Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose une sélection des nouveaux clips qui font l’actualité. Entre découvertes, coups de cœur et retours d’artistes confirmés, on vous embarque dans le meilleur de la création musicale en images.

Tame Impala – Loser

Une rupture amoureuse, des décors simples, des scènes ordinaires… Et pourtant, le clip « Loser » de Tame Impala n’a laissé personne indifférent. Pourquoi ? Le protagoniste, le “loser”, n’est nul autre que Joe Keery (aka Djo, aka Steve Harrington de Stranger Things !) Après s’être fait larguer, on le suit déambuler dans un supermarché de quartier, prendre une bière, voler un briquet, perdre au loto, ramasser une cigarette… Il s’apitoie, assis sur le trottoir du magasin, jusqu’à la nuit tombée.

Loin d’une mise en scène spectaculaire, la sobriété du clip le rend plus authentique et nous plonge dans le sentiment de solitude et d’échec du protagoniste. Comme à son habitude, Tame Impala maîtrise le contraste d’une mélodie groovy avec des paroles mélancoliques, renforçant le décalage ressenti. La banalité du récit permet à chacun de s’identifier à Joe et ce sentiment de nullité, y compris Kevin Parker, qui prend sa place sur le trottoir du “Bob’s Market” le temps d’une seconde. “Loser”, c’est une thématique universelle que Tame Impala choisit d’assumer et de normaliser.

Twenty One PilotsCity Walls

Le clip « City Walls » inaugure le nouvel album de Twenty One Pilots, mais pour les fans, il symbolise surtout la fin d’une ère. Pour clôturer une décennie de récit visuel et musical, le duo nous offre un court-métrage spectaculaire, un vrai plaisir à regarder malgré un dénouement… brutal.

Suite directe du clip « Paladin Strait », (dernier titre de “Clancy”), « City Walls » met en scène l’affrontement final entre Clancy (Tyler Joseph) et Nico, incarnation de ses peurs et angoisses. Après des années de lutte, il parvient enfin à le vaincre, mais au lieu de s’enfuir, il prend sa place et devient ce qu’il redoutait le plus. Torchbear (Josh Dun) et les Banditos, figures de résistance, arrivent trop tard. Si le message du clip paraît tragique, tel une boucle qu’on ne peut briser, la dernière réplique de Josh apporte une lueur d’espoir, et une référence touchante à “Truce” : “The sun will rise, and we will try again.” S’ensuit un générique post-crédit émouvant sur “Intentions”, titre de fin de “Breach”. Enfin, un hommage aux fans : “A Story written by Tyler Joseph, Josh Dun, Brandon Rike, Mark C Eshleman… And you.” Cette clôture (douce-amère) nous laisse encore plus impatients de découvrir la suite !

Lamomali (feat. Yamê) – Totem

Matthieu Chedid aime surprendre, et il le prouve encore avec « Totem », nouvelle étape de son aventure Lamomali. Entouré de Toumani et Balla Diabaté, de Fatoumata Diawara et cette fois du très en vue Yamê, il signe un morceau lumineux où les cordes de la kora croisent l’électricité de sa guitare. L’énergie pop du titre repose sur une question simple mais obsédante : comment rester fidèle à soi-même, être son propre totem ?

Côté clip, -M- marque un grand coup. Réalisé par Alexandre Moors, « Totem » est le premier projet au monde pensé avec la réalité augmentée de Snapchat. Concrètement, les images sont tournées directement avec l’application et un filtre spécialement créé pour l’occasion. Résultat : une mosaïque d’avatars et de visages réinventés, entre virtuel et réel, où chacun peut générer son propre totem. Une expérience collective qui fait entrer Lamomali dans une nouvelle dimension, à la frontière de la musique et du jeu interactif.

LEJTic-Tac

LEJ reviennent avec « Tic-Tac », un titre qui transforme les galères financières en véritable hymne feel-good. Le trio mise sur l’humour et l’autodérision pour parler d’une réalité bien connue : jongler entre les découverts, les petites économies, et les envies d’ailleurs. Un morceau à la fois léger et sincère, où chaque clope taxée et chaque verre offert devient presque un geste de résistance.

