Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose une sélection des nouveaux clips qui font l’actualité. Entre découvertes, coups de cœur et retours d’artistes confirmés, on vous embarque dans le meilleur de la création musicale en images.
Irene Drésel – Cascade
Irene Drésel surprend encore en dévoilant Cascade, un morceau électro qui tient autant du conte que du club. Inspirée par un souvenir d’enfance (le récit Les Fées de Perrault), elle transforme l’histoire en une rêverie électronique, où voix douce, pulsations hypnotiques et refrains incantatoires s’entrelacent. Le texte alterne français et anglais, entre narration mystérieuse et chant lumineux, pour mieux brouiller les pistes. La candeur du conte croise la puissance d’une techno raffinée, et l’on se laisse happer par cette fable moderne, entre innocence et intensité.
Le clip, pensé et réalisé par l’artiste elle-même, prolonge cette atmosphère magique. Entièrement animé à partir de dessins colorés au feutre, il rappelle les illustrations enfantines ou les dessins animés artisanaux des années 80. Chaque parole semble s’incarner sous nos yeux : fleurs, diamants, perles, tout s’anime dans une cascade vive et naïve. Ce choix graphique renoue avec la formation plastique d’Irène Drésel et donne au morceau un habillage visuel unique. Entre poésie fragile et énergie électronique, Cascade devient autant une chanson qu’une petite pièce d’art total.
Frànçois & The Atlas Mountains – L’homme à la rivière (ft. Yasmine Hamdan)
Reprendre « River Man » de Nick Drake en français pouvait sembler risqué, mais Frànçois & The Atlas Mountains en fait une relecture sensible et lumineuse. Le texte traduit conserve toute sa poésie, tandis que la voix de Yasmine Hamdan apporte une profondeur nouvelle, entre douceur et mystère. Ensemble, ils redonnent vie à cette ballade intemporelle, entre hommage fidèle et liberté d’interprétation. Dans la lignée d’Âge Fleuve, ce titre poursuit l’exploration d’un univers fluide, tourné vers la quête intérieure et la circulation des émotions.
Le clip ajoute une dimension rêveuse, nourrie de sculptures marines de Marina Dellamore qui semblent s’animer sous l’eau. Des typographies dessinées par François viennent flotter à l’écran, comme des échos visuels à la chanson. L’ensemble oscille entre onirisme et artisanat, créant une atmosphère où l’oreille et l’œil s’abandonnent au même courant. Une immersion poétique qui prolonge le morceau dans un espace sensoriel singulier.
Coline Rio – Manteau chagrin
« Manteau chagrin » se déploie comme une ballade intime, suspendue au souffle fragile d’un chagrin amoureux. L’image du manteau, lourd et collant, devient le symbole d’une peine qu’on traîne malgré soi. La voix de Coline Rio, douce mais ferme, porte cette douleur retenue, toujours sur le fil. Derrière une écriture simple et des arrangements dépouillés, le morceau révèle une intensité rare, où la mélancolie se transforme en poésie.
Le clip met en images cette pudeur blessée. Filmé en noir et blanc, en plan-séquence, il enferme l’artiste dans un espace vide, presque hors du temps. Une danse à deux, faite d’élans brisés et d’équilibres fragiles, traduit la lutte contre l’absence. L’absence de coupure dans l’image laisse respirer la douleur sans échappatoire, comme une vague qui ne cesse de revenir. Pourtant, au détour d’un geste et d’une lumière, l’espoir s’invite, et le visage de Coline s’éclaire enfin, rappelant que même la peine la plus lourde finit par s’alléger.
Alex Montembault – Vanille choco
Dans son nouveau single « Vanille choco », Alex Montembault aborde son identité avec une sincérité touchante. Le morceau raconte ce sentiment de n’être ni d’un côté ni de l’autre, de chercher sa place sans entrer dans les cases. La mélodie douce et lumineuse met en valeur des paroles simples mais profondes. Sa voix, claire et pleine d’émotion, porte le texte sans fioritures. Les arrangements restent épurés, laissant l’espace nécessaire pour que chaque mot résonne. C’est une chanson intime qui parle d’acceptation et de libération personnelle. On y sent une fragilité assumée mais aussi une vraie force intérieure.
