Cette année encore, Louise a vécu le Cabaret Vert d’une manière unique : derrière son objectif. Entre course d’endurance entre les scènes et quête du geste parfait, elle nous livre son regard sur les deux derniers jours du festival.

Cette année encore, je suis allée au Cabaret Vert pour couvrir les deux derniers jours du festival en tant que photographe accréditée. Être derrière l’objectif change tout dans la manière de vivre un tel événement : je reste spectatrice, mais toujours en quête du geste, du regard ou de l’émotion capables de traduire au mieux ce que j’ai vécu. Le festival prend alors parfois des allures de course d’endurance entre les scènes, une quête permanente d’images uniques à immortaliser.

Artistes et univers contrastés

Tout le week-end, les concerts se sont enchaînés à un rythme effréné. En arrivant samedi, j’ai notamment eu la chance de capter le rock assumé des Queens of The Stone Age, l’énergie furieuse de Landmvrks qui a transformé Razorback en champs de slams mais aussi le funk décalé de F.F.F. Dimanche, j’ai pu aller admirer la poésie enchanteresse de The Last Dinner Party avant de découvrir la douceur du rap d’Oxmo Puccino et l’inégalable rock décalé de Wet Leg pour finir par le showman Will Smith qui a proposé un show à l’américaine, tout en danses et couleurs. Sa performance a rassemblé tous les festivaliers présents et a permis d’affirmer la place du Cabaret Vert comme l’un des rendez-vous estival international à ne pas manquer.

Les visages du public : une mosaïque aux mille facettes

Les artistes ont beau se succéder, les genres musicaux ne pas se ressembler, ce sont surtout les festivaliers qui écrivent l’histoire du Cabaret Vert et le font vivre. C’est donc sur eux que j’ai choisi de porter une attention encore plus particulière cette année. Qui sont vraiment les festivaliers du Cab en 2025 ?

Les (im)patients

Collés à la barrière du premier rang, certains sont là depuis des heures déjà. Ils sont arrivés de bonne heure pour être là à l’ouverture du site et même si les visages sont parfois fatigués, l’énergie elle, est toujours en rendez-vous. Pour eux, le festival n’est pas une série de concert mais l’aboutissement d’une attente de plusieurs mois. Ils s’apprêtent à vivre un moment de rêve et ce sont les mains serrées sur les barricades qui leur servent d’ancrage. Quand Will Smith, Julien Doré, Alan Walker ou The Queens of the Stone Age entrent en scène, leurs cris éclatent, leurs yeux s’illuminent et ils reprennent tous ensemble les titres de leurs artistes favoris, toute fatigue oubliée.

Les ubiquistes : partout à la fois.

Pour certains groupes d’amis, il faut être partout à la fois : au deuxième rang pour The Last Dinner Party mais aussi au premier rang de Wet Leg. Ils se repèrent avec des ballons gonflés à l’hélium attachés à la taille, des costumes colorés ou à une branche d’arbre tenue fièrement au-dessus de la tête. Ces groupes infatigables, on les croise aussi au détour d’une fresque de street art ou à flâner dans la boutique du festival… Pour ces festivaliers là, il s’agit de tout voir mais surtout de tout vivre au maximum. A force de les croiser, ils deviennent comme des repères de mon week-end.

Les rangs du fond

A l’opposé des impatients, certains festivaliers ne se joignent pas à la foule et s’éloignent volontiers des premiers rangs. Ils préfèrent se promener, écouter la musique comme lors d’une balade au parc. Ils discutent avec leurs amis, bière dans une main, barquette de frites dans l’autre. Les groupes s’assoient en vrac sur le sol, les amoureux s’enlacent sous un arbre… Pour les flâneurs, il ne s’agit pas juste de musique ou de concerts mais surtout de convivialité et de partage.

A travers l’objectif …

Trois morceaux : voilà le temps imparti en moyenne pour saisir l’essence du concert et la retransmettre ensuite. Trois titres pour saisir l’insaisissable : un doigt tendu, un sourire, une grimace ou encore l’éclat d’une lumière sur une guitare. Lorsque Will Smith s’avance sur le catwalk, je le photographie de dos pour capturer ses interactions avec les danseurs et sa complicité avec le public. Quand Landmvrks électrise la foule, je capture la mer de slams qu’est devenue Razorback et tous les corps qui sont portés un par un par le public. Avec The Last Dinner Party, je me concentre sur la poésie de leurs mouvements, le drapé de leurs vêtements et leur énergie presque théâtrale. Chaque concert a sa propre énergie, sa propre ambiance, son propre public et j’essaie de traduire tous ces paramètres avec mes photos.

La fin du show

A travers mes yeux de photographe, le Cabaret Vert n’est pas seulement une série de concerts. Les artistes montent sur scène, font le show et apportent bien sûr, leur énergie brute mais c’est le public qui la transforme et la modèle ensuite en transformant chaque show en moment unique et inoubliable. Cette année, je n’ai pas seulement observé le Cabaret Vert derrière mon objectif, je l’ai vécu à mille à l’heure et j’ai essayé de le capturer sous ses plus beaux atours pour le partager.


Pour en savoir plus …

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Louise_Phenix

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Le Cabaret Vert