Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose de découvrir les nouveaux clips qui font actuellement la Une.
Aya Nakamura – Chimiyé
Aya Nakamura signe un retour flamboyant avec « Chimiyé », dévoilé ce jeudi. Entre afrobeat, R&B et une écriture percutante, le morceau porte la signature inimitable de la chanteuse, portée par un refrain entêtant : « Il veut la maison, il veut les enfants, il me parle en chimi chimiyé ». Pour la première fois, Alpha Wann et Doums (1995, L’Entourage) coécrivent à ses côtés, ajoutant une nouvelle couleur à son univers. Depuis DNK, sorti en janvier 2023 et écoulé à plus de 150 000 exemplaires, elle s’était faite discrète. Mais avec Bastien Sablé aux commandes du clip, déjà derrière « Djadja » et « Copines », elle mise sur une esthétique puissante et résolument « girl power ». Tournée entre Lésigny et Paris, la vidéo joue sur l’émancipation et l’indépendance féminine. On y voit Aya Nakamura quitter la capitale pour la banlieue, refusant de rentrer dans un schéma classique de couple. « Il veut qu’on s’capte, je parle chinois, j’fais la diva… », chante-t-elle avant de monter avec ses copines dans un lowrider, ces voitures iconiques des années 90 popularisées par le rap. Escale à une station-service façon pétroleuses, direction un studio où les jeux de séduction se poursuivent entre audace et mystère.
Tim Dup – Laissons entrer le soleil
Depuis la sortie de « D’avoir vécu assez », son duo avec Ben Mazué en novembre dernier, Tim Dup s’était fait discret. Il revient cette semaine avec la reprise de « Laissons entrer le soleil », une réinterprétation intime et mélancolique de ce titre culte. « J’ai toujours écouté « Let The Sunshine In », et reprendre sa version française me tentait depuis longtemps. Associer Marseille aux images était une évidence : sa scène artistique, son engagement, sa contre-culture. Sylvain Truc a réalisé le clip, capturant l’infraordinaire de la rue aussi bien que la fureur et la brûlure des mouvements de foule. » explique l’artiste. Le clip, mêlant images d’archives et prises de vue actuelles, donne à voir des manifestants sillonnant les rues de Marseille, fumigènes à la main, le port en toile de fond. D’autres séquences dévoilent des levers de soleil sur les barres d’immeubles, des amoureux sur la plage, des palettes en flammes… Une fresque saisissante où se mêlent révolte et poésie.
Zaza Fournier – Désamour
Comme après une bataille, Zaza Fournier se tient debout sur les ruines fumantes d’une histoire consumée, comptant les pertes après la bataille. Son nouveau single « Desamour », est une croisade, une révolte intime face à l’inéluctable. Elle y dresse l’inventaire des pertes sur les ruines d’une histoire révolue, portée par un piano sous tension, un clavier seventies crépusculaire et un quatuor à cordes inattendu, qui transforme la douleur en éclat orchestral. Dans le clip, chaque photo est un fragment de mémoire : les visages aimés deviennent flous, pixelisés, se dissolvent peu à peu, comme si l’amour lui-même perdait du terrain. Filmé en caméra subjective, le récit nous place au cœur du désamour, dans une confrontation directe avec ce qui s’efface. Zaza Fournier nous regarde, mais ce n’est pas nous qu’elle voit. C’est une histoire qui finit. Et à mesure que le récit progresse, son propre visage se trouble, se brouille, jusqu’à disparaître à son tour dans un océan de pixels. En quelques minutes, la musique et les images s’entrelacent pour nous raconter ce qui a été, et ce qui ne sera plus. Car le temps est impitoyable, et quand le désamour a œuvré, ceux qui se sont aimés deviennent des étrangers dans la nuit.
