Savanah dévoile « Ce n’était pas moi », une reprise envoûtante d’It Ain’t Me Babe de Dylan. Entre dépouillement folk et textures vaporeuses, elle transforme ce classique en un moment suspendu, traversé par une émotion pure et lumineuse.
Depuis notre première rencontre à l’Hyper Weekend Festival, on suit de près ce que propose Savanah. Il se passe toujours quelque chose dans sa musique, une émotion qui ne force rien, mais qui touche juste. Elle revient aujourd’hui avec « Ce n’était pas moi », reprise en français de « It Ain’t Me Babe », chanson culte de Bob Dylan, rendue accessible par la traduction d’Hugues Aufray.
Pas d’esbroufe ici, juste une interprétation à hauteur d’âme, posée sur un arrangement minimal et brumeux. Une folk douce, presque suspendue, qui laisse toute la place à sa voix, claire, fragile, profondément présente.
Obsédée depuis un voyage à Greenwich Village par cette époque où Dylan et Joan Baez réinventaient la folk, Savanah évoque la «perte de l’innocence et le départ inéluctable» au cœur du morceau. Ce regard romantique sur une époque et ses figures donne à la chanson une profondeur nouvelle, presque cinématographique.
C’est épuré, pudique, d’une beauté désarmante. On pense à la retenue de certains titres de son EP Céleste, à cette façon qu’elle a de faire vibrer les silences. La chanson devient un aveu calme, comme chuchoté au creux de l’oreille.
