Plongée dans une nuit intense où la mélancolie danse avec la fureur, Nocturnal Animal, le premier album magnétique de Thelmaa, réinvente le trip-hop avec une énergie viscérale.
Thelmaa n’a pas choisi la facilité. Pour son premier album, Nocturnal Animal, le trio tourangeau plonge tête baissée et déploie sa voix comme un phare sur la brume, dans une nuit où la tension est reine, où la mélancolie flirte avec l’orage. Difficile donc d’enfermer le groupe dans une case tant cet opus oscille entre les genres et les émotions. Quinze titres comme autant de battements de cœur, entre mélancolie abyssale et tension cathartique.
Refuge et point de départ
L’album s’ouvre sur « Innocence », comme un souffle retenu avant la tempête. On comprend tout de suite que ce disque sera une plongée en eaux profondes. La voix de Constance Morales y flotte avec une intensité rare, parfois caressante, parfois tranchante. Entre beats syncopés et nappes de synthés abyssales, les compositions de Paolig Le Cocguen et Jérémie Frémont sculptent un paysage sonore fait de tension et de reliefs imprévisibles.
Le trip-hop de Thelmaa se projette dans une ère nouvelle, bousculé par des références modernes comme James Blake, Sevdaliza ou FKA Twigs. Mais le groupe a sa propre signature, une musique où chaque silence pèse autant que chaque explosion.
L’atmosphère est électrique, comme un orage prêt à éclater. « Since you’re gone » touche droit au cœur avec sa mélodie spectrale, évoquant la douleur de l’absence et la lutte pour avancer. « Moody I » & « Moody II » jouent sur la tension et le lâcher-prise, tandis que « Like a Pitbull » mord à pleines dents dans un beat nerveux et syncopé.
Puis vient « Renaissance », qui clôt le disque en apothéose, libérant toute la charge émotionnelle accumulée.
Ce premier opus d’une rare intensité est une expérience immersive, un souffle nocturne où la beauté surgit du clair-obscur. Un premier essai magistral, qui confirme que la nuit appartient à ceux qui osent l’explorer. Thelmaa transforme la douleur en énergie, l’introspection en catharsis.
