Entre guitares rageuses, envolées de saxophone et une énergie à couper le souffle, leur set au Liberté a marqué les esprits. Rencontre avec Basic Partner et leur univers où tension et harmonie se mêlent à la perfection.
Lors de leur passage aux Trans Musicales, nous avons eu l’occasion d’échanger avec deux des membres de Basic Partner, un quatuor fascinant qui s’impose comme l’une des promesses les plus captivantes de la scène rock actuelle. Fruit d’une collaboration entre musiciens nantais et rennais, Basic Partner a marqué les esprits au Liberté avec un concert puissant et envoûtant.
Le groupe a su transporter le public dans un univers singulier, où le rock psychédélique fusionne avec une énergie brute et mélodique. Entre guitares rageuses, rythmiques intenses, envolées de saxophone et une voix profonde, leur performance a alterné entre tension et libération. L’un des moments les plus marquants de leur set a été l’interprétation de leur nouveau single « New Decade », une pièce magistrale qui explore la tension entre la froideur du présent et l’espoir d’un avenir meilleur.

À mi-chemin entre chaos et harmonie, Basic Partner a confirmé son potentiel à marquer durablement la scène rock. Deux jours avant leur prestation aux Trans Musicales, nous sommes allés à leur rencontre pour qu’ils nous éclairent davantage leur identité sonore, leurs inspirations et la construction de leur nouvel album.
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Vous êtes présents à Rennes dans le cadre des Trans Musicales où vous êtes programmés, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Sacha : Les Trans Musicales, c’est un festival dont on entend parler depuis des lustres. En plus, pas mal de groupes qu’on écoute y sont passés. Clément et moi, on n’avait jamais fait les Trans, même en tant que spectateurs. Jouer ici, c’est assez excitant pour nous. Ça va être la première fois qu’on joue sur une scène aussi grande, avec autant de monde devant. Ça galvanise tout le monde, je pense.
Clément : On a aussi travaillé un show lumière pour cette occasion, c’était une première pour nous. Voir notre musique s’animer visuellement, c’est vraiment impressionnant. On voulait un set compact, bien pensé, avec des transitions fluides.
Comment s’est déroulée la création de Basic Partner ?
Clément : À la base, on vient tous de la même scène rock. Certains faisaient plus de garage, d’autres du blues ou du post-punk. Quand on a monté le projet, on pensait faire du garage, mais musicalement, à quatre, c’est vers le post-punk qu’on s’accordait le mieux.
Sacha : On avait des influences assez similaires à ce moment-là. Ça nous a guidés vers cette direction.
Et pour le nom du groupe ?
Sacha : On voulait quelque chose de simple, facile à dire et à retenir, en français comme en anglais. C’était important que le nom puisse être retenu facilement, même dans un café-concert.
Clément : il fallait un nom direct, qui marque les esprits immédiatement.
Votre musique traverse plusieurs genres, entre rock psychédélique, punk et des touches mélodiques. Comment décririez-vous votre univers musical ?
Sacha : On fait un mix entre le post-punk, le rock alternatif et un peu de pop. De plus en plus, on explore aussi des sonorités électro grâce au synthé, ce qui nous permet d’ouvrir les textures. Il y a aussi des influences psychédéliques qui se mélangent à tout ça.
Clément : On vient de genres différents, mais ce mélange nous définit bien : du rock alternatif avec une base post-punk et des touches pop.
Le saxophone est un élément fort de votre musique, ce qui est assez inhabituel dans le rock. Est-ce une direction que vous aviez imaginée dès le départ ?
Sacha : On n’a pas vraiment discuté du saxophone au départ, mais c’est devenu un élément fort dans nos morceaux. Ça apporte une autre dimension à nos compositions.
Clément : Oui, c’est vrai. Le sax donne une profondeur et enrichit nos morceaux. Il contribue aussi à l’identité unique de notre son.
Votre single « New Decade » semble occuper une place particulière dans votre répertoire. Quelle est l’histoire derrière ce morceau ?
Clément : C’est par rapport aux paroles. On essaye toujours de trouver un nom qui résonne avec l’atmosphère des textes. « New Decade », c’était parfait, ça rendait bien l’ambiance du morceau et de l’album. Ça donne une perspective, ça parle de la décennie à venir.
Sacha : Oui, et ça ancre le projet dans une certaine temporalité. Ce titre nous parlait bien.
Votre manière de composer semble très collective. Pouvez-vous nous expliquer comment vous construisez vos morceaux ?
Clément : On compose souvent tous les quatre ensemble. Parfois, un riff de guitare sert de point de départ, et on tire les ficelles à partir de là. D’autres fois, tout émerge collectivement, souvent pendant une répétition. C’est assez spontané.
Sacha : Oui, l’idée principale naît souvent sans qu’on la décide vraiment. Ça rend le processus organique.
Bien que vous soyez un groupe émergent, votre son paraît déjà très abouti. Les textes semblent occuper une place importante dans vos chansons. Où puisez-vous vos inspirations ?
Clément : Les influences viennent souvent de ce qu’on vit au quotidien, de ce qu’on écoute. Notre musique évolue avec nos goûts. Avant, on était beaucoup inspirés par des groupes de garage australiens, puis par le post-punk. Aujourd’hui, on explore des textures plus pop et électro.
Sacha : On se laisse porter par nos inspirations du moment. C’est ce qui rend le projet vivant.
Quels sont vos principaux projets après votre passage aux Trans Musicales ?
Sacha : Après les Trans Musicales, on va sortir deux singles avant l’album en avril. Une live session est aussi prévue, ainsi qu’un enregistrement pour KEXP. Pour 2025, on est encore en train de chercher des dates et de monter une équipe autour du projet.
Clément : On veut vraiment structurer le projet pour pouvoir jouer davantage et faire rayonner notre musique.
Vous êtes issus des scènes locales de Nantes et Rennes, des territoires particulièrement riches musicalement. Est-ce que cet environnement a influencé votre parcours artistique ?
Clément : Nantes et Rennes, c’est là d’où on vient. Ces villes ont des scènes musicales très actives, et c’est sûr que ça nous a influencés. On est très connectés à ces environnements.
Sacha : Oui, ça nous a permis de nous développer et de trouver notre place dans une scène musicale riche.
Est-ce que vous vous considérez comme des artistes engagés, ou est-ce que l’engagement reste extérieur à votre musique ?
Sacha : Individuellement, on est engagés sur plusieurs causes. En tant que groupe, notre musique n’est pas explicitement engagée, mais on essaie de porter une atmosphère ou un état d’esprit qui reflètent nos valeurs.
Clément : C’est plus dans notre manière de nous comporter, sur scène et en dehors, que dans nos textes. Mais ce sont des questions qui nous animent, c’est sûr.
