Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose de découvrir les nouveaux clips qui font actuellement la Une.
Sébastien Delage – Game Boy
Sébastien Delage transforme le flirt en partie de console avec « Game boy ». C’est maladroit, c’est doux, c’est queer, et ça vise juste. Entre mélancolie et envie d’y croire encore, le morceau parle des ratés de la séduction comme on raconte une partie qu’on aurait presque gagnée. Les clins d’œil sont partout, dans les sons 8-bit, les guitares fuzzy à la Blur et les punchlines bien senties sur l’amour version geek. Il y a du romantisme, un peu de drame, et surtout beaucoup de tendresse.
Le clip, en animation pixel art, raconte lui aussi cette histoire à sa façon. On suit deux garçons qui se croisent dans un bar, sortent danser, flirtent… puis clashent violemment. L’un des deux se fait frapper et se réveille en cellule, avant de s’enfuir comme dans un vieux jeu d’arcade. Il traverse des niveaux, tombe, se relève. Et au bout du parcours, l’autre, celui qu’il avait perdu. La fin est inattendue : ils dévalent une colline, main dans la main, et un cœur pixelisé se referme sur eux. Comme une deuxième chance, comme une partie qu’on rejoue, avec un peu plus d’amour cette fois.
Jeanne Bonjour – Métamorphose
« Métamorphose » de Jeanne Bonjour est un morceau qui accroche. Un rock indé brut, sans filtre, qui parle d’attachement toxique, de prise de conscience, et de renaissance. C’est le genre de titre qui donne envie de lever le poing, de couper les chaînes, et de dire : maintenant, je fais les choses pour moi. Elle y affirme sa voix, avec l’énergie d’un morceau summer punk à la Ting Tings et une attitude très Blondie version 2025.
Le clip, tourné à Londres, joue justement sur cette idée de transformation. On la suit dans les rues de la capitale anglaise, mais tout a un goût de flou : entre images granuleuses de caméscope, fonds superposés, effets de collage, on ne sait plus si elle est vraiment là-bas ou si elle s’invente un décor. Elle s’amuse avec les codes, fait le show face caméra, danse, se filme, se réinvente. C’est un mélange volontairement kitsch, un peu foutraque, qui colle à l’idée de se reconstruire à sa façon, sans chercher à plaire ou à faire joli.
Pamplemousse – More beautiful than Madonna
Le duo Pamplemousse nous présente « More Beautiful Than Madonna », un premier extrait coup de poing tiré de leur futur album Porcelain, à paraître le 26 septembre. Enregistré en analogique au Studio Black Box, ce nouveau chapitre s’annonce brut, sans fioritures, et toujours aussi tendu entre rage et tension noise rock.
Le clip, aussi étrange que fascinant, met en scène une danseuse en justaucorps et lunettes de natation. Elle évolue dans un univers à la fois aquatique et presque glitché, avec une image saturée entre le rouge et le vert. Ses mouvements sont vifs, parfois saccadés, comme tirés d’un rêve ou d’un bug visuel. Par moments, on la voit entourée de quatre figures identiques dans une chorégraphie sous-marine maîtrisée, presque hypnotique. Une nage synchronisée ou un reflet dédoublé d’elle-même ? On ne sait pas vraiment, et c’est aussi ça qui accroche. Le tout se termine dans une sorte d’apothéose corporelle, pile dans le tempo furieux du morceau. Une vraie claque visuelle et sonore.
Monitors – Danse macabre
Monitors nous présente la partie la plus sombre et viscéral de son univers avec « Danse macabre ». Premier extrait de leur album attendu fin 2025, ce morceau est une sorte de transe rock, tendue, habitée, où la mort danse en silence avec les vivants.
Le clip, tourné en noir et blanc par Sarah Zaher et Emil Balic, fait basculer le quotidien dans une étrange comédie noire. Tout commence avec une silhouette fantomatique, faux air de faucheuse, perchée sur un toit. On le suit dans les rues, puis jusqu’à l’appartement d’une vieille dame. Elle ne semble pas surprise par sa visite. Pire : elle l’accueille, lui sert le café et des petits gâteaux. Autour d’eux, deux hommes font le ménage en silence. Et là, les regards changent, les détails clochent. Quelque chose ne tourne pas rond. Le fantôme tombe, la scène bascule. Il est ligoté, mis en caisse, cloué. Pendant ce temps, la vieille dame danse dans son salon, joyeusement. Puis tout repart à l’envers, comme un vieux souvenir qu’on rembobine. Un clip étrange, drôle et dérangeant à la fois, où la mort n’a rien de solennel. Chez Monitors, elle a plutôt des gâteaux secs et une nappe à fleurs.
Célestin – Eva
Un visage filmé de près, une voix presque chuchotée, des cordes qui serrent le cœur : « Eva » est un morceau qui parle du vide laissé par l’autre, de la douceur mêlée au chagrin, de cette émotion brute qu’est l’absence. Célestin y met les mots justes sur ce qui continue de vivre en nous quand quelqu’un s’efface. Ce single annonce un nouvel album attendu en novembre, accompagné d’un quatuor à cordes.
Le clip, co-réalisé avec Racheal Ofori, prend cette émotion à bras-le-corps. On ne voit presque rien : juste le visage de Célestin, frontal, fragile, dans une lumière douce. Et puis cette main, féminine, délicate, qui vient le toucher, le couvrir, parfois l’empêcher. Elle n’embrasse pas, elle ne console pas non plus, elle rappelle. Comme une mémoire qui colle à la peau, comme un geste passé qui persiste encore dans le corps. Elle incarne Eva, présente dans l’absence, toujours là, mais insaisissable. Et pour faire vivre sa musique autrement, Célestin est parti sur les routes à vélo, entre Cluny et Cassis, pour une tournée estivale hors normes, au plus proche des gens. Loin du bruit, tout près du cœur.
Mega Lune – Égérie
Mega Lune débarque au musée pour renverser les codes avec « Égérie ». Le duo marseillais signe un premier clip percutant, entre performance féministe et imagerie pop dérangée. Sur une techno brute, presque martiale, Faustine pose sa voix comme une arme douce et tranchante, pendant que les machines de Tim font monter la tension.
Le clip met en scène une figure de Vénus revisitée. Torse nu, main noire sur la poitrine, elle trône immobile face à un public surexcité de smartphones. Un homme se faufile pour prendre un selfie, un vigile le recadre doucement. Autour d’elle, les corps s’agitent, les regards consomment.Puis, la statue s’anime. Toujours dans l’espace muséal, elle apparaît métamorphosée : ailes noires, griffes sorties, elle prend le pouvoir et saigne l’un des visiteurs. Plus question d’être regardée sans répondre. Un clip frontal, entre satire et rage, qui interroge l’image, le culte, le regard.