Le clip prolonge cette énergie avec une mise en scène décalée : tarot improvisé, sessions crochet, essayages improbables… jusqu’à l’irruption d’un huissier qui vient bousculer cette routine fantasque. Mais loin d’assombrir le propos, la vidéo enfonce le clou d’un message simple : même quand tout part de travers, il reste le rire, l’amitié et la musique.

BopsCrack of Dawn

Bops lève un peu plus le voile sur Panic, leur prochain album attendu le 10 octobre, avec l’extrait « Crack of Dawn ». Le trio signe une ballade pop suspendue, où piano et guitare se répondent avec une sobriété rare. Dépouillé de tout superflu, le morceau va à l’essentiel et installe une atmosphère hypnotique, comme un road movie sonore qu’on écoute les yeux fermés.

Le clip prolonge cette impression de voyage intérieur. On y suit trois silhouettes énigmatiques, reliées seulement par une malle qu’elles transportent de lieu en lieu. Des forêts aux stations-service, des landes baignées de lumière changeante, l’image joue avec les contrastes du jour qui se lève ou s’éteint. Plus qu’une histoire, c’est une ode à la contemplation, à ces instants où l’on sent qu’un cycle se ferme pour en ouvrir un autre. Un troisième extrait qui, tout en douceur, installe l’attente et confirme que le groupe prépare un disque à la fois lumineux et mystérieux.

Bloom BatWild Cats Chilly Soup

Bloom Bat prouve qu’il sait transformer le chaos en matière sonore, avec son nouveau single « Wild Cats Chilly Soup ». Derrière un riff de guitare accroché au bitume, un beat qui cogne comme une virée nocturne et des éclats de saxophone presque dissonants, le morceau crie la révolte autant qu’il danse sur ses ruines.

Le clip, lui, détourne Marseille en terrain d’expérimentation absurde : des riders filent sur des valises ou des panneaux de signalisation, entre chutes spectaculaires et improvisations déjantées. Rien n’a de sens, et c’est précisément ce qui donne toute sa force à l’objet. À mi-chemin entre l’hommage à la culture skate et une satire de nos quotidiens trop sages, la mise en images capte un instant de liberté brute. Le genre de morceau qui donne envie de trébucher juste pour se relever en riant.

Marie AmaliTout le monde regarde par la fenêtre

Avec son timbre enveloppant et une écriture à la fois délicate et incisive, Marie Amali transforme le banal en poésie. « Tout le monde regarde par la fenêtre », troisième extrait de son EP Les averses d’été attendu en octobre prochain, déroule une méditation douce-amère sur la mémoire et le quotidien. Portée par des claviers lancinants et des textures pop aériennes, la chanson oscille entre mélancolie et tendresse, évoquant ces souvenirs futiles qu’on efface et ceux qui finissent par nous hanter.

Le clip, signé Camille Tosca, colle à cette simplicité poétique. On y suit l’artiste dans les gestes les plus anodins : déambuler près d’un marché, passer la porte d’un supermarché, descendre les escaliers du métro, s’asseoir dans une laverie. Une succession d’instantanés urbains, bruts mais habités, qui font écho au texte : voir la beauté fragile dans ce que l’on vit chaque jour.

AchileMillions de cœurs

Après un premier album remarqué et des collaborations prestigieuses avec Oxmo Puccino ou Gaëtan Roussel, Achile poursuit son chemin singulier avec « Millions de cœurs ». Entre pop et chanson française, le morceau navigue dans une mélancolie élégante, questionnant la solitude contemporaine et cette quête insatiable du bonheur partagé. Sa voix, à la fois fragile et assurée, confirme qu’il est l’une des plumes les plus sensibles de la nouvelle scène.

Réalisé par Ilan Hassan, le clip illustre avec finesse ce sentiment d’attente et de décalage. On y retrouve Achile dans un jardin somptueux, assis devant une table dressée pour deux. Tandis qu’il attend, d’autres couples s’installent tour à tour à cette même table, savourant leur complicité, accentuant par contraste sa solitude. Le va-et-vient se répète jusqu’à une conclusion troublante : Achile face à son propre double, seul remède trouvé contre l’absence. Une façon pour l’artiste de capturer le vertige intime d’une génération en quête de liens authentiques.

