Loa Mercury débarque sans prévenir avec une relecture saisissante de « Un Homme et une Femme ». Voix nue, piano sec, regard franc, elle transforme une chanson connue en manifeste intime. 

On ne l’avait pas vraiment vue venir, Loa Mercury, et pourtant, à l’écoute de son nouveau single « Un Homme et Une Femme », quelque chose accroche. Une tension dans la voix, une manière de laisser traîner les mots, de les presser contre les touches d’un piano dépouillé. Le titre original de Zazie et Calogero s’efface doucement derrière une relecture étrange, précise, presque désarmante. Elle ne chante pas pour séduire, elle dit pour exister.

(C) : Absolem Personne

Ni homme, ni femme, juste une présence

Loa Mercury se tient entre deux mondes : la pop charnelle et l’épure frontale. Dans cette reprise, il y a à la fois une pudeur et une puissance, comme si une diva s’était mise à murmurer dans un couloir vide. La chanson devient un espace où les catégories flottent, se diluent. Il y a du théâtre dans sa manière de tenir la note, mais sans artifice. Une sincérité raide, une tension retenue. Elle capte un flou très actuel, cette envie de s’affranchir sans devoir tout expliquer. Le genre est là, mais comme un parfum, on le sent, on ne l’attrape pas.

L’image, elle aussi, joue ce jeu-là. Noir et blanc granuleux, bijou massif autour du cou, regard qui ne cherche personne. On ne sait pas trop si elle sort d’un vieux Vogue ou d’un rêve trouble. Rien n’est appuyé, tout est pesé. Une figure figée mais vivante, comme un reflet qui nous défie plus qu’il nous montre quoi que ce soit. Une esthétique qui n’explique rien mais évoque beaucoup, comme la chanson.