Nous sommes à peine remis de la fatigue de la veille qu’un nouveau jour se lève pour l’édition 2025 de Rock en Seine. Aujourd’hui, le mot d’ordre est de laisser rêver avec Empire of the Sun et AURORA en première partie de soirée, avant la soirée électronique portée par Anyma, Marc Rebillet et I Hate Models.
Empire of the Sun, un concert parmi les astres
Alors que le soleil brille sur le Domaine de Saint-Cloud, il invoque avec lui un de ses plus grands fidèles : le groupe Empire of the Sun. Si le duo a sillonné le monde à la recherche de rayons de lumière, seulement un des deux membres est présent à Rock en Seine ce jeudi : Luke Steel. Cette diminution ne se fait néanmoins pas ressentir : entre sa présence scénique et ses costumes inspirés par la culture asiatique, les multiples personnages qui donnent vie à leur univers (la lune et le soleil, des étranges créatures à franges…), dur de s’ennuyer. On accepte son invitation à oublier nos pensées négatives pour laisser place à la joie, chantant et dansant sur « We Are The People », « High and Low » ou « Walking On A Dream ». « Alive » est le titre qui conclut cette performance de Empire of the Sun à Rock en Seine et il résume parfaitement notre ressenti : on se sent vibrer, vivant.

AURORA, un rêve éveillé
C’est un jour spécial pour AURORA : cette date à Rock en Seine, la troisième de sa carrière, est son dernier show en Europe après trois ans de tournée. Et plus que jamais encore, l’artiste norvégienne nous hypnotise, tant par la douceur et la puissance de sa voix, tant par ses danses qui nous donnent l’impression de voir une fée virevolter sur scène.
Oui, le concert d’AURORA était magique du début à la fin, que ce soit pendant « A Soul With No King » qu’elle interprète après l’avoir dédié à la Terre, ou pendant « Exist for Love », sa seule chanson qui porte sur l’amour. Lors du deuxième couplet, elle s’avance vers le public qui l’écoute silencieusement, mais avec émotion, comme en trance. Et cet état de trance semble être la transition parfaite pour amener le titre « Starvation », titre qui nous avait surpris à la première écoute par sa deuxième partie qui conviendrait parfaitement à des soirées rave.
Fidèle à ses idéaux humanistes, AURORA ne quitte pas la grande scène sans un mot pour le peuple palestinien et nous sommes encore sous le charme lorsque nous partons découvrir les autres performances de la journée.
Quand le soleil s’en va… les festivaliers dansent sur de la musique électronique
Marc Rebillet est un mélange attachant entre le fou du bus et ChatGPT : ce roi de l’improvisation débarque sur scène en caleçon, annonçant dès les premières secondes l’ambiance de son concert.
Alors qu’il ignore les barrières le séparant du public pour venir faire des accolades, il reçoit un prompt du jeune fille qui sonne déjà comme un refrain : « pussy pussy marijuana ». Ni une, ni deux, il l’invite sur scène pour enregistrer sa voix, donnant ainsi naissance à un titre. La participation de ses fans ne s’arrête pas là : à plusieurs reprises, il leur propose le choix entre différents kicks ou différentes basses, leur permettant de co-créer quelques morceaux.
Malgré sa désinvolture, Marc Rebillet fait passer plusieurs messages sérieux sous le ton de l’humour : « Free Palestine », crie-t-il, avant d’adresser un mot au Soudan, au Congo et tous les peuples opprimés. Parce que, selon lui, « we gotta speak up, god dammit ». Il nous montre aussi ses rudiments en langue française en tonnant « La jeunesse emmerde le Front National », un slogan qui percute même les basses ultra puissantes du set.

Lorsqu’on quitte son concert, on se rend soudainement compte qu’on est enveloppé de musique électronique. D’un côté, Floating Points sur la scène du Bosquet qui concoctent minutieusement des morceaux derrière leurs machines, de l’autre, Anyma sur la scène principale qui nous emporte dans un monde étrange avec des apparitions de personnages androïdes sur grand écran et un spectacle de lumières ultra-calibré.
Le weekend commence enfin et avec lui, les plus grosses journées de Rock en Seine 2025, avec un dimanche qui fait honneur au rock. Quelle hâte !
