« Reste encore un peu » de Roland Decembre est là. Une chanson intime, lancinante, où chaque silence pèse, et extrait de son album Contrecœur qui arrive le 28 avril

C’est dans l’instant suspendu, celui où les mots se dérobent et où les cœurs battent à l’unisson, que Roland Decembre nous entraîne avec « Reste encore un peu ». Ce nouvel extrait d’un album qui verra le jour le 28 avril est une flamme que l’on porte en soi, un feu qu’on veut éteindre mais qui se nourrit de chaque regard, de chaque silence. Un morceau lancinant, où la voix accroche le cœur et le rythme nous emporte, tantôt en apesanteur, tantôt en chute libre. Comme un dernier tour de montagnes russes avec un amour qu’on n’a jamais vraiment quitté.

(C) : Julie oona

Il y a cette scène, presque banale, presque banale dans sa réalité cruelle : un café, deux ex. Lui qui parle de tout et de rien pour masquer l’évidence, elle qui semble trop belle, trop lointaine, trop pleine de tout ce qu’il n’a pas osé lui dire. Les mots flottent, mais ils n’arrivent pas. Et pourtant, tout est là. Chaque soupir, chaque geste, chaque silence. C’est là, dans ce non-dit, que Roland Decembre place toute la beauté du titre.

Il explore ici la rupture. Il l’égrène. Il nous plonge dans l’intimité de cette scène fragile où l’amour est encore là, juste derrière les yeux. La tension monte, la batterie frissonne, et tout à coup, l’absence de l’autre devient le plus lourd des fardeaux. Et c’est dans ce vertige, dans cette quête de ce « reste », que tout s’éclaire. Le titre devient l’écho de chaque histoire que l’on n’a pas pu dire, de chaque regard que l’on a détourné. C’est le dernier appel avant le départ. La supplique silencieuse. Et Roland Decembre réussit, avec une simplicité bouleversante, à capturer ce moment où tout devient possible, avant que l’impossible prenne le dessus.

« Reste encore un peu » touche là où ça fait mal, là où chacun retrouve ses propres silences, ses propres regrets, ses propres incendies éteints trop tôt. En racontant son histoire, l’artiste raconte aussi la nôtre. Ce titre, comme tout l’album à venir, est un exutoire. Roland Decembre y dévide des années d’errance post-rupture, d’amours effilochées et d’occasions manquées.