Shadi – Rage club
Shadi revient en force avec « Rage Club », un hymne furieux et viscéral. Un morceau écrit d’une traite, entre deux stations de métro, les mains tremblantes, comme un besoin vital de hurler sa colère. A travers lui, l’artiste revendique le droit d’être en colère, face à un monde figé, une société qui avance trop lentement, une jeunesse qu’on n’écoute jamais assez. Le clip, aussi intense que le morceau, suit Shadi dans un rituel de révolte. Affiches militantes tapissant sa chambre, mégaphone dans une main, pancarte dans l’autre. Sur l’une des faces « École en colère », sur l’autre « Rejoignez le Rage Club ». Elle se prépare méthodiquement, café, clope, comme un boxeur avant le combat. Puis, direction la Place de la République, seule dans une immense foule invisible. Shadi interpelle les passants, cherche à réveiller les consciences, mais c’est la violence qui lui répond. Un coup de poing la projette au sol, son visage en sang. Mais la rage ne s’éteint pas. Elle explose. Dans un dernier accès de fureur, elle fracasse sa pancarte, détruit tout sur son passage, brisant symboliquement les illusions d’un changement qui ne vient jamais.
Andrea Ponti – Va vis deviens
Après le succès de « Regarde », qui a dépassé les 200 000 écoutes sur YouTube, Andrea Ponti dévoile « Va vis deviens », le deuxième extrait de son EP Deviens. Ce morceau poignant est une lettre adressée à la petite fille qu’elle a été, une enfant timide et vulnérable à qui elle offre bienveillance et encouragements. Avec des paroles signées François Welgryn et une composition bouleversante de William Rousseau, l’artiste livre un message universel, qui est celui de croire en soi et suivre ses rêves, malgré les doutes et les peurs. Le clip, réalisé par Sébastien Kong, met en images cette rencontre intime avec l’enfant qu’elle a été. Face à son reflet dans un miroir, elle croise le regard de la petite fille qu’elle était. À travers des scènes empreintes de douceur, on la voit observer son double plus jeune, assise à une table, faisant ses devoirs ou apprenant le piano. Un dialogue silencieux mais puissant, qui rappelle à chacun l’importance d’écouter et de protéger son enfant intérieur.
Anoraak – Tell me a thing
Le désir insatiable de comprendre pleinement ceux qu’on aime, de percer leurs secrets, de découvrir leur univers intérieur dans toute sa vérité, c’est l’essence même de « Tell Me a Thing », le deuxième extrait du prochain album d’Anoraak. Ce morceau est né à Nantes, lors d’une résidence solitaire marquée par une période de doutes et de bouleversements personnels. Il traduit cet instant précis où l’on se demande ce qui relève de la certitude et ce qui n’est qu’illusion dans nos relations aux autres… et à nous-mêmes. Le clip, à l’image de cette introspection, nous emmène sur les côtes marseillaises au lever du soleil, tandis que des adolescents plongent dans la mer. Une jeune femme traverse ensuite la ville en métro, déambule dans un quartier coloré de graffitis tout en dansant. Son corps devient un langage à part entière : elle danse sous des projecteurs, seule dans un fond noir, se maquille face au miroir, range des verres dans un café, puis marche vers la mer. La musique la guide à travers une soirée enivrante, puis dans les couloirs silencieux d’un monastère ou d’un collège, où elle exécute ses derniers pas, comme une question laissée en suspens.
Vernis Rouge – Outro
Lundi dernier, Manon Debs, plus connue sous le nom de Vernis Rouge, a dévoilé le clip de « Outro », le titre qui clôture son premier EP Intro, sorti le 21 février. Cet EP de sept titres inclut notamment sa reprise virale de « Bande organisée », la chanson de Jul qui lui a valu de marquer les esprits lors des auditions à l’aveugle de The Voice en 2024. On retrouve également en conclusion de cet EP, le titre « Outro », à travers lequel l’artiste franco-libanaise signe un morceau instrumental où seul résonne le piano, son instrument de prédilection. Une douceur musicale rare aujourd’hui. Le clip en noir et blanc, épuré et sans artifices, la montre jouant seule dans une église vide, laissant la musique parler d’elle-même. En attendant de vous proposer une chronique détaillée de ce nouvel EP la semaine prochaine, laissez-vous bercer par la vidéo ci-dessous.