Le clip donne à cette chanson une autre dimension. Réalisé par Sacha Andres, il mélange incrustations 3D et décors colorés dans une mise en scène inventive. L’univers visuel, à la fois pop et surprenant, vient contraster avec la tendresse du morceau. On suit Alex dans un monde mouvant où tout semble en transformation, comme un reflet de sa propre quête. Chaque détail attire l’œil et apporte une touche de fantaisie. L’ensemble est dynamique mais reste cohérent avec l’émotion de la chanson. C’est une première vidéo pleine d’énergie, qui traduit bien son envie de s’affirmer.
Paris Paloma – Good boy
Paris Paloma revient avec “Good Boy”, un titre engagé qui confirme son statut d’icône féministe, après le succès du single “Labour”. Ici, l’artiste britannique continue de dénoncer, sans détour, les travers du patriarcat et de la masculinité toxique avec un clip très fort.
La vidéo montre l’ascension sociale et professionnelle du protagoniste incarné par Tom Blyth (Hunger Games). Son désir de reconnaissance finit par l’emporter sur le conflit moral intérieur qu’il semblait ressentir. Le détournement du good boyquestionne et ridiculise ces hommes de pouvoir, persuadés d’être au-dessus des lois, mais finalement aussi dociles que des chiens. Si la comparaison est d’abord métaphorique, elle devient littérale au fur et à mesure du clip. Paris Paloma, incarnant d’abord une femme rabaissée, devient une prêtresse mystique (avec un look digne d’American Horror Story !). Omniprésente, deux chiens en laisse à la main, elle s’amuse à révéler la vraie nature de ces hommes au comportement animal : une critique singlante de cette quête de pseudo-domination. Une fois de plus, Paris Paloma nous offre un clip au message tranchant, entre ironie et colère. Nous avons hâte de la retrouver en première partie de Florence and the Machines, pour un concert (déjà sold out) à l’Accor Arena en janvier prochain !
Sab – Après nous (feat. Stéphane)
Tout est parti d’un simple couplet publié sur les réseaux : une déclaration de Sab adressée à Stéphane, sans même que cette dernière ne le sache. Touchée, Stéphane a répondu, donnant naissance à une rencontre artistique sincère. Après nous devient alors un dialogue à deux voix, porté par des guitares délicates qui soutiennent l’émotion. Le texte raconte l’usure d’un amour qu’on tente de sauver, ce moment où l’on croit encore malgré les fissures. Les deux timbres se cherchent, se répondent et s’enlacent, traduisant la fragilité autant que la force de continuer à espérer. Un titre sensible qui ouvre le tout premier album de Sab, prévu en décembre.
Réalisé par Adrien Rourer, le clip met en avant cette complicité nouvelle. Filmées en face à face, Sab et Stéphane interprètent le morceau dans une atmosphère simple et brute : Sab, guitare branchée à une enceinte posée au sol, et Stéphane, micro filaire à la main. À côté de ces scènes sobres, on les découvre en train de peindre ensemble une fresque colorée qui s’agrandit peu à peu. Le mur devient symbole de leur création commune, comme une toile où se déploie leur lien. L’alternance entre les moments de chant et de peinture traduit une énergie douce et complice. La fresque se conclut par les mots « Après nous », avant que les deux artistes ne s’éloignent, laissant derrière elles l’écho de cette rencontre.
Darwin Expérience – I Killed you
Nouveau chapitre pour Darwin Experience, qui revient avec I Killed You, un titre qui précède leur EP Home annoncé pour le 10 octobre. La formation, composée de Thomas, Lazare, Arthur et Adrien, propose une pop à la fois candide et étrange, presque enfantine dans ses mélodies mais traversée par un sous-texte plus sombre. Le morceau joue sur cette tension entre innocence et inconscient, comme une comptine qui bascule dans le surréalisme. Derrière la légèreté apparente, les paroles questionnent la frontière