Amour Bandit, le 3e album d’Emilie Marsh est là ! Un opus intime et intense, où passion et deuil se croisent dans des guitares enflammées.
Il y a deux ans, Emilie Marsh nous embarquait dans Nevada, un road trip à travers les grands espaces de l’imaginaire, une échappée belle où l’amour restait un mirage, insaisissable. Et puis vient ce moment où un artiste cesse de contourner, d’enrober, de suggérer. Où il plonge à nu, sans filtre ni filet. Pour Emilie Marsh, ce moment s’appelle Amour Bandit. Un disque où tout est plus direct, plus frontal, où chaque mot semble avoir été écrit sur la peau plutôt que sur le papier.
Si Nevada était un film en cinémascope, Amour Bandit est un huis clos électrique. En une poignée de morceaux, Emilie nous plonge dans une histoire de contrastes : la disparition et l’apparition, le chagrin et la fièvre, la peau qui se souvient et celle qui réclame. Cet opus est né d’un été incandescent, un de ceux qui marquent une vie à jamais. Un deuil foudroyant, une passion qui explose au même moment. Deux forces contraires qui, plutôt que de s’annuler, s’intensifient mutuellement.
Les amours bandits
Ici, la guitare est une arme blanche, un fil tendu entre rage et tendresse. Les riffs sont tranchants, les mélodies fulgurantes. La voix d’Emilie, plus grave, plus ancrée, semble s’être imprégnée de chaque nuit sans sommeil qui a nourri cet album. Sur la pochette, elle serre son instrument contre sa poitrine comme un talisman, prête à en découdre avec le monde.
L’album est une succession de chocs. « Été 22 »ouvre le bal avec l’intensité d’un instant suspendu, un point de bascule entre l’absence et la renaissance. Puis vient « Rare », où l’émotion palpite sous chaque mot, chaque accord. Le titre phare, « Amour Bandit », encapsule tout l’esprit du disque : une course vers l’inconnu, une insoumission sentimentale, un refus de plier face aux diktats du cœur.
Sans filtre, sans fard, les yeux dans les yeux
Ce 3e album n’est pas qu’un cri de douleur, c’est aussi une célébration du désir, de la fièvre des corps. « Draguer le dragon » et « Jamais vu », explorent la sensualité sans détour, là où Nevada restait pudique. Ici, les métaphores s’effacent au profit de la chair, de l’instant, du frisson. Quant à « Phoenix », il ne parle plus de fuite, mais de renaissance. L’heure n’est plus à s’inventer des ailleurs, mais à danser sur les cendres.
Mais au bout du chaos, une lueur. L’album se clôt avec « Dani Song », comme une porte qu’on pousse doucement après avoir traversé l’incendie. Un hommage vibrant à Dani, cette grande sœur de scène et de vie partie trop tôt. Une ballade comme un épilogue, un silence après la tempête. Un adieu, mais aussi une transmission. Une promesse que même dans l’absence, quelque chose demeure. Là où l’album s’ouvrait sur la déflagration, il se termine sur une empreinte indélébile.
Amour Bandit est au final bien plus qu’un simple disque de deuil ou de désir, c’est un appel au vertige, une ode à l’excès et au refus de l’entre-deux. Rien n’est tiède ici, tout est brûlant. Un disque d’extrêmes, où la perte et la passion se télescopent, où le feu consume et réchauffe à la fois. Un album qui ne se raconte pas, mais qui se vit.
