Premier round à La Cigale pour Marie-Flore et son album Ex æquo, devant une salle pleine et des cœurs encore plus. Entre ballons rouges, morceaux cultes et apparition surprise d’Axelle Red, on a pris chaque titre comme un coup en plein cœur. Récit d’une soirée qu’on n’est pas près d’oublier
Un mois après la sortie de Ex æquo, Marie-Flore investissait La Cigale pour célébrer ce nouvel album comme il se doit. Deux soirs, deux rounds, et un public prêt à tout encaisser. Ce vendredi, c’était complet. Et c’était puissant.
20h35, faux départ. Les lumières s’éteignent, le public y croit, mais elles se rallument aussitôt. Réglages. Juste le temps de faire monter la tension d’un cran. Ariane Roy ouvrait la soirée, mais on l’a loupée. Dans la fosse, un public intergénérationnel trépigne. Chacun a sa chanson en tête. Marie-Flore est attendue de pied ferme.

La claque d’entrée
20h50. Noir complet, pour de vrai cette fois. Quatre musiciens montent sur scène, puis elle arrive, silhouette en clair-obscur, pour lancer « Je pars », titre d’ouverture d’un album qui parle d’embrassades qui claquent et d’adieux qu’on ne prononce pas toujours. « Hello la Cigale ». En fond, un immense cœur rouge. Le ton est donné.
Elle enchaîne avec le sensuel « Tutto passa », et l’auteur de ces lignes quitte déjà le plancher, ce titre est une obsession.
Entre souvenirs et uppercuts
« Si vous êtes là ce soir, ça veut dire que toutes ces chansons ont réussi à aller jusqu’à vous, alors je vous remercie d’être là… » Retour au braquage. Celui de nos cœurs, en 2019. Elle replonge dans le passé avec « Braquage », et la salle suit sans réfléchir.
Puis vient « 20 ans ». « Il y en a qui ont plus de 20 ans dans la salle ? Cette chanson est pour vous. » Ça commence doucement, presque fragile. Puis le refrain explose et on est tous rattrapés. On a tous « 20 ans » ici, ce soir. Retour au présent avec « Bien entendu », extrait de son nouvel opus.

« Ex æquo », le cœur du réacteur
« J’ai imaginé ces deux dates avant même de terminer l’album », confie-t-elle. Arrive « Ex æquo », le titre éponyme. D’abord seule à la guitare, puis rejointe par ses musiciens, et par tout le public qui chante avec elle. C’est doux et c’est fort.
« Quelques centimes » suit, en version épurée. Les musiciens tout autour, comme un écrin. Et quand les ballons rouges arrivent jusqu’à elle, elle les renvoie d’un coup de pied joyeux. La salle devient un terrain de jeu fragile.
« Je ne sais pas si ça va » résonne ensuite. L’un des sommets de son précédent disque. Le public en chœur. L’émotion partout. Seule face à la scène, elle enchaîne avec « FTG » (ferme ta gueule), inspirée par un dernier plan amoureux bancal. La lumière est tamisée, le grand cœur rouge toujours là, comme témoin muet.
Première sortie de scène. Standing ovation immédiate. Mais elle revient. Et balance « Tout dit », comme un poids lourd.
Feu d’artifice final
Puis c’est l’heure de « Promis juré », irrésistible, allongée en version XXL. Toute la salle tape des mains, chante, balance la tête. On oublie le sens du morceau, on vit juste le moment.
Et là, surprise. « Sensualité ». D’abord reprise solo d’Axelle Red, puis Axelle en personne débarque sur scène. Le public explose. Chœur unanime. Instant suspendu.
Le rappel se prolonge avec « Je sais qu’il est tard », extrait du précédent album. Et dehors, justement, il se fait tard. Mais personne ne veut que ça s’arrête.

Place ensuite à « L’intime », puis à « Si jamais ». Et enfin, « Que veux-tu », dernière question, dernier coup, dernière chanson. Celle qu’elle a posée plusieurs fois à celui qu’elle aimait. Et qu’elle pose une dernière fois à La Cigale, pour clore ce premier soir brûlant. « Merci la Cigale » en faisant un gros cœur avec ses doigts.
22h10. Rideau. Cœurs retournés. Poitrine serrée. Marie-Flore a chanté la rupture comme on récite un poème qu’on connaît par cœur, et l’auteur de ces lignes espère la recroiser très bientôt. « Promis juré » ?
