Sleep, Wake (Nothing But You) » permet à tout le monde de chanter en choeur sur les refrains puisque comme le souligne Jack Steadman, le chanteur du groupe : « there’s only three words to repeat » (trad: il n’y a que trois mots à répéter).

Une fois la pluie passée, nous reprenons notre promenade et allons voir Moma Elle au Bastion. La jeune artiste, guitare à la main, s’accompagne seule et conquit déjà son public. De très nombreuses personnes assistent au concert et plusieurs festivaliers sont d’ailleurs déjà familiers avec l’artiste pop originaire du Pas-De-Calais et n’hésitent pas à la soutenir dans sa performance.

Nous nous éloignons un peu pour aller nous reposer avec une boisson avant de revenir en pleine forme à la Main Stage pour le concert de Tom Odell. L’artiste anglais entre en scène à 18h30 sous les acclamations de la foule rassemblée et se place directement derrière son piano. Il est accompagné par ses musiciens qui jouent en live et livrent une performance remarquable. L’artiste donne de sa personne alors qu’il chante notamment « Magnetised » sous les cris des fans avant d’inviter la chanteuse Zaho de Sagazan (qui doit se produire un peu plus tard à la Green Room) sur scène pour une interprétation tout en poésie et délicatesse de « Black Friday« . La pluie tombe sur les festivaliers et le temps semble être suspendu aux lèvres des deux artistes qui se chantent le titre, le regard rivé dans celui de l’autre au dessus du piano. Un peu plus tard, Tom Odell se libère du piano et fait reprendre « I’m fighting fire with fire » au public. Le jeune showman se déchaîne, balance son tabouret, joue du piano debout (et pour nous ça veut dire beaucoup) et finit même par grimper sur l’instrument, micro tendu vers la foule. C’est un spectacle assez incroyable qui se déroule alors : Tom Odell hurlant dans son micro, jouant debout tandis que la foule chante en harmonie sous la pluie. L’artiste poursuit sur sa lancée, descend en barricade pendant « Parties » et en profite pour se rapprocher de ses fans. Alors que la fin du concert approche, Tom Odell joue les premières notes du classique et intemporel « Lettre à Elise » de Beethoven avant d’enchaîner sur l’introduction de « Another Love« , son titre le plus connu. La réponse ne se fait pas attendre et c’est sous une pluie diluvienne que la foule entame le titre avec émotion, dans une atmosphère presque mystique. Enfin, la dernière note résonne et un rayon de soleil perce les nuage pour illuminer la foule ; une scène irréelle digne d’un film.

Quand le concert se termine, nous profitons d’une boisson chaude et séchons un peu avant de refaire un tour parmi les stands qui se concentrent sur la santé et la sécurité des festivaliers. Il y a notamment un endroit où l’on peut s’entraîner aux gestes qui sauvent ainsi que le centre de santé sexuelle et, vers le Bastion cette fois, le stand des fiertés du Pas-de-Calais. Nous hésitons également un moment à nous inscrire à la tyrolienne gratuite mais préférons finalement profiter des derniers concerts. Après cette promenade, il est l’heure d’aller nous mettre en place pour le concert d’Avril Lavigne qui doit avoir lieu sur la Main Stage sous peu. L’excitation est palpable : les fans de la pop star franco-canadienne sont présents en nombre et c’est tout l’espace devant la grande scène qui se remplit rapidement. Nous sommes bien placés pour voir le spectacle et les derniers réglages pyrotechniques ont lieu alors que des colonnes enflammées surgissent. De là où nous sommes, nous pouvons même ressentir la chaleur des flammes.

le décor d’Avril Lavigne est installé sous nos yeux.

A 20h30, la fatigue accumulée nous quitte quand les musiciens d’Avril Lavigne entrent en scène et que les premières notes de « Girlfriend » résonnent sous la clameur du public. La chanteuse arbore sa traditionnelle chevelure blonde et rose, Dr Martens fuchsia aux pieds et embarque immédiatement le public avec elle en commençant avec un de ses titres les plus connu que la foule reprend en choeur. Le show commence à peine lorsqu’une explosion de rubans roses et noirs est projetée sur les festivaliers. Rapidement, nous nous retrouvons plongés dans le spectacle, à scander les paroles des tubes de notre enfance et adolescence. L’artiste, en pleine tournée des festivals, remercie le public pour son soutien au cours des deux dernières décennies avant d’entamer « Complicated » qu’elle dédie d’ailleurs aux fans. Les bras de milliers de personnes se balancent dans des mouvements synchronisés pour accompagner le célèbre refrain et contribuer à l’ambiance magique du moment. Les musiciens sur scène ne sont pas en reste et jouent en live pendant une heure, incitant la foule à taper dans ses mains en rythme. Pendant « Here’s to Never Growing Up« , le système pyrotechnique se déclenche et des jets de flammes accompagnent les nuages de fumée, nous transportant encore plus dans l’univers pop rock de l’artiste, comme si nous étions à son propre concert. Celle-ci attrape même sa guitare électrique pour s’accompagner un moment et apporter un côté plus intimiste à sa performance, exploit difficile alors que nous sommes entourés par des dizaines de milliers de personnes. Sur la suite du concert, Avril Lavigne fait participer son public énergique aux chansons et nous reprenons plusieurs titres comme les refrains de « I’m With You » et l’introduction de « Bite Me« . Enfin, le tube « Sk8ter Boy » fait danser et chanter tout le Mainsquare pour conclure cette heure de show prodigieux. A nouveau, des pluies de confettis retombent sur nous et accompagnent la sortie de scène de l’artiste sous les acclamations de son auditoire.

