Le 30 novembre, Shaka Ponk a enflammé l’Accor Arena de Paris pour un ultime concert à la hauteur de leur carrière : une célébration explosive mêlant musique, messages engagés et adieux poignants. Retour sur ce chapitre final du Final F#cked Up Tour qui restera gravé dans les mémoires.
Samedi 30 novembre dernier, l’Accor Arena a vibré au rythme du tout dernier concert de Shaka Ponk, une soirée qui marquera à jamais l’histoire du rock français. Ce dernier chapitre du Final F#cked Up Tour a rassemblé des milliers de fans venus célébrer 20 années de carrière, entre énergie brute et messages engagés. Dans une atmosphère électrique, le groupe a livré une performance magistrale, mêlant leurs plus grands hits à une scénographie immersive et des moments de communion intense avec le public. Un adieu à la hauteur de leur réputation, chargé d’émotion et de puissance.
Nova Twins, une première partie survoltée
Avant que Shaka Ponk ne prenne possession de la scène, le duo britannique Nova Twins a chauffé l’Arena avec une performance électrisante. Amy Love et Georgia South, armées de riffs puissants et d’une énergie brute, ont déployé un set mêlant punk, rock et influences urbaines. Des morceaux issus de leur album Supernova ont fait vibrer le public, préparant le terrain pour une soirée mémorable. Leur présence scénique et leur interaction audacieuse avec la foule ont insufflé une énergie féminine et rebelle qui a donné le ton.
Un dernier show sous haute tension
L’ambiance était électrique dès l’entrée des membres du groupe par les gradins, communiant avec une foule déjà en effervescence pour. L’adrénaline est palpable au moment où nous assistons à cet ultime show, Frah, la voix tremblante d’émotion, a confirmé l’irréversibilité de cet adieu : « C’est la fin. » Face à une foule de fans fidèles, composée de nombreux quadras et quinquas qui ont suivi le groupe depuis ses débuts, l’ambiance oscillait entre effervescence et mélancolie.
Avant de lancer leur set depuis le milieu de la fosse, le groupe se livre à un discours engagé. « Nous sommes malmenés, blessés, abusés », déclare Frah, dénonçant la gestion actuelle du pays. « On nous prive des trésors de la vie : liberté, démocratie, environnement… tout cela nous rend fous », lâche-t-il, soulignant l’urgence de la situation. Le groupe entame ensuite la soirée avec une version acoustique de « I’m Picky », l’un de leurs tubes, plus que jamais en phase avec leur état d’esprit, avant de vite monter en intensité. Les moments forts se sont succédé : une reprise poignante de « Wanna Get Free », où Samaha et Frah ont brandi un drapeau palestinien, incarnant un appel collectif à la paix et à la liberté. Ou encore « Tout le monde danse », véritable hymne fédérateur qui a fait trembler les murs de l’Arena.
Rock et militantisme : la marque de Shaka Ponk
Fidèles à leur réputation, Shaka Ponk a entrecoupé son set de messages percutants. Frah a dénoncé les dérives environnementales et sociétales, appelant à une révolte contre les multinationales qu’il considère responsables de nombreux maux, « Boycottez Coca-Cola, boycottez Nestlé, boycottez McDonald’s… » Une prise de position radicale, mais cohérente avec l’esprit du groupe, qui a toujours mêlé rock, électro et activisme. Moment marquant de la soirée : un appel à signer une pétition pour la libération de l’écologiste Paul Watson, projeté sous forme de QR code géant. « C’est un des rares QR codes qui peut sauver l’humanité », a insisté Frah, dans un élan militant qui a rappelé la dimension profondément engagée du groupe.
Le spectacle s’étire sur près de deux heures et demie, ponctuées de moments poignants, comme la venue sur scène de l’astrophysicien Aurélien Barrau, qui lit son texte J’aime pas les gens, une critique puissante de l’hypocrisie occidentale et un hommage aux défenseurs de la justice et de l’environnement.
Un spectacle total et immersif
Côté scénographie, Shaka Ponk a une fois de plus repoussé les limites. Un décor original, mêlant canapés et livres géants, a apporté une touche intimiste à ce show pourtant survolté. Le public a également eu droit à une reprise déchaînée de « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana, sublimée par la voix sensuelle et captivante de Samaha. Ce classique revisité a résonné comme un hommage intergénérationnel, unissant le passé et le présent du rock. Frah, dans une frénésie de sauts et de slams, entraîne la foule dans un tourbillon de folie avec le fameux « Circle pit », qui vu de loin, est impressionnant. Charismatique comme toujours, il interagit avec le public, et invite des fans sur scène.
Mr. Goz, leur mascotte numérique emblématique, a rythmé le concert, tandis que la chorale Sankofa Unit a ajouté une dimension gospel à certains morceaux, notamment le final inclusif sur « Sex Ball LGBT », qui a transformé l’Accor Arena en une explosion de liberté et de célébration qui restera gravée dans les cœurs.
Un adieu empreint d’émotion
La soirée culmine dans un moment d’émotion intense avec le dernier morceau. Le public, poings levés, chante à l’unisson, rendant hommage à ce groupe qui a marqué deux décennies de musique. Après près de trois heure d’un concert intense, la soirée se termine sur une note poignante, celle de Samaha qui a une pensée pour sa mère dont on commémorait la disparition ce soir là, avant de se jeter dans la foule comme ses compères. Shaka Ponk tire sa révérence avec un message puissant sur la quête du bonheur et la vie, concluant une soirée mémorable et deux décennies de performances légendaires.
Pour ceux qui n’ont pas pu assister à ce concert historique, une bonne nouvelle : le show du 30 novembre a été intégralement filmé et sera projeté dans les salles de cinéma le 3 avril 2025. Une ultime chance de revivre cette soirée inoubliable et de dire adieu à Shaka Ponk, un groupe qui a marqué son époque par sa créativité, son énergie et son engagement sans compromis. Shaka Ponk quitte la scène, mais leur héritage, lui, reste gravé dans l’histoire.
