Walter Astral dévoile aujourd’hui le clip de « Zénith », une odyssée nocturne envoûtante entre rêve et réalité, réalisée par Zite et Léo. Un extrait de leur dernier album mystique, dont ils nous racontent la genèse dans l’interview ci-dessous
Le duo Walter Astral, porté par Tristan Thomas (Ovhal44) et Tino Gelli (Polycool), est l’un des projets les plus singuliers de ses derniers temps. Révélé par les Inouïs du Printemps de Bourges, le MaMA Festival, les Bars en Trans, les Francos de Montréal et soutenu par le FAIR, Walter Astral a rapidement conquis les scènes hexagonales et internationales. Après une Maroquinerie et un Trabendo complets, le duo fêtera l’avènement de son tout premier album, Éclipse, sur la scène mythique de La Cigale, le 15 mars 2025. Un voyage musical hors du temps qui s’annonce inoubliable.
Sorti le 24 janvier 2025 sous le label Abbess Records, Éclipse est un album concept qui s’inscrit dans une démarche artistique minutieusement pensée. Composé en écho aux EPs Jour (sorti il y a un an) et Nuit (sorti en septembre dernier), cet opus de 16 titres explore la dualité céleste du soleil et de la lune, du cycle quotidien du Zénith au Nadir, et des phases lunaires de la Nouvelle Lune à la Pleine Lune. Un alignement parfait entre sons et symboles, où le temps et l’espace semblent suspendus.
Le duo vient d’ailleurs de dévoiler le clip de « Zénith », une plongée nocturne et envoûtante où l’on aperçoit les deux artistes métamorphosés en papillons de nuit, évoluant dans une forêt obscure. Au fil de leur errance, ils croisent un automobiliste, un cycliste, et un feu qui éclaire leur route, créant une atmosphère presque magique. Réalisé par Zite et Léo, ce clip nous entraîne dans un voyage visuel en parfaite harmonie avec les paroles du morceau, qui évoquent une quête céleste et insaisissable, entre idéal et réalité.
Nous avons rencontré Tristan et Tino pour plonger dans l’univers de Walter Astral et comprendre la genèse de cet album mystique.
Comment est né le projet Walter Astral ?
Tristan : Le projet est né pendant les confinements. On s’est retrouvés, Tino et moi, dans ma maison de campagne, où j’avais installé un petit studio. À ce moment-là, on avait tous les deux le cœur brisé et on s’est dit : « Allons faire de la musique, juste pour nous, sans penser à un projet précis. » Et finalement, la magie a opéré. On a commencé à créer ensemble, et ça ne s’est plus arrêté. Walter Astral, c’est un groupe de confinement !
Vous n’aviez jamais travaillé ensemble avant ?
Tristan : On avait collaboré sur un morceau pour le projet solo de Tristan Zaspero. Pendant le premier confinement, il nous avait demandé de poser une voix en mode diva disco sur un titre qui s’appelle Velvet Woman. Mais c’était une collaboration à distance.
Vous avez rapidement été repérés par des tremplins comme le Printemps de Bourges et soutenus par le FAIR. Ces expériences ont-elles été déterminantes pour la suite ?
Tristan : Évidemment ! Surtout le Printemps de Bourges, qui a été un vrai déclencheur. Très vite, on s’est retrouvés projetés sur scène pour notre premier concert, ce qui nous a permis de rencontrer d’autres artistes dans la même situation que nous et de décrocher beaucoup de dates. Le FAIR nous a aussi beaucoup aidés.
L’album Éclipse explore les cycles de la lumière et de l’ombre. Comment avez-vous développé ce concept et l’avez-vous transposé en musique ?
Tristan : On a eu la chance d’avoir tous les titres des morceaux avant même de commencer à composer.
C’est rare, souvent c’est l’inverse !
Tristan : Oui ! On savait qu’on allait parler de Crépuscule, de Zénith, de Nadir… Ça nous a donné une sorte de carte à suivre. Ça limitait notre inspiration tout en la stimulant. On voulait raconter ces moments de la journée, mais de façon ouverte, pour que chacun puisse les interpréter à sa manière.
Tino : Notre écriture est toujours pensée pour être interprétée selon l’état d’esprit du moment. Les morceaux parlent autant des cycles cosmiques que des aléas de la vie. C’était un terrain de jeu passionnant. En plus, on composait tout en tournant, donc on ramenait toute l’énergie des concerts en studio.
Aviez-vous dès le départ imaginé l’album sous forme de deux parties, Jour et Nuit ?
Tino : Oui. L’idée d’Éclipse est née très tôt. Au départ, on s’intéressait aux effets lumineux comme les arcs-en-ciel ou les mirages, puis on en est venus à l’éclipse et au trajet de la lumière. Il nous a semblé logique de commencer par Jour, puis de passer à Nuit. Nous avions déjà composé une grande partie de l’album, mais étant en tournée, il était plus simple de le dévoiler en plusieurs étapes.
