Hier soir au Café Julien, dans le cadre du festival Avec le temps, Victor Solf et Liquid Jane ont offert une soirée intime et envoûtante, entre douceur et intensité. Un moment suspendu qu’on vous relate ci-dessous.

Jeudi 13 mars 2025, le Festival Avec Le Temps devait nous offrir une soirée au Cepac Silo avec Barbara Pravi, Victor Solf et Liquid Jane. Mais parfois, la musique suit des chemins imprévus. L’annulation de Barbara Pravi a forcé un changement de plan, et c’est finalement au Café Julien, dans l’intimité feutrée de l’Espace Julien à Marseille, que le concert a eu lieu. Un mal pour un bien ? Peut-être. Car dans cette configuration plus proche, plus organique, Liquid Jane et Victor Solf ont offert un moment suspendu, entre douceur et intensité.

Liquid Jane, douceur et sorcellerie musicale

À notre arrivée vers 20h45, la scène est habitée par Liquid Jane, alias Jeanne Carrion, accompagnée de ses trois musiciens. Le set est déjà bien entamé, et nous pénétrons dans son univers au son de « Blinding Blue », une ballade néo-soul aux airs d’éphémère.

L’artiste déroule un répertoire à la fois enveloppant et poétique, oscillant entre délicatesse et puissance. Un morceau est dédié à « toutes les sorcières comme elle », comme une incantation bienveillante. Puis vient « Les mots » où elle troque le micro pour la guitare, prouvant qu’elle maîtrise aussi bien les harmonies vocales que les cordes. En ouverture, elle avait choisi de jouer en avant-première « Trop tôt ou trop tard », son dernier single sorti ce 14 mars, une bonne raison d’aller l’écouter dès aujourd’hui.

Liquid Jane, c’est une voix qui caresse autant qu’elle transperce, une énergie qui ensorcelle. Une découverte marquante qui donne envie de la suivre de plus près.

Victor Solf, la soul en héritage

21h45. Victor Solf prend place sur scène. Le décor est sobre, mais évocateur : un rideau marqué du mot « Soul », et juste en dessous, en plus discret, son nom. Comme un clin d’œil aux saloons américains, mais surtout une déclaration d’intention. Depuis Her, son duo fondé avec son ami disparu Simon Carpentier, jusqu’à sa carrière solo, Victor Solf n’a jamais caché son amour pour la soul. Son nouvel album, Tout peut durer, sorti le 24 janvier dernier, est le premier entièrement en français, un tournant, une déclaration personnelle.

Il ouvre le bal avec « Tout peut durer », titre-phare de ce projet, avant d’enchaîner avec « Colère » et « Que le cœur », repris en chœur par le public. S’il note que l’ambiance est un peu sage, lui n’économise ni son énergie ni son sourire. « Je suis ravi d’être de retour à Marseille pour défendre cet album que j’aime tant », confie-t-il. La setlist déroule des morceaux où la sincérité affleure à chaque note. « Ce qui compte », puis « Figur », dédié à son père absent dans son enfance, avant un moment d’émotion avec « Émilie »écrit pour sa belle-sœur soignante et dédié à tous ceux qui veillent sur les autres.

Le public, timide mais attentif, reçoit la musique comme une confidence. La soirée s’étire dans cette bulle, oscillant entre mélancolie et intensité. Nous, en tout cas, avons savouré chaque instant. Et l’envie est là de poursuivre l’expérience, de retrouver Victor Solf à La Cigale le 3 avril pour voir où cette nouvelle tournée le mènera.

Si la soirée n’a pas eu l’ampleur du Cepac Silo, elle a gagné en proximité, en sincérité. Une rencontre musicale comme un moment suspendu, où chaque note semblait nous murmurer à l’oreille : oui, la musique peut durer.

Victor Solf sur la scène du Café Julien à Marseille le 13.03.2025, pour le festival Avec le Temps.