Après un premier EP Par avance paru en 2021, George Ka sort son premier album Les rebords du monde, recueil d’histoires de gens du quotidien, et de voyages introspectifs à la rencontre de nos vacarmes intérieurs. Ces nouveaux textes, des échos à nos propres réflexion, se partagent en concert, tant l’artiste sait rendre vivants ses récits lors des moments de partage avec son public.
Celle qui, dans le poème musical Bus 115, « ne s’exprime au nom de personne, mais si quelqu’un trouve dans ses chansons un goût de je ne suis pas seule alors, ça va un peu mieux » a choisi Louxor (musicien machiniste que l’on a pu retrouver sur scène aux côtés de Gaël Faye ou Jain) pour habiller ses mots d’ambiances musicales électroniques, tout au long de cet album. La pochette du vinyle ou du CD, présente un verso augmenté d’une jolie image : la photo d’un mobile fait main, en équipe avec des personnes qui sont chères à l’artiste, pour ajouter une histoire de plus à ce recueil de jolis récits. George Ka y voit « un dialogue entre une multitude d’objets qui ne tiennent en équilibre que grâce aux autres ».
Trois chansons s’étaient progressivement invitées à nos oreilles, quelques mois, ou quelques semaines avant la parution de l’album : 2000 ÂMES souligne la magie des rencontres capables de s’imposer comme un évidence dans un monde trop grand pour nous, L’Espagne inventorie les souvenirs et émotions que l’on garde ou que l’on laisse à la suite d’une rupture, et Le Même Corps, doux et délicat, crie pourtant intensément l’amour de l’artiste à l’intention de sa mère.
Dédiée à sa sœur qui, selon les dires de George Ka sur scène, trouve qu’elle ne la remercie pas assez, Lennyoffre un texte fort dans lequel les sœurs de sang, comme les sœurs de cœur pourraient aussi bien se reconnaître. Pour les jours où la socialisation semble insurmontable et où les rayons du soleil n’ont plus rien de chaleureux, Volets Fermés, baignée en concert, d’une lumière bleu nuit, invite à danser juste pour soi, dans l’intention de libérer toute tension de notre corps, aussi bien que notre esprit. Basic Fit, en duo avec Fils Cara conte la complémentarité de l’amitié, à travers la simplicité magique d’un moment partagé, chaleureux comme un soleil dessiné sur une vitre.
« J’ai écrit une chanson en anglais pour rentabiliser ma LV1 au lycée » plaisante l’artiste entre deux morceaux en live, avant de nous emmener dans une pause douceur nommée Kanske pour laquelle elle choisit de s’asseoir en bord de scène, comme elle pourrait l’être sur les rebords du monde. Fille de Toutes les Autres conclut le set actuel en concert, comme elle conclut également quasiment l’album. Ce texte captivant, aux couplets sombres et au refrain libérateur, nous invite à remonter la pente lorsque nos émotions et nos ressentis se font pesants ou négatifs. Quand « tu te sens t’écrouler dans ton propre corps », puise le réconfort dans la chaleur d’une étreinte et trouves y la force de gravir les montagnes, puis devenir celle qui tendra la main et donnera l’impulsion aux autres de prendre un nouveau départ.
Ce premier album met en valeur nos capacités à fabriquer des rencontres et des histoires pour donner un sens, voire une texture, à nos futiles et fragiles existences, dans un monde trop grand, même démesuré. La sincérité et l’énergie de partage qui émanent de ce disque redoublent d’intensité en concert, et font écho à ce que peut offrir Gaël Faye qui a accompagné George Ka en 2019 lors du Levi’s music Project. Nous ne pouvons nous empêcher de relier les deux artistes, en raison de leurs auras lumineux et spontané, autant que pour la générosité et l’intensité des émotions qu’ils partagent avec leur public.
Plus d’infos
George Ka sera en concert le 21 novembre 2025 au Trianon à Paris. Retrouvez toutes les dates de sa tournée sur ses réseaux sociaux.
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