Mentissa – Désolée
Mentissa nous offre un voyage musical et visuel à travers les décennies avec « Désolée », son nouveau single composé avec Vianney et qui se distingue par son énergie pop et dansante, sublimée par un clip audacieux signé Greg Ohrel. Dans cette vidéo, la chanteuse traverse les époques, des années 60 aux années 90, s’appropriant leurs codes vestimentaires, musicaux et chorégraphiques. Grâce à l’intégration d’images d’archives de l’INA, le clip joue sur un savant mélange entre nostalgie et modernité, mettant en lumière une continuité dans la manière dont les générations s’amusent et s’expriment à travers la musique et la danse. Mentissa se glisse ainsi avec aisance dans chaque époque, adoptant tour à tour le twist, le disco ou encore le breakdance, dans un véritable hommage à l’évolution des tendances culturelles. Une mise en scène qui donne une autre dimension au morceau et confirme l’artiste comme une interprète capable de mêler émotion et dynamisme avec une justesse remarquable.
Bolivard – Voyeurisme
Bolivard bouscule les codes et inverses les rôles avec son nouveau single « Voyeurisme ». Cette fois, il ne parle pas de lui, il parle de vous. Fini les banalités, il va droit au but, posant des questions aussi simples que troublantes : « Comment tu vas, vraiment ? », « À quoi tu rêves ? », « Est-ce que tu fais tout pour y arriver ? ». Un interrogatoire bienveillant, mais sans détour, qu’il décrit lui-même comme son côté « Docteur Bolivard ». Avec sa voix suave et posée, Bolivard évolue sur une production aux accents disco-funk et jazzy, le morceau interpelle, questionne et engage un dialogue direct avec l’auditeur. Le clip prolonge cette interaction en mettant en scène Bolivard face caméra, jumelles et loupe en main, nous scrutant avec un sourire énigmatique. Tantôt assis sur un canapé, tantôt grattant une guitare marquée de son nom, il joue avec l’idée du regard, de l’observation et du questionnement.
Kelly Bado – La danse
Kelly Bado dévoile « La danse », premier extrait de son album Belles Âmes, prévu pour mai 2025. Originaire de Côte d’Ivoire et installée au Canada depuis 2007, l’artiste afro-canadienne francophone a dû tracer son propre chemin dans un paysage musical dominé par l’anglais, en particulier dans les Prairies canadiennes. Son choix de proposer une afropop en français est une prise de position forte, qui consiste à affirmer son identité et donner une voix aux artistes de langue minoritaire. Le clip traduit cette idée à travers une narration visuelle épurée. Kelly Bado prend une veste dans son placard, l’enfile, puis allume une bougie, comme un geste de renaissance. En parallèle, un danseur solitaire pénètre dans une salle de répétition, bientôt rejoint par une partenaire. Leur chorégraphie, fluide et complice, illustre la connexion et l’abandon, entrecoupée d’images de la chanteuse fixant l’objectif, bougie en main. Un symbole fort, une invitation à embrasser le changement et à se laisser guider par l’énergie du mouvement.
Barrio Colette – Rétroviseur
À Genève, entre mariages blancs et jet d’eau potable, Barrio Colette bouscule les conventions avec son cocktail musical aussi imprévisible qu’addictif. Voilà l’univers du quatuor suisse, à mi-chemin entre la poésie et la fièvre rock. Avec leur nouvel EP Midi Soir Matin, sorti le 6 décembre 2024, le groupe affine sa signature sonore : une pop flamboyante, teintée de synthés 80’s, de rock psyché 60’s et d’une énergie aussi glam qu’électrique. Leur nouveau clip « Rétroviseur », réalisé par Giordano Rush, en est la preuve. Une plongée visuelle et sonore qui vaut le détour, preuve que le groupe ne fait que commencer à écrire son histoire, en marche arrière, peut-être, mais avec une rage furieuse d’aller de l’avant.
Roland décembre – Fais moi tout oublier
Roland decembre est un artiste à fleur de peau dont la voix cristalline s’inscrit dans la lignée de Pomme, Voyou ou November Ultra, avec une touche d’absurde et de second degré à la Philippe Katerine. L’artiste revient avec le clip de « fais moi tout oublier », son nouveau single qui capture cette quête d’oubli et de vertige, entre plaisir et mélancolie. Le clip live, tourné au studio Mastoïd, met en lumière l’émotion brute du morceau, porté par Roland Décembre à la guitare et au chant, accompagné de Gabriel Le Masne à la batterie et Facundo Rodriguez au clavier. Une session intime et vibrante, à l’image de l’artiste : sensible, instinctif et viscéralement humain.
The Limiñanas – Faded
The Limiñanas continuent de tisser leur univers où le passé et le présent dialoguent. Avec leur nouvel album Faded, ils prouvent une fois de plus leur capacité à se réinventer tout en restant fidèles à leur identité musicale. Composé de 13 titres envoûtants, cet opus s’inscrit dans la continuité de leur rock hypnotique, tout en explorant de nouvelles textures sonores et collaborations marquantes. Parmi les morceaux phares, « Faded »feat. Penny attire particulièrement l’attention. La chanteuse, rencontrée l’été dernier par le duo, a immédiatement captivé Lionel et Marie par sa voix singulière et sa présence solaire. Son interprétation confère au morceau une aura nostalgique rappelant les Ronettes, entre douceur et intensité. Le clip dévoilé avant leur concert très attendu à la Cigale le 10 avril, met en scène une formation minimaliste mais percutante : Lionel à la guitare, Marie derrière sa batterie estampillée du nom du groupe, et Penny, figure centrale du décor. Vêtue de rouge, installée sur un canapé assorti, une cigarette à la main, elle incarne l’élégance mystérieuse du morceau. Autour d’elle, des éléments vintage, un téléphone rouge à cadran, un cendrier, une lampe… renforcent cette esthétique rétro intemporelle. À intervalles réguliers, elle se lève pour danser, toujours avec une nonchalance maîtrisée, avant de retrouver son fauteuil comme un personnage figé dans une boucle hors du temps.
Fontaines D.C. – It’s amazing to be young
Fontaines D.C. est de retour avec « It’s Amazing to Be Young », un titre à la fois vibrant et mélancolique qui capture l’euphorie et la fragilité de la jeunesse. Loin des hymnes punk rageurs auxquels le groupe nous a habitués, cette nouvelle chanson oscille entre douceur et intensité, portée par une mélodie entêtante et une écriture cinématographique. Née dans l’intimité d’un moment partagé avec le nouveau-né de l’un des membres du groupe, la chanson dégage une sincérité brute. Elle évoque ce sentiment paradoxal d’espoir et d’inquiétude face à l’avenir, cette envie irrépressible de préserver la beauté de l’instant face aux désillusions du monde adulte. « It’s amazing to be young » répète la voix avec une conviction presque incantatoire, comme pour conjurer le cynisme ambiant. Le clip, tout en subtilité, met en scène un homme confronté aux réalités du quotidien, notamment l’accès aux soins médicaux. Son parcours est entrecoupé de rencontres et de moments suspendus, jouant sur les contrastes entre espoir et résignation. L’esthétique soignée et la narration éclatée renforcent cette impression de flottement entre le rêve et la réalité.
Lael Neale – Tell me how to be here
Lael Neale, la talentueuse auteure-compositrice-interprète, a récemment annoncé la sortie de son nouvel album, Altogether Stranger, prévue pour le 2 mai 2025. Ce troisième opus, fruit de sa collaboration avec le producteur Guy Blakeslee, promet une exploration musicale riche et variée, s’étendant du garage rock aux mélodies hypnotiques de l’Omnichord. En avant-première, Lael a dévoilé le single « Tell Me How To Be Here », accompagné d’un clip réalisé par ses soins. Cette chanson, qui ouvre l’album, illustre son approche minimaliste et introspective, caractéristique de son style unique. Ce dernier offre un portrait saisissant et mystérieux du retour de Neale à Los Angeles après trois ans passés dans la campagne de Virginie.
Naya – Reverb Boy
Avec « Reverb Boy », l’un des titres phares de son premier EP Dealing with Ghosts, Naya explore la puissance de la réverbération, non seulement comme effet sonore, mais comme métaphore de la mémoire et de l’écho des émotions. Fasciné par cet effet qui prolonge les sons et leur donne une dimension quasi spectrale, elle imagine un personnage, « Reverb Boy », isolé du monde, dont les pleurs résonnent pourtant à l’infini. Ce morceau joue habilement sur la frontière entre distance et présence, entre oubli et persistance. Il traduit cette idée en superposant des nappes sonores vaporeuses et une voix qui semble flotter dans l’espace, insaisissable mais omniprésente. À travers cette composition, l’artiste met en lumière ces notes et ces souvenirs qui, comme des fantômes, refusent de disparaître.
