Après des mois de silence, Frêne revient avec « Le temps du rêve », un morceau dépouillé et introspectif. Le duo auvergnat y explore, entre poésie et synthés, les lignes troubles de la rupture et de la liberté retrouvée.

On les avait laissés «à la cool» à l’automne dernier, mais ce n’était qu’un masque. Le genre de masque qu’on porte pour faire bonne figure, alors que la faille est là, bien ouverte. Frêne, le tandem auvergnat qu’on suit de près depuis ses débuts lunaires en 2019, revient ce 30 mai avec « Le temps du rêve », un morceau aussi épuré que percutant, où la légèreté des arrangements cache une profondeur bouleversante.

Entre perte et renaissance

Il y a quelque chose de suspendu, presque mystique, dans ce titre inspiré de la cosmogonie aborigène, où l’on parle aux esprits et où les blessures prennent sens. Mais ici, le rêve est personnel. Il naît d’une rupture, d’une déchirure intime. Noé, au piano d’Eliot, met en mots et en mélodie une séparation douloureuse, miroir de ses propres luttes avec la dépendance et l’amour de soi.

Le morceau prend son temps. Le synthétiseur arpégé, omniprésent, trace une ligne hypnotique, presque maternelle. Il berce plus qu’il ne secoue. Les cordes, qui s’installent doucement, ajoutent à cette sensation d’introspection flottante. « Le temps du rêve » met en tension dépendance et liberté. L’autre, l’ex, mais aussi cette partie de soi qu’on ne sait pas toujours aimer, et devient un révélateur. Ce texte, qui aurait pu tomber dans la plainte amoureuse, prend une autre direction, celle d’une quête, d’un espace vierge où renaître. « Se retrouver seul, c’est aussi se retrouver tout court », semble nous dire Noé.

Ce retour de Frêne n’a rien d’anodin. Il s’inscrit dans une continuité émotionnelle, mais ose une fragilité nouvelle, plus assumée. Là où « Télévision » ou « À la cool » jouaient avec les contrastes sonores et les ambiances électriques, « Le temps du rêve » ralentit, respire, ose la nudité.

Plus d’infos

Le duo sera concert le 6 Juin prochain aux côtés de Julien Doré, Hervé et Joseph Kamel à l’occasion du festival Aurillac en Scène.