Que retenir de la 5e édition du festival RTL2 Essonne en scène qui s’est déroulée les 30 et 31 août ? Réponse avec les meilleurs moments de cet événement qui a fait vibrer plus de 20.000 spectateurs dans le cadre bucolique du parc du Domaine départemental de Chamarande
Rebaptisé depuis l’année dernière « RTL2 Essonne en scène« , le festival francilien ne cesse de séduire un public de fidèles avec sa programmation pop rock assez variée. Pour sa 5e édition qui s’est déroulée les 30 et 31 août dans l’écrin du parc du domaine départemental de chamarande, le festival a fait carton plein en rassemblant 25.000 spectateurs sur deux jours. « Une grande réussite » dont s’est félicité en conférence de presse bilan samedi soir, l’un des organisateurs en la personne du président du conseil départemental de l’Essonne, François Durovray. Même la pluie qui a voulu jouer les troubles fêtes le vendredi, n’y est pas parvenue, c’était sans compter sur l’abnégation des organisateurs et du public qui avaient pris les devants.
La politique bien huilée du festival qui consiste à ne pas communiquer sur les horaires exacts de passage, afin d’inciter le public à venir découvrir les artistes essonniens et le site du festival, est toujours en vigueur et c’est tant mieux. Beaucoup devraient s’en inspirer pour éviter aux artistes émergents, de se retrouver devant une fosse vide lorsqu’ils montent sur scène. L’une des particularités de cet événement familial à taille humaine, c’est qu’il n’existe qu’une seule scène sur laquelle se produisent tous les artistes, qu’ils soient émergents ou têtes d’affiche. Pour ce dernier week-end avant la rentrée, le public a pu profiter du nouvel aménagement du site avec la présence de nombreuses foodtrucks où se régaler entre deux concerts. Autre nouveauté cette année, l’animateur et musicien Waxx, était chargé d’annoncer les artistes avant leur entrée sur scène.
L’émergence de la scène essonnienne
Ayant à cœur de travailler avec des groupes locaux, le festival met à l’honneur chaque année de jeunes talents essonniens, à l’image du duo Bellevedhere qui a ouvert le bal de cette 5e édition vendredi avec son indie folk. Le lendemain, c’était au tour de Vertiges, Blanche Esther et Nochka de refermer la boucle de cette mise en lumière des étoiles de demain, devant les amateurs de musique francophone en Essonne.
Kyo, 20 ans de chemin
« Le chemin » parcouru par Kyo depuis une vingtaine d’années, méritait bien une fête digne de ce nom. C’est dans le cadre de la célébration de l’album qui l’a révélé au grand public, que le quatuor a posé ses valises au festival RTL2 Essonne en scène le vendredi 30 août, pour une rentrée solennelle après une pause bien méritée de quelques semaines. Malgré l’absence exceptionnelle de Florian en raison de l’arrivée d’un heureux événement, remplacé par Paul Pavillon qui a révélé haut la main le défi, la fête fut belle. Durant soixante minutes qui n’ont souffert d’aucun temps de mort, le groupe est allé puiser dans son répertoire pour régaler un public qui en demandait toujours plus.
Hoshi, la dictature de l’émotion
L’auteure compositrice interprète aux deux albums double platine et plus de deux cent concerts, est venue défendre en live son 4e album Cœur Parapluie, sorti le 1er septembre 2023. C’est justement sous un grand parapluie noir et blanc, qu’elle fera son entrée sur scène, avant de commencer par nous raconter son « Mauvais rêve ». Un début de concert plein d’émotions qui jette un froid dans l’assistance, à l’image de l’instant où, la voix tremblante, elle a rend hommage à son grand-père de regretté mémoire, aidée par le public qui répétait en chœur « Marcel ». « Vous me portez un peu vers le haut en ce moment, merci beaucoup ». Elle incitera son auditoire à continuer le combat contre toutes les formes de discriminations, avant de chanter en chœur « Amour censure », le point levé, et à crier « vers le haut ô ô » au moment du titre fédérateur « Et puis t’as danse avec moi« . Si avant elle n’avait que ses parents comme public lorsqu’elle chantait son « Manège à trois » dans la rue il y a 7 ans, aujourd’hui la rue a bien grandit et c’est devant des milliers de personnes qu’elle chante à cappella, cette chanson qui n’a jamais été un single. Suivront « Et même après je t’aimerai » ou encore « Je partirai », qui annonce la fin de la partie. « Je n’allais pas partir sans chanter « Ta marinière », », déclare Hoshi de retour pour le rappel sur ce tube extrait de son premier album Il suffit d’y croire. « En ce moment j’ai un peu le coeur parapluie, merci beaucoup d’être là. » Après le Casino et le Zénith de Paris, Hoshi sera en concert à l’Adidas Arena le 12 décembre 2024.
