Du 16 au 18 octobre s’est tenue la 15e edition du MaMA Music & Convention dans le quartier de Pigalle-Montmartre. Retour sur ce rendez-vous majeur pour les artistes des scènes émergentes avec Madam, Saint DX, Martin Luminet, Nerlov,
Rendez-vous incontournable pour les professionnels de la musique et le grand public, le MaMA Musique & Convention tenait sa 15e édition du 16 au 18 octobre dernier. Trois jours de conférences, de débats, mais aussi de concerts, grâce à une programmation éclectique et pointue. Une fois la nuit tombée, c’est plusieurs dizaine de concerts qui se tenaient dans les salles emblématiques du quartier de Pigalle-Montmartre, avec pour objectif de promouvoir les artistes des scènes émergentes. Le MaMA Musique & Convention, devenu une institution incontournable pour les professionnels de la musique et les mélomanes, a célébré sa 15e édition du 16 au 18 octobre dernier. Pendant trois jours, Paris s’est transformée en épicentre de l’industrie musicale avec un programme riche mêlant conférences, débats et showcases.
Chaque journée offrait un panel dense de discussions sur les enjeux actuels du secteur, réunissant experts et artistes autour de thématiques variées. Mais c’est à la tombée de la nuit que l’événement révélait toute son énergie : des dizaines de concerts investissaient les salles mythiques du quartier Pigalle-Montmartre. Au menu, une programmation éclectique et résolument tournée vers les artistes émergents, affirmant une fois de plus la vocation du MaMA : mettre en lumière les talents de demain. Du rock à l’électro, en passant par des performances plus intimistes, chaque scène promettait des découvertes et des moments uniques. Un souffle de créativité et d’innovation qui conforte la place du MaMA comme l’un des rendez-vous majeurs de la scène musicale internationale.
Dès le lendemain de la soirée d’ouverture, les discussions allaient bon train autour de la prestation remarquable du trio féminin Madam, qui a livré une performance tonitruante et captivé l’audience. Mais le MaMA, fidèle à sa promesse de diversité et d’émotion, ne s’est pas arrêté là. Place désormais à d’autres artistes qui, cette année encore, ont su non seulement nous émouvoir, mais aussi nous faire danser jusqu’au bout de la nuit.
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Nerlov, l’humaniste
Devant un parterre de professionnels de l’industrie musicale, Nerlov n’a pas fait dans la demi-mesure. Fidèle à son approche humaniste et sans concession, il est arrivé sur scène tel un « Dégénéré », titubant dans un imposant manteau à capuche. Sous une chaleur étouffante dans une Cigale survoltée, l’audience se demandait comment il pouvait supporter cet accoutrement. Mais rapidement, il a fait « disparaître » cette couche, révélant un t-shirt blanc qui laissait entrevoir sa musculature, déclenchant des murmures amusés et enthousiastes dans la fosse. Avec son énergie débordante, Nerlov a littéralement pris tout le monde « À l’envers ». Descendant dans la fosse pour son titre « c’est raté », il a transformé la salle en un espace de communion intense. Ironiquement, ce morceau, dont le titre suggère un échec, n’a fait que galvaniser la foule.
Quand il semblait que le concert touchait à sa fin, et que les spectateurs murmuraient déjà un Quel dommage, Nerlov a montré qu’il avait encore un tour dans son sac. Sur les premières notes de « Je vous aime tous », extrait de son EP du même nom sorti en avril 2020, il a orchestré une chenille collective, fusionnant artistes et public dans un moment d’allégresse inattendue. Accompagné tout au long du set par Simon à la batterie, dont la précision et la créativité ont brillamment soutenu l’énergie de Nerlov, l’artiste a prouvé qu’il savait mêler intensité, authenticité et complicité. Une performance mémorable, tant pour son audace que pour sa générosité, qui a rappelé à tous pourquoi Nerlov est une figure incontournable de la scène émergente.