A partir de ce moment là, nous réalisons vraiment à quelle point la foule est dense autour de nous et nous comprenons bien vite que sortir du public pour aller voir le show du DJ Mosiman à la Green Room va être difficile. Après un temps de réflexion au cours duquel nous arrivons à nous rapprocher de la scène pour être dans les quinze premiers rangs, nous décidons de rester sur place pour profiter du show de Lenny Kravitz qui doit avoir lieu une heure plus tard. Nous sommes épuisés et courbaturés mais nous observons néanmoins les décors d’Avril Lavigne être démontés par les techniciens alors que le jour décline et que les fans de Lenny Kravitz se serrent et se rapprochent de la barricade pour être au plus près de leur idole.

Après s’être laissé désirer pendant un quart d’heure et suite à un dernier clapping organisé par le personnage de Charlie (personnage emblématique du Mainsquare), la légende du rock arrive en scène sous les hurlements de ses fans, dont plusieurs sont venus spécialement pour cette performance. Pendant plus d’une heure et demie, nous assistons au show de Lenny Kravitz qui reprend ses tubes mais interprète aussi des morceaux récents. Les fans se déchaînent et l’ambiance est absolument incroyable puisque nous nous trouvons dans les premiers rangs, au plein milieu d’un public en folie. Tout de cuir vêtu, la rock star enchaîne les tubes intemporels et les guitares, un magnifique spectacle de lumières se jouant tout autour de lui. L’artiste ne s’arrête jamais : il chante, il joue, lance des regards à ses fans derrière ses lunettes de soleil et se rapproche du bord de la scène pour être au plus près du public. Celui-ci n’est pas en reste et hurle sur « TK421 » en tapant dans ses mains alors que l’artiste se place en bord de scène, un pied sur l’ampli pour jouer.

Nous apprécions particulièrement « Believe« , reprise en douceur par l’ensemble du groupe alors que la nuit est tombée sur la citadelle. Nous admirons aussi les musiciens jazz qui jouent en live et offrent un spectacle précieux dont nous nous souviendrons longtemps, les saxophonistes étant particulièrement doués et mis en valeur. Quand la fin du concert approche, Lenny Kravitz descend de scène et enlace plusieurs fans placés en barricade. Il prend notamment une enfant dans ses bras, la soulève et lui offre un câlin retransmis en direct sur les écrans géants. Puis, une fois minuit passé, l’artiste offre sa dernière chanson et nous faisons un tour sur nous-même pour filmer la foule rassemblée une dernière fois. Nous sommes sous le choc de voir que la citadelle est noire de monde, sans aucun espace libre alors que c’est plus de 30 000 festivaliers qui assistent au concert de clôture de cette vingtième édition du Mainsquare.

Plus de 30 000 spectateurs assistent à la performance de Lenny Kravitz

Après le concert et alors que nous pensions rentrer immédiatement nous reposer, nous nous laissons convaincre par l’afterparty située au coin vip et nous profitons encore un peu de l’ambiance du festival, restant faire la fête jusqu’à tard dans la nuit.


Alors que nous quittons la citadelle pour la dernière fois, nous avons encore du mal à réaliser l’immensité de ce que nous avons vécu : trois jours de folie, des shows incroyables mais aussi des concerts intimistes, des rencontres, la découverte d’artiste locaux, les stands des associations, les animations… Pendant trois jours, nous avons expérimenté le Mainsquare Festival sous tous ses aspects et nous avons encore du mal à le réaliser. Quelques jours plus tard, on nous demande d’ailleurs ce que nous avons préféré et toute une myriade d’événements défile en accéléré dans notre esprit : la découverte du public entassé autour de nous, le concert de Louis Tomlinson au deuxième rang, le karaoké au bar des officiers, la prestation d’Avril Lavigne et l’incroyable show de Sam Smith, le spectacle de Tom Odell, le Bastion et son ambiance décontractée, les échanges avec les festivaliers… Finalement, ce que nous avons préféré, c’est peut-être simplement ce que le Mainsquare nous a offert : un rendez-vous inoubliable. Une chose est certaine, nous reviendrons l’an prochain car le plus important, ce n’est pas tant le nom des têtes d’affiche qui font le show, mais aussi tout le travail réalisé dans l’ombre pour proposer aux festivaliers une escapade unique.


La playlist de la journée est ici :