À une semaine du coup d’envoi, le Printemps de Bourges 2025 s’annonce plus vibrant que jamais ! Pour sa 49e édition, le festival qui lance la saison célèbre aussi les 40 ans des Inouïs, véritable tremplin pour les talents de demain. Entre têtes d’affiche incontournables, créations originales et jeunes révélations, la programmation, orchestrée avec passion par Jean-Michel Dupas, promet une semaine riche en émotions musicales.

Du 15 au 20 avril, le Printemps de Bourges ouvre une nouvelle fois la saison des festivals. Depuis 49 ans, c’est lui qui donne le ton, qui pulse le premier battement d’une année musicale. Ce n’est pas un hasard si Phenixwebtv.com le couvre avec passion depuis 2018 : à Bourges, on ne se contente pas de programmer, on façonne l’avenir de la scène musicale française.

Jean-Michel Dupas, programmateur du Printemps, est un architecte du temps présent. Rencontre avec un homme qui vit l’intensité d’un festival qui ne cesse d’évoluer, mais sans jamais trahir son ADN : celui d’un lieu d’expériences, de créations, de premières fois et de réinventions.

La programmation complète de la 49e édition du Printemps de Bourges est enfin là.
La programmation complète de la 49e édition du Printemps de Bourges est enfin là.

Une mécanique d’orfèvre pour une vision artistique ambitieuse

«On commence dès juin avec les têtes d’affiche du W », raconte Jean-Michel Dupas. Polnareff, Clara Luciani, Jean-Louis Aubert, MC Solaar, Fatboy Slim… La promesse est tenue. Mais l’envers du décor est bien plus complexe. À partir de septembre, chaque semaine, l’équipe de programmation affine une grille qui mêle lieux, styles, équilibres artistiques et enveloppe budgétaire. « On veut de la cohérence, de la diversité, de la découverte, de la création… et ça se construit morceau par morceau. »

La priorité reste claire : capter l’air du temps sans oublier ceux qui arrivent, ceux qui méritent d’être vus, entendus, révélés. C’est là qu’entrent en jeu les Inouïs, dispositif fondamental du Printemps, qui fête cette année ses 40 ans. «On est à 70 % de jeunes artistes dans la prog, c’est notre force.»

La scène comme miroir d’une époque

Le festival est résolument généraliste, mais il sait écouter le monde. Quand certains regrettent la place grandissante du rap, Jean-Michel Dupas assume : « C’est la musique la plus écoutée aujourd’hui, on ne peut pas faire comme si ça n’existait pas. » Mais à Bourges, le rap n’a pas chassé le reste. Il cohabite avec le rock, la chanson, l’électro, le jazz, la soul, les musiques du monde et des formes hybrides. Le Printemps est une mosaïque.

Et chaque style a sa scène. Le grand W pour les locomotives populaires, le Palais d’Auron pour les envolées rock, le 22 Est et Ouest pour les découvertes les plus bouillonnantes, l’Auditorium pour les créations, le Palais Jacques-Cœur pour la douceur acoustique. Chaque lieu est pensé pour révéler une facette du spectre musical.

Trois artistes, trois mondes à découvrir

Quand on lui demande de citer trois noms à ne pas manquer, le programmateur peine à trancher. Finalement, il choisit la diversité  :

Ziyad Al-Samman, artiste palestinien basé à Londres, offrira un cocktail décadent de rock et de disco, avec une présence scénique magnétique.

Theodora, jeune Française qui mêle hip-hop et influences africaines, incarne une génération affranchie des étiquettes.

Saint Graal, ancien lauréat des Inouïs, déjà revenu dans la lumière du 22, prouve que Bourges n’est pas seulement une rampe de lancement, mais aussi un point d’ancrage.

Des créations qui donnent du sens

Le Printemps n’est pas qu’un agrégateur de concerts : il pense la musique comme un territoire de création vivante. Chaque année, plusieurs performances inédites voient le jour. En 2025, hommage émouvant à Oum Kalthoum dans « La voix des femmes », sous la direction de Zied Hamdan, avec un plateau d’artistes engagés et puissants : Camélia Jordana, Souad Massi, Maryam Saleh, Rounhaa, Natacha Atlas

Autre moment phare : la création « Toute première fois », pensée pour célébrer les 40 ans des Inouïs, orchestrée par Terrenoire. Un spectacle qui réunit anciens talents révélés au Printemps et jeunes promesses de demain. C’est là toute la magie de Bourges : construire des passerelles entre générations, entre esthétiques, entre époques.

Un métier en mutation permanente

Depuis ses débuts dans la programmation, Jean-Michel Dupas a vu le métier changer du tout au tout. « Avant, un artiste construisait sa carrière en plusieurs années. Aujourd’hui, il peut devenir tête d’affiche en quelques mois, grâce aux réseaux. Mais ça va aussi vite dans l’autre sens. »

Et les difficultés sont réelles : cachets en hausse, explosion des coûts techniques, baisse des subventions publiques… « On perd 200 000 euros cette année. C’est autant de risques artistiques qu’on ne peut pas prendre. Et pour un festival qui mise sur l’émergence et la création, c’est préoccupant. » Pourtant, l’équipe tient bon. Par passion, par nécessité.

Vers les 50 ans, l’esprit toujours intact

Alors, à une semaine de cette 49e édition, que reste-t-il du premier Printemps de 1977 ? L’essentiel. L’intuition que la musique est un territoire mouvant, à explorer sans relâche. Que chaque édition est une page blanche. Que ce festival est un trait d’union entre les artistes, les publics, les générations. Pour ses 50 ans, l’an prochain, l’équipe promet des surprises. Pas forcément les plus gros noms, mais des rencontres, des créations, des instants rares. Car Bourges n’a jamais couru après la hype. Il l’a souvent précédée.

Phenixwebtv.com sera encore là, comme chaque année depuis 2018, pour capter ces moments, ces éclats, ces instants suspendus. Parce que le Printemps de Bourges ne fait pas que marquer le début de la saison. Il en fixe l’exigence.