Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose de découvrir les nouveaux clips qui font actuellement la Une.
Vernis Rouge (ft Allan Védé) – C’est quand même fou
Vernis Rouge s’empare du morceau culte d’Allan Védé, « C’est quand même fou », pour en faire un duo doux-amer et plein de charme, qu’on retrouve sur son EP Intro. Le titre conserve la sincérité de la version originale tout en la réhabillant d’arrangements feutrés et d’un dialogue chanté aux accents mélancoliques. Un hommage sans nostalgie, teinté d’un regard neuf sur la folie douce des relations humaines.
Cette semaine, l’artiste a dévoilé le clip tourné à Londres dans une esthétique lo-fi assumée entre grain caméscope, lumière naturelle, gestes simples. Vernis Rouge et Allan Védé se baladent comme deux amoureux en vadrouille, entre photos instantanées et pauses cafés sur fond de clichés anglais. Tout respire la spontanéité et la joie tranquille entre deux artistes qui se regardent, s’écoutent, se répondent. La vidéo donne corps à la chanson, comme une carte postale légère, et c’est précisément ce qui le rend séduisant.
Poetic Lover – Il faut vivre
Acte I de la trilogie Aeternam, « Il faut croire », marque le vrai retour artistique des Poetic Lover, ou plutôt de Rudy et Jay, les deux voix phares du groupe. Vingt-huit ans après « Prenons notre temps », le groupe revient sur le devant de la scène sans chercher à jouer la nostalgie, mais plutôt à l’élever. Leur chant, toujours habité, donne vie à une ballade grave et lumineuse, un hymne à la persévérance émotionnelle.
Brice Lava et Rudy Joseph signent un clip à la fois intimiste et cru. Rudy et Jay, filmés dans un studio presque nu, deviennent les témoins d’un monde en perte de repères. Leurs visages concentrés alternent avec des scènes de vies cabossées, entre une overdose, un enterrement, un burn-out feutré. L’image est sobre, nerveuse, toujours au service d’un regard franc. Le micro suspendu, comme tombé du ciel, devient presque une figure divine de cette musique qui relie, réconforte, et déjà, ouvre les portes du deuxième acte.
Lucy – Burn out
En prélude à leur album Demain attendu pour le 7 juin, Lucy dévoile « Burn out », un extrait à la fois viscéral et lucide, qui nous une plongée rock dans les tréfonds d’un mal contemporain trop souvent enfoui sous la routine : l’épuisement silencieux. Un titre conçu sous la forme d’un cri, celui d’un quotidien qui broie, d’un homme en perte de sens, dont la vie semble rétrécie à une succession d’obligations sans relief.
Le clip, en animation, accompagne parfaitement cette lecture. On suit un anti-héros, silhouette anonyme parmi les autres, dans une routine grise et aliénante. La colère contenue, les interactions vidées de sens, l’écrasement progressif sous le poids des exigences absurdes, tout y est montré avec une justesse glaçante. Puis vient l’étincelle, littérale et symbolique, celle de l’incendie. Le geste de révolte, irrévocable, irrépressible, avec ce feu qui consume l’open space comme une métaphore de libération. Arrive enfin le moment où le protagoniste découvre le « Parc de la liberté », dont l’entrée, ironique ou prophétique, lui promet qu’on n’en sort jamais. Alors Fuite ou renaissance ? À vous d’en juger.
Lucie dans le ciel – Les garçons
Lucie dans le ciel dévoile avec « Les Garçons », un morceau en apesanteur, à la fois libre et soigneusement composé, extrait de son album Sauvage et Vivante, disponible depuis le 14 mars 2025. Dans une ambiance sixties doucement psyché, elle déroule un texte fin, à la fois personnel et ouvert sur les possibles du sentiment amoureux. La chanson emprunte les couleurs de la pop solaire pour traiter, sans forcer le trait, de la multiplicité des attachements. Une chanson qui n’explique rien, mais fait ressentir, entre insouciance et intensité, cette quête d’un bonheur désencombré des normes.
Le clip, tourné dans le Jardin Sévigné à Grignan, est une échappée bucolique à hauteur d’émotion. Entourée de son cercle complice, Lucie déambule dans une mise en scène presque chorale, où les corps s’invitent à la danse, aux regards, aux gestes tendres. Fleurs en main, visages ouverts, mouvements gracieux , tout semble naître dans la spontanéité d’un jeu à plusieurs, filmé sans ostentation dans un décor naturel qui agit comme une métaphore de cette liberté intérieure que le titre célèbre.
Sébastien Delage – Film Catastrophe
Sébastien Delage signe un retour saisissant, tout en finesse et lucidité, avec « Film Catastrophe », premier extrait de son troisième album à venir. Le morceau installe une ambiance de fin de cycle, pas dans l’urgence ni le vacarme, mais dans un désenchantement lent, doux-amer. Ici, pas de cris ni de chaos, la fin du monde ressemble à une salle de cinéma où chacun regarde, sidéré, les lumières s’éteindre. L’artiste campe dans le rôle d’un témoin, celui qui ressent, qui voit, qui se souvient. Et dans cette posture passive, il fait surgir une émotion d’autant plus forte qu’elle n’essaie pas de s’imposer.