Santa, la tornade personnifiée
S’il fallait attribuer le Prix de la prestation la plus rentre dedans de cette 5e édition, on voterait sans hésiter pour Santa. La chanteuse du groupe Hyphen Hyphen, qui dévoilait le 24 mai dernier son premier album solo Recommence-moi, a fait forte impression lors de sa prestation le samedi en fin d’après-midi. Très généreuse et chaleureuse avec le public, la multi-instrumentiste a défendu son nouvel opus avec les extraits tels que « Eva » debout sur le piano, « Les larmes ne coulent pas » en pensant à Christophe Willem ou encore « Paradis » avec sa guitariste de meilleure amie. « Popcorn salé », cette déclaration d’amour adressée à l’être aimée au gré d’un piano voix dépouillé, a été repris en chœur par le public, dans une ambiance qui donnait les frissons. « Est-ce qu’il vous reste encore de la force ? Parce que j’aimerais recommencer ce concert avec vous. » abonde l’artiste après avoir traversé la fosse pour se retrouver au dessus de la régie, et conclure son concert avec la chanson titre de son album « Recommence-moi ».
Étienne, la dernière du Daho Show Tour
En véritable légende vivante, l’icône de la pop a fait danser le public avec ses plus grands tubes, pour la dernière de son Etienne Daho show tour. En mélangeant ses sonorités rock au quatuor à cordes, sans oublier ses déhanchés qui font toujours mouche, il a réussi à convaincre même les plus sceptiques comme nous. Très ému sur scène pour cette dernière, l’artiste n’avait même pas besoin de chanter, tellement le public connaissait toutes les paroles de ses chansons par cœur. Il faut dire que la majorité de l’assistance de cette dernière soirée avait fait le déplacement pour lui, ce qui donnait l’impression pour beaucoup, de revoir leur jeunesse défiler sous leurs yeux.
Mika, apothéose au club calypso
Pour l’apothéose de sa 5e édition, le festival RTL2 Essonne en scène, s’est offert le chanteur Mika, qui a transformé le parc du domaine de Chamarande en club calypso à ciel ouvert. Bien avant l’ouverture des portes du festival samedi après-midi, ça faisait déjà des heures que les fans de l’artiste campaient devant l’entrée comme à leur habitude, dans une ambiance festive. Ces derniers, ornés de strass et de paillettes, étaient aux premières loges pour voir et écouter leur idole, lorsqu’il fit son entrée sur scène sur les coups de 22h20. Devant un public qui n’avait que d’yeux pour lui, le coach de The Voice ne s’est pas économisé en livrant un show coloré, rythmé par ses tubes « Lollipop », « Relax (Take it easy) », ou encore le fédérateur « Big girl (You are beautiful) ». C’est d’ailleurs sur ce dernier que Mika s’est offert un long bain de foule très entraînant au milieu du public, pour reprendre avec lui le refrain de cette chanson, après avoir pris le temps d’expliquer son origine. Devant ses deux sœurs (Jasmine et Paloma), qui sont venues le voir pour sa dernière date en France avant longtemps, il a rendu hommage dans un nouveau titre à « Jane Birkin« , « c’est la première personne que j’ai rencontré lors de ma première interview en France il y a 17 ans ». Les mélodies accrocheuses et les refrains énergiques de ses chansons, donnent un mélange électrique de pop rock disco qui fédère autour de la bête de scène qu’il représente. Un « Happy ending » haut en couleur et dans une ambiance électrique, qui restera dans les annales.
En quittant le parc au terme de cette 5e édition qu’on pourrait qualifier de radieuse, nous n’avons qu’un seul regret, celui de l’absence d’un écran géant qui offrirait une meilleure visibilité aux spectateurs, surtout pour des personnes pas très grandes, comme l’auteur de ce report.
