Après le succès de son premier album On n’enferme pas les oiseaux et sa remarquable performance à l’Eurovision 2021 avec « Voilà », Barbara Pravi revient avec La Pieva, un opus profondément ancré dans ses origines et son héritage familial.

On a failli passer à côté de La Pieva, le nouvel album de Barbara Pravi, riche en émotions et en influences, dévoilé le 6 septembre dernier. Mais même trois mois plus tard, mieux vaut tard que jamais. À 31 ans, l’interprète de « Voilà » poursuit son chemin avec une authenticité rare, offrant un disque à la fois intime et universel, où elle célèbre ses racines tout en explorant des thèmes profonds comme la quête identitaire, l’amour, et la liberté.

De l’intime à l’universel

Le choix du titre de l’album, La Pieva, n’est pas anodin. Ce mot, issu de ses origines balkaniques, peut se traduire par « la prêtresse » ou « la conteuse ». Il évoque également l’héritage d’une aïeule tzigane qui chantait pour transmettre des récits et des émotions. Cet ancrage dans la mémoire familiale traverse tout l’album, où Barbara Pravi mêle chansons françaises à la sensibilité aiguisée et sonorités inspirées des Balkans.

Avec des morceaux comme « Exister » ou « Si ce monde est fou », Barbara aborde l’idée de trouver sa place dans un monde parfois absurde. Mais elle ne se limite pas aux grandes questions existentielles, des chansons comme « Maman » ou « Antoine » plongent dans l’intime, parlant respectivement de la maternité et de la fin d’une histoire d’amour. « Antoine » est particulièrement marquant par sa douceur désarmante et la manière dont l’artiste transforme la douleur d’une rupture en une chanson de gratitude et de sérénité. De l’autre côté du spectre émotionnel, « Bravo » est un hymne à l’auto-congratulation, invitant à célébrer ses victoires, même les plus modestes.

Lire aussi :  « Chair est ma vérité et je crois que je n’aurais rien de mieux à donner à ceux qui m’écoutent pour le moment… »

Une liberté qui touche au coeur

Refusant de se cantonner pas à un style unique. Sur cet album, elle s’autorise des incursions dans des territoires musicaux variés : des accents trip-hop dans « Exister », une ballade épurée au piano dans « Les ruines », ou encore une fusion audacieuse entre chanson et folklore balkanique dans « La Pieva (Chez moi) ». Cette diversité témoigne d’une artiste en perpétuelle évolution, capable de mêler modernité et tradition avec une grande cohérence.

Si son premier disque, On n’enferme pas les oiseaux, laissait transparaître une certaine prudence, La Pieva est marqué par une liberté nouvelle. Barbara Pravi se montre plus directe, plus assumée, que ce soit dans ses textes ou dans ses interprétations. Chaque chanson semble une fenêtre ouverte sur son âme, portée par une voix toujours aussi vibrante et habitée.

En somme, La Pieva est une œuvre ambitieuse qui réussit à tisser des histoires personnelles avec des thèmes universels, le tout enveloppé dans des chansons accessibles et artistiques. Barbara Pravi confirme son talent de conteuse et sa capacité à établir un lien sincère avec son public, en signant un album qui lui ressemble profondément, tout en parlant à chacun de nous.