Saint DX, Way back home
C’est avec Way Back Home, le titre éponyme de son dernier album, que Saint DX a ouvert le bal jeudi dernier sur la scène mythique de La Cigale. Aurélien Hamm, connu sous son nom de scène Saint DX, a confirmé qu’il n’avait rien laissé au hasard pour cette soirée marquante. Celui qui s’était révélé avec le single « Regret » n’a, ironie du sort, laissé aucun regret aux spectateurs présents, comme en témoignait l’enthousiasme palpable dans une salle comble.
Sa musique, un mélange subtil de mélancolie et d’atmosphères envoûtantes, a pris une toute nouvelle dimension en live. Avec une sincérité désarmante, l’artiste a transformé chaque chanson en un moment de communion où ses sentiments se dévoilent à nu. Le fil conducteur de cette soirée fut son dernier opus, dévoilé en janvier, dont il a interprété plusieurs morceaux phares : On & On, Dealer, Everyday et I Live in the Past. Assis derrière son piano, accompagné par David à la basse, Saint DX a enveloppé l’audience dans un cocon musical d’une rare intensité.
Le public a également eu droit à un retour vers son premier album SDX avec le langoureux et funk I Still Scare. Debout devant son micro, il a entamé le morceau avec une élégance minimale avant de poursuivre armé de sa guitare, prolongeant ainsi un voyage introspectif teinté de groove. La soirée s’est conclue avec le poignant Late, un titre qui porte bien son nom et qui, dans sa douceur, a laissé une empreinte durable, résonnant encore longtemps après les dernières notes. Une performance habitée, riche en émotions et en nuances, qui prouve que Saint DX est autant un compositeur talentueux qu’un interprète captivant.




Martin Luminet, l’intimité heureuse
C’est avec son puissant double titre Magnifique que Martin Luminet a clôturé la soirée du 18 octobre à La Cigale, offrant une performance à la fois percutante et empreinte d’émotions. L’artiste, déjà remarqué lors du dernier Printemps de Bourges pour un showcase marquant, a une nouvelle fois prouvé qu’il ne fait pas dans la demi-mesure. Martin Luminet invite son public à « regarder un film » : celui de la vie d’un artiste engagé, résolument en phase avec les luttes de son époque. Ses paroles cinglantes visent sans détour l’extrême droite raciste et les figures réactionnaires d’une chaîne de télévision bien connue, propriété d’un milliardaire qu’il n’est plus nécessaire de nommer. Mais au-delà de cette dénonciation, c’est avec une poésie désarmante qu’il revisite les maux d’une époque dans laquelle il peine à trouver sa place.
Des morceaux comme Époque ou Deuil incarnent cette introspection. Il partage, sans filtre, ses réflexions sur des relations perdues, sur le monde qui l’entoure et sur une société aux multiples fractures. Ce dépouillement sincère touche un public attentif, sensible à sa capacité unique de capturer des fragments de vie et des émotions universelles.
Dans un Monde empreint d’incertitudes et d’angoisses collectives, Martin Luminet offre une réflexion honnête sur l’état des choses, entre désillusion et quête de sens. Une performance marquée par sa voix singulière et son écriture incisive, à laquelle même l’intervention retentissante de son père n’aura su voler la vedette. Avec cette clôture magistrale, Martin Luminet laisse derrière lui une salle en ébullition et des esprits en pleine réflexion, prouvant que l’art peut être à la fois engagé, introspectif et profondément humain.




Hello Music fait son MaMA
En fin de matinée, le 17 octobre dernier, l’espace FGO-Barbara à Paris s’est transformé en un écrin intimiste pour accueillir la vitrine musicale de Hello Music, le dispositif d’accompagnement d’artistes de la Métropole Européenne de Lille (MEL). Une occasion idéale pour les professionnels de la musique de découvrir trois pépites issues des Hauts-de-France.
La session a débuté avec le rock alternatif de Future Exes, un groupe dont le nom évoque les amours passés et les relations à réinventer. Leur musique, aux mélodies accrocheuses et à l’énergie brute, a plongé l’assistance dans une ambiance immersive. Si nous n’avons eu la chance d’assister qu’aux cinq dernières minutes de leur set, l’impact de ces instants nous pousse à espérer les retrouver sur scène très prochainement.
La matinée a ensuite changé de registre avec la prestation d’Anaysa, seule artiste féminine de cette sélection. Portée par les morceaux introspectifs de ses deux EP, Vivant et Désacoeurdé, elle a livré une performance empreinte de sincérité et d’émotions universelles. Sa pop minimaliste, tout en douceur et en authenticité, a conquis l’audience, touchée par la vérité de ses paroles.


Enfin, le trio Jungle Sauce a clôturé cette session avec une démonstration éblouissante de leur jazz hypnotique, aux multiples influences. Leur mélange audacieux d’électro, de rock et de groove a captivé le public, transformant la scène en un véritable champ d’énergie. Guitare, batterie et clavier dialoguent avec intensité dans ce power trio dont le jeu instrumental provoque une transe contagieuse. Impossible de rester immobile face à une telle performance.


Avec cette vitrine Hello Music, la Métropole Européenne de Lille confirme une fois de plus son talent pour dénicher et soutenir des artistes audacieux, capables de transcender les genres et de faire vibrer la scène musicale. Une matinée riche en découvertes, qui laisse présager un bel avenir pour ces talents des Hauts-de-France.
