Vue sur scène au Rosa Bonheur, entendue avec Suivre le soleil, Vanille revient avec Regarde, un album lumineux entre chanson française et rythmes tropicaux. On lui a posé quelques questions, elle a répondu avec douceur, sincérité et toujours cette lumière en elle

On l’avait quittée sur scène, le 12 juin au Rosa Bonheur, guitare en main et sourire solaire, portée par le succès de Suivre le soleil. Après un premier album enregistré au Brésil, empreint de bossa nova et de vagabondages amoureux, puis un deuxième disque plus intérieur, presque murmurant, elle revient avec Regarde, un troisième opus comme une renaissance.

Dans cet album, Vanille mêle chanson française et rythmes tropicaux, écrit à quatre mains, s’entoure de belles âmes (Alex de Synapson, Flavia Coelho, Vincha…), et nous offre des titres baignés d’une douceur pop, d’un groove discret, et d’une voix qui semble chuchoter à l’oreille du cœur.

Avant de repartir sur les routes en tournée, Vanille a pris le temps de répondre à nos questions. À distance, mais les yeux dans les yeux.

Pour commencer simplement : qui est Vanille ? Peux-tu te présenter et nous parler de ton univers musical ?

Vanille : Alors, je suis chanteuse, compositrice et autrice. J’écris en français, et j’ai un amour pour la musique dite « métissée ». La musique brésilienne, en particulier, est le fil rouge de mon ADN artistique. Mais j’intègre aussi des percussions, des rythmes latins, et parfois des clins d’œil au blues africain, notamment dans les guitares, dans les petits riffs.

Je t’ai découverte avec le titre « Ce n’est que de l’eau », un morceau qui semble très personnel. Qu’est-ce qui t’a donné envie de reprendre ce classique ?

J’ai enregistré mon premier album au Brésil parce que je voulais vraiment faire de la bossa nova à la française. Cette reprise avait tout à fait sa place dans cet album. Juste avant ce morceau, il y a un duo avec Flavia Coelho, une artiste brésilienne installée en France depuis longtemps. Cela donne une certaine légitimité à cette reprise.

C’est un standard qui a été repris plusieurs fois, mais jamais en version électro-pop. Et franchement, je ne comprends pas pourquoi ! Alors je l’ai fait, tout simplement.

Tu as parlé de cette chanson comme d’un « souvenir d’été ». Te souviens-tu de la première fois que tu l’as entendue ?

« Ce n’est que de l’eau » m’accompagne depuis longtemps. Mais c’est vraiment quand je me suis plongée dans la musique brésilienne que j’ai découvert qu’il existait une version française. La version qui m’a bouleversée, c’est celle d’Astrud Gilberto, l’originale.

Tu évoques souvent ton lien avec le Brésil comme un « flirt artistique ». Qu’est-ce que tu continues d’y puiser aujourd’hui ?

J’apprends beaucoup de leur manière d’écrire. C’est toujours un équilibre entre tristesse et joie, une vraie représentation de la vie. Même si le français n’offre pas les mêmes sonorités, j’essaie de m’en inspirer.

Musicalement aussi, ils utilisent des suites d’accords très riches, complexes parfois, mais les mélodies vocales restent simples et touchantes. Ce contraste me touche beaucoup.

Tu as récemment partagé la scène avec Flavia Coelho sur le titre Balance. C’était un moment fort. Qu’est-ce qui vous relie toutes les deux ? Comment vous êtes-vous rencontrées ?

On s’est rencontrées ici, en France, grâce à Alex du duo Synapson, qui a réalisé mon album. Je lui ai demandé de me mettre en contact avec elle. On lui a proposé la chanson et elle a tout de suite accepté.

Parlons de ton album Regarde. Pourquoi avoir choisi ce titre ?

C’est un mot simple, mais très chargé de sens. Cet album est une invitation à s’ouvrir, à regarder vers l’extérieur, à s’émerveiller du monde. C’est aussi ce que j’ai fait pour ce disque : pour la première fois, j’ai co-composé et co-écrit. J’ai travaillé avec d’autres artistes, comme Alex de Synapson qui a apporté une touche électro à mon univers. Ça m’ouvre de nouvelles possibilités, notamment en live.

Y a-t-il une émotion ou une idée qui traverse tout l’album comme un fil conducteur ?

Oui, même si ce n’est pas très original, je dirais : l’amour. Trouver la lumière dans l’ombre. Certains titres sont très lumineux comme Balance, Ce n’est que de l’eau ou Libre de toi. D’autres vont chercher la lumière plus profondément, dans des zones d’ombre.

Dans cet album, on sent plus d’espace, plus de respiration. C’est instinctif ou c’est le fruit d’un travail ?

C’est un vrai travail sur moi-même : introspection, remise en question, envie de m’améliorer. Et surtout, une quête de paix intérieure. Ce n’est pas inné, c’est une volonté, et sans doute le travail d’une vie.

Comment te définis-tu aujourd’hui en tant qu’artiste ? Est-ce que cette notion a évolué avec le temps ?

Je pense que je suis devenue une artiste plus complète. J’ai gagné en confiance, grâce à l’expérience et aussi grâce au succès de la chanson Suivre le soleil. Quand on est reconnu, que le public s’approprie un titre, ça donne des ailes.

Justement, Suivre le soleil t’a propulsée sur le devant de la scène. Ce succès a-t-il changé ta manière de créer ?

Un peu, oui. À sa sortie, la chanson a eu un petit succès radio, mais c’est surtout le public qui s’en est emparé, notamment sur les réseaux. Ça m’a poussée à me dire que j’avais quelque chose à offrir : à travers ma personnalité, mais aussi mon écriture.

Avec cet album, je voulais un son solaire, plus ancré dans le présent. Mon deuxième album était plus introspectif. Là, j’avais besoin de danser, d’emmener les gens avec moi sur des rythmes positifs. Je crois qu’on a tous besoin de lumière en ce moment.

Une question un peu personnelle : est-ce que tu as trouvé « l’homme idéal » ?

Oui ! Mais justement, c’est le jour où j’ai compris qu’il n’y avait pas d’homme idéal que j’ai commencé à être heureuse en amour.

Tu as récemment joué au Rosa Bonheur, et il paraît qu’il y avait une vraie énergie ce soir-là. Qu’en retiens-tu ?

Il faisait une chaleur incroyable (40 degrés) mais surtout, il y avait une vraie écoute, beaucoup de bienveillance. Ça m’a fait beaucoup de bien. Et j’ai vu que presque tous ceux qui ont contribué à l’album étaient là : Alex de Synapson, Nadia… C’était très fort.

Et pour conclure : te sens-tu aujourd’hui pleinement artiste ? Tu te vois encore dans la musique dans cinq ou dix ans ?

Ah oui, totalement. C’est vraiment ma vie.

C’est quoi la prochaine étape pour toi ?

Je serai en concert à La Boule Noire le 19 novembre, et en tournée dans toute la France à l’automne. À Montpellier le 14 novembre, Marseille le 15, et le 3 décembre dans le 69 (je ne sais plus exactement où, je suis nulle pour ça !). Mais je vais tout poster sur Instagram bientôt.