Le clip accompagne cette désintégration lente à travers un split-screen déroutant où deux écrans se répondent, se contredisent, se reflètent. On y voit un monde morcelé, entre images d’archives, scènes anodines du quotidien et visions de désastre. Une esthétique presque documentaire, qui renvoie à notre propre anesthésie face aux tragédies qui s’accumulent sur nos fils d’actualité. L’artiste nous tend ce miroir sans filtre, où l’on regarde s’éteindre ce qui nous échappait déjà.
Trinix & Lura – Narina
Après le hit mondial « Vaitimbora », Trinix continue de tracer sa ligne claire avec « Narina », une électro solaire, généreuse, pensée pour rassembler. Le morceau pulse d’un groove léger, presque candide, taillé pour les beaux jours. Les voix samplées, les percussions tropicales et la ligne de basse élastique signent une production euphorique, sans prétention mais calibrée pour faire lever les bras. À travers cette formule maîtrisée, le duo assume pleinement son Adn qui consiste à fédérer autour de sa musique, la rende accessible et surtout festive.
Le clip réalisé autour de ce single par Cyprien Delire, frappe par sa simplicité narrative et son efficacité émotionnelle. En livrant leurs casques à des personnes âgées, Trinix injecte une dose d’imaginaire dans le réel. Les corps se libèrent, les visages se détendent, les gestes retrouvent une insouciance. Voir ces aînés danser, rire, se provoquer ou s’embrasser, c’est rappeler que le feu ne s’éteint pas avec les années. La vidéo transforme une idée presque anecdotique en véritable message d’humanité.
Antoine Delie – Couleurs
Fidèle à son identité artistique profondément sensible, Antoine Delie signe un retour à la fois poignant et lumineux, son nouveau single « Couleurs ». Co-écrit avec Ninety2 et Doriand, ce nouveau morceau pop aux accents rétro évoque à la fois la vulnérabilité et la puissance de la résilience. Il sonne comme une déclaration d’amour à soi-même, une lettre ouverte à celles et ceux qui apprennent à transformer leurs douleurs en éclats de lumière. Il y a dans cette chanson quelque chose de profondément universel, un appel à se relever, à se révéler, à se parer de ses propres nuances, même les plus sombres.
Le clip, réalisé par Elias Levy et Théo Couturier, illustre brillamment cette traversée émotionnelle. Dans une pièce d’abord sombre et figée, où flotte une ambiance à la Tim Burton, Antoine Delie fait naître la lumière. À travers une mise en scène quasi-théâtrale, il incarne une figure spectrale qui peu à peu se libère, se colore, se transforme. La mélancolie cède la place à l’expression joyeuse et décalée, dans une explosion visuelle qui n’est pas sans rappeler les grands maîtres du surréalisme belge. Une métaphore puissante, celle d’un individu qui, en osant embrasser pleinement qui il est, parvient à repeindre le monde autour de lui.
Sam Sauvage – Pas bourré
Vendredi dernier, Sam Sauvage a dévoilé un EP éponyme à l’image de ses nuits, intimes, vacillantes, parfois poétiques, parfois bordéliques. A l’image de la deuxième piste « Pas Bourré », dans lequel il tire le fil d’une nuit d’errance, cette fameuse bascule entre la légèreté joyeuse et l’inconfort d’un retour à soi. Sous des nappes synthétiques douces-amères, il raconte la perte de contrôle avec une lucidité troublante. Cette minute de floue entre euphorie et malaise, qu’on a tous plus ou moins connu, et que Sam habille d’un refrain obsédant, qu’on se surprend à siffloter même après coup.
La réalisatrice Taïna de Coen accompagne le titre d’un clip où l’on suit un personnage cabossé par sa propre soirée. Le corps vacille, les regards changent, et l’euphorie s’efface lentement au profit d’un constat silencieux. La mise en scène, presque documentaire par moments, laisse place à une vraie tendresse pour ce type de naufrage ordinaire. Un clip qui sait regarder sans condamner, et qui laisse planer l’impression d’un grand vide une fois les lumières de la fête éteintes.
Bilou – Junior.e
Chez Bilou, l’art est un langage total, où le son et la lumière racontent les silences et les fragments que les mots seuls ne suffisent pas à porter. La preuve avec « Junior.e », un clip bouleversant d’intimité et de poésie, miroir fidèle de l’univers sensible et mouvant que propose l’album Sursoleil. À travers ce morceau, l’artiste non-binaire explore les territoires fragiles du deuil, de la guérison émotionnelle et de la mémoire sensorielle, en faisant dialoguer la musique et l’image dans une symbiose rare.
Réalisée par Bilou Dricot, avec Neysa May Barnett, Orso, la vidéo navigue entre réel et imaginaire : une étreinte silencieuse, une montagne enneigée, une chambre plongée dans la pénombre, des souvenirs flous… Tout semble évoquer le deuil, la thérapie et la résilience. L’image et la musique se mêlent dans un récit fragmenté, porté par la voix douce et juste de Bilou. Les souvenirs passent comme des fleurs qui apparaissent et disparaissent, les émotions affleurent sans jamais verser dans le pathos. Une œuvre intime et lumineuse, entre caresse et vertige, qui capte avec justesse ces moments suspendus où l’on tente de recoller les morceaux de soi.
