Le 7 mars dernier, SOKY a dévoilé Tenir, un premier EP électropop aussi intense qu’introspectif. Un voyage sonore intense, entre sidération et renaissance.
Il y a des disques qui s’écoutent et d’autres qui se ressentent, des œuvres qui ne se contentent pas d’exister mais imposent une présence, une intensité, une nécessité. Tenir appartient à cette dernière catégorie. C’est un EP sous tension, où chaque pulsation électronique semble contenir un frémissement, une faille prête à se fissurer, un élan sur le point d’exploser.
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La musique de Soky ne caresse pas, elle traverse. L’électropop ici n’est pas une simple esthétique, mais un terrain d’expérimentation, un espace de friction où la voix se heurte aux machines, où les textures sonores semblent constamment osciller entre le contrôle et la rupture. Tout dans Tenir parle de transformation, d’un équilibre fragile entre résistance et abandon. Les basses grondent, les synthés s’étirent, les mots claquent en français, précis et évocateurs.
Après nous avoir captivés avec « Béton de pacotille », morceau hypnotique dénonçant notre rapport à la nature transformée, Soky continue d’explorer les métamorphoses du monde qui nous entoure. On retrouve ici une artiste complète qui façonne son univers sans compromis, portée par des influences allant de Björk à Étienne Daho, en passant par Portishead.
Dès le morceau-titre « Tenir », on sent une urgence, une tension maîtrisée qui guide l’ensemble du projet. La voix, souvent aérienne mais toujours affirmée, se fraie un chemin à travers des textures électroniques tantôt éthérées, tantôt acérées. « Rien de pire » plonge dans la matérialité du corps, tandis que « Mangeuse d’oiseaux » libère une féminité sauvage, indomptée.
Même la pochette raconte l’histoire d’un visage en fuite. Un regard qui refuse de se fixer, une lueur rouge qui serpente autour des yeux, comme une cicatrice lumineuse ou un dernier signal avant le basculement. À la fin, le rework du morceau-titre par le Collectif Scale vient comme une ultime déflagration, tout se dépouille, ne reste que l’essence pure de ce cri silencieux.
Tenir est un disque qui laisse des traces, pas des mélodies prévisibles. Un premier EP qui ne se contente pas d’exister, mais qui s’imprime, et dont on est certain qu’il fera des adeptes.
