Dur dur pour Rock en Seine de rebondir suite à une telle nouvelle. En effet, alors qu’A$AP Rocky avait déjà été déprogrammé en juillet, un autre coup de massue est tombé à peine 48 heures avant le jour J : Doechii, une des grosses têtes d’affiche de cette édition 2025, a également annulé sa venue. La soirée rap qui devait être portée par deux grands noms s’est reposée finalement sur un seul artiste : Kid Cudi.
Retour sur cette deuxième journée où nous avons pu naviguer entre différents univers artistiques, avant le grand finale du rappeur.
Enchantée Julia et Khruangbin : des moments hors du temps
Quoi de mieux pour commencer la journée qu’un peu de douceur ? Enchantée Julia, cette figure de proue de la néo-soul française, ouvre la grande scène ce jeudi 21. Cette artiste, que nous avons connue à travers ses collaborations avec Luidji ou Prince Waly, n’a besoin de personne d’autre pour briller sur scène. Nous nous laissons bercer par sa voix suave et douce, notamment sur des titres comme « Save Me », avant d’être surpris par l’apparition de Prince Waly pour leur titre commun « Onze ».

Khruangbin nous permet de demeurer dans ce cocon de tendresse pendant encore un petit moment. Entre vapeurs colorées et riffs de guitare lascifs, le groupe américain nous emporte ailleurs, on ne sait où exactement, de l’Asie à l’Amérique Latine, en passant par le Moyen-Orient, grâce à ses sonorités diverses. Laura Lee, à la basse, et Mark Spee, à la guitare, nous envoûtent avec leur nonchalance à la cool, leurs voix qui se distinguent parfois à peine et leurs doigts délicats qui tapent chaque corde de leur instrument.
Mk.gee et Vampire Weekend : un shot de vitamines rock
En un album, Two Star & the Dream Police, Mk.gee a réussi à s’imposer dans la scène indépendante ces deux dernières années. C’est donc avec curiosité que nous partons assister à son concert, qui s’avère être à l’image de son style musical. Expérimental donc, où la voix se mêle aux guitares saturées et aux kicks électroniques. Si l’artiste américain est plutôt effacé sur scène, le changement constant et le dynamisme de sa musique suffit à faire oublier cet aspect.
Après The Kooks au Sziget qui nous a rappelé notre jeunesse entourée de groupes indie rock, Vampire Weekend vient raviver les mêmes souvenirs à Rock en Seine. Même ceux qui ne connaissaient pas le groupe se laissent embarquer par les titres pêchus « Classical » ou « This Life ». Mais rien ne vaut les cris qu’on entend, les bras qui se soulèvent et les corps qui se dandinent lorsque les premières notes de leur tube « A-Punk » résonnent.

Kid Cudi, le clou du spectacle
Ça y est, le moment tant attendu arrive enfin. Kid Cudi revient en terres connues, 14 ans après son premier show à Rock en Seine… et la veille de la sortie de son nouvel album, Free. L’occasion parfaite pour lui, donc, de revisiter toute sa discographie, qu’il divise lui-même en deux catégories : « old shit » et « new shit ». Et c’est avec une énergie particulière, entre gratitude pour le passé et enthousiasme pour le futur, que l’américain entame sa performance. Il interrompt son premier titre pour vérifier que le public est assez chaud, avant de le reprendre depuis le début. Et ses fans sont au rendez-vous à chaque instant : que ce soit pendant « Neverland » ou « Mr. Miracle », des extraits de son nouveau projet, ou que ce soit pendant des titres qui ont défini son identité artistique comme « Man On The Moon (The Anthem) ». Nous avons aussi eu le plaisir de danser sur « Day ‘n’ Nite » qui a été joué deux fois d’affilée, nous rappelant nos vieux souvenirs de boîte de nuit où le tube était un véritable incontournable.

Malgré tous ces moments de gloire, le concert de Kid Cudi n’a pas suffi à combler les attentes d’un public déjà déçu de la nouvelle programmation du festival. Entre minimalisme scénique, rythme inégal et interactions répétées avec le public qui l’ont contraint à écourter sa setlist, les fans ont dû se contenter d’un concert où les hits « Memories » ou « Mr. Rager » ont manqué à l’appel.
Le deuxième jour se termine alors : que nous réserve le troisième ?

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