L’éclipse est un phénomène de transition et de transformation. Y a-t-il une symbolique particulière derrière ce choix de titre ?
Tristan : L’éclipse est un événement fascinant. Je me suis toujours demandé comment les gens, il y a 2 000 ou 3 000 ans, réagissaient en voyant la nuit tomber en plein jour. C’est un moment magique, pourtant totalement naturel. Il y a quelque chose de fou dans la parfaite correspondance des dimensions de la Lune et du Soleil qui permet ce phénomène.
Tino : On aime bien cette idée de « présence de l’absence ». L’éclipse symbolise cette frontière entre ombre et lumière, entre immensité et infinitésimale. Ce jeu de contrastes nous a beaucoup inspirés.
Votre album suit une narration quasi cinématographique. Avez-vous puisé des inspirations en dehors de la musique, comme le cinéma ou la littérature ?
Tristan : Clairement. On a toujours eu un rapport fort avec l’image : le dessin pour Tino, le cinéma pour moi. Pendant la création de l’album, on s’est gavés de films d’heroic fantasy et de science-fiction.
Tino : On s’est fait un marathon de films à 2h du matin après les sessions studio. Ça a forcément nourri notre imaginaire. David Lynch est une grosse référence pour nous. Quand on dit qu’un morceau fait penser à du Lynch, c’est bon signe !
Vous avez une seule collaboration sur l’album, avec Lay sur Crépuscule. Comment s’est-elle concrétisée ?
Tristan : Crépuscule fait partie d’un triptyque avec Aube et Éclipse. On voulait une réponse musicale au violon de Aube. Lay est venue nous voir en concert à Marseille, elle connaissait déjà Tino des Beaux-Arts et nous a proposé de collaborer. On a tout de suite pensé que sa voix serait parfaite pour Crépuscule. En studio, ça s’est fait très naturellement, en une seule session.
Le banjo est un élément fort de votre identité sonore. Comment s’est-il imposé dans votre univers électronique ?
Tino : Ça nous est tombé dessus par hasard ! Pendant le confinement, on testait tous les instruments qu’on trouvait dans la maison de Tristan. On a déniché un vieux banjo et on a été surpris par son timbre. Il ne sonnait pas country du tout, mais plutôt oriental, presque anatolien. On aime détourner les codes en les transposant dans un autre contexte, et le banjo s’est intégré naturellement dans notre univers. C’est une constante dans notre musique : on prend des codes et on les déplace dans un autre environnement. Le banjo, avec son son organique, a trouvé sa place dans notre électro.
Votre musique mêle folk, techno, drum & bass… Comment parvenez-vous à fusionner toutes ces influences ?
Tristan : C’est quelque chose de très naturel. On a tellement de références et d’envies musicales qu’on essaie de tout connecter sans se fixer de limites. L’essence de Walter Astral, c’est justement ce mélange des genres.
Avec la sortie de Éclipse, avez-vous le sentiment de clôturer un cycle ou d’en ouvrir un nouveau ?
Tino : Les deux. C’est la fin d’un cycle dans notre manière de composer, dans cette maison de campagne où tout a commencé. Mais c’est aussi le début d’une nouvelle aventure. On réfléchit à de nouvelles façons de créer, peut-être en partant en voyage pour s’inspirer.
Quelle relation entretenez-vous avec votre public ?
Tristan : C’est sur scène qu’on se connecte vraiment avec eux. C’est là qu’on ressent l’impact de notre musique. Après chaque concert, on reçoit énormément d’amour, et c’est toujours surprenant.
Tino : Des gens nous montrent des tatouages inspirés de nos morceaux ! C’est fou. Sur les réseaux, on est présents, mais le vrai contact se fait en live.
Votre musique est immersive et visuelle. Pensez-vous qu’elle parle à tout le monde ?
Tino : Je pense que notre message est universel. En concert, il y a des gens de tous âges, des enfants qui chantent nos morceaux en chorale, des personnes de 70 ans qui kiffent…
Tristan : C’est incroyable de voir que notre musique touche autant de monde.
Vous jouerez à La Cigale le 15 mars 2025. À quoi doit s’attendre le public ?
Tristan : Ça va être incroyable ! On sort tout juste du studio, on a plein d’idées et de surprises en préparation. Comme dans l’album, on veut raconter l’histoire de la lumière et faire de cette soirée un moment inoubliable.
Tino : Il y aura des surprises, c’est sûr. On ne peut pas trop en dire, mais ce sera un moment fort, autant pour nous que pour le public.
Un dernier mot ?
Tino : Venez nombreux ! Ça va être un grand moment de fête et de voyage.
L’alignement des astres semble favorable à Walter Astral, qui continue son ascension vers des sphères toujours plus élevées.
