Après « La mer », Rosemarie dévoile un nouveau fragment de son album à venir. « Faire partie du monde » creuse les mêmes sillons, entre repli et élan, mais laisse filtrer une inquiétude plus vive.
Le mois dernier « La mer » ouvrait un espace de douceur et de retrait dans l’univers de Rosemarie. Une première pierre posée dans un paysage intérieur baigné de lumière, où chaque mot trouvait sa place dans le silence. « Faire partie du monde » reprend le fil, mais laisse affleurer une tension plus vive. L’apaisement semble plus lointain, moins stable. Comme un lendemain de saison chaude, chargé de mélancolie, où la lumière rase creuse davantage qu’elle ne réchauffe.
Retour au monde réel
La voix reste calme, le ton presque parlé. Les phrases s’enchaînent comme une liste intime, une suite de repères qu’on récite pour ne pas flancher. Ce n’est pas un récit, plutôt une façon de dire : « je suis là, je tiens. » Derrière la perte évoquée sans pathos, une tentative de tenir ensemble ce qui se dérobe : le réel, les autres, soi-même. Rien ne cherche à convaincre, tout résonne juste.
La pochette signée Cléo-Nikita Homasson montre Rosemarie dans une crique, visage dissimulé, mi-submergée, entre retrait et présence. Le clip, réalisé par Fanny Magot, prolonge ce flottement intérieur. Assise à l’arrière d’une voiture, Rosemarie regarde défiler le monde, tête appuyée contre la vitre, parole offerte sans regard-caméra. Le décor bouge, elle reste. Comme si le morceau, lentement, cherchait la route pour rentrer chez soi.