WonderboyStagger Home

Premier titre écrit pour l’album à venir de Wonderboy, mais dernier single dévoilé, « Stagger Home » trace une ligne trouble, vacillante, où la sensualité d’un dialogue homme/femme se heurte à la défiance et au doute. Le morceau avance comme un pas chancelant après une nuit trop longue : fragile mais déterminé à rester debout.

Le clip, signé Alexander Macmahon, épouse cette idée de mouvement continu. De Providence à Albuquerque, d’Española au Nouveau-Mexique jusqu’à Tucson, la caméra glisse entre paysages urbains et horizons désertiques. Rien ne relie vraiment ces espaces sinon la musique elle-même, qui agit comme un fil conducteur universel. Impressionniste dans ses images comme dans ses mots, ce nouveau single est moins une chanson qu’une errance, à l’image d’un morceau qui regarde les ruines intimes sans jamais renoncer à la marche en avant.

Fabien MartinRemake (Mélancolie collective)

Il aura fallu plus de dix ans à Fabien Martin pour achever son nouveau single « Remake ». Une chanson qui explore ce rêve universel : et si on ouvrait rejouer certaines scènes de nos vies, mais en mieux, en cinémascope ? Le résultat est une ballade intime, teintée de mélancolie et de lumière douce.

Le clip maison, tourné avec sa fille, met en avant cette simplicité qui lui ressemble. On le voit chanter sur le pas de sa porte, tandis qu’un chat noir traverse le jardin. Entre deux plans de plage, de cartes à jouer ou d’un vieux téléviseur cathodique, l’image revient à l’artiste, cette fois guitare en main devant un faux décor de forêt. Plus tard, on le retrouve à l’arrière d’une voiture, jouant du piano en mouvement, avant une dernière scène dans un jardin, assis avec son piano posé sur les genoux. Une vidéo tendre et sincère, qui illustre avec justesse l’esprit de Remake, un mélange de nostalgie et de poésie du quotidien.

IndoloreL’instant d’après

Premier extrait de l’EP La Vie Face A attendu en octobre, L’instant d’après condense l’art d’Indolore : une écriture en clair-obscur, entre fragilité et lumière. Inspiré par ses voyages, l’artiste chante le besoin de revenir à l’essentiel, l’amour, les gestes simples, le temps suspendu.

Le clip, véritable carte postale poétique, déroule un Paris intemporel : cafés de quartier, quais de Seine, Montmartre, Concorde, périphérique illuminé la nuit… Des images qui s’entrelacent avec des plans d’enregistrement en studio, avant un envol en avion qui s’achève devant Notre-Dame. Comme une boucle intime entre errance et retour, mouvement et ancrage. Indolore capte ici le souffle fragile des instants quotidiens, ce mélange de nostalgie et de liberté qui invite à croire en ce fameux « moment d’après ».

Alex Van Pelt – Secret Spell

Quelques jours après la sortie de son quatrième album Cabin Fever, Alex Van Pelt dévoile un clip tendre et décalé pour « Secret Spell », morceau dédié à sa grand-mère. Fidèle à son univers à la fois poétique et ludique, il retrouve le réalisateur Pacôme Henry, compagnon de route artistique, pour signer une vidéo à l’imaginaire enfantin et nostalgique, qui devient ainsi une fable lumineuse sur l’attachement et la mémoire, entre fantaisie pop et tendresse universelle.

Dans ce clip doux-amer, l’artiste réussit à transformer un personnage de jeu vidéo en miroir de solitude et de réenchantement. On y suit Alex en compagnie d’un étrange acolyte (Clyde, le fantôme orange de Pac-Man), réincarné en créature gonflable. Petit-déjeuner à deux, virées en voiture chaotiques, confidences sur un canapé, danse improvisée au son du piano ou jeux dans les champs… le duo improbable vit une parenthèse d’amitié et de liberté, entre absurdité joyeuse et mélancolie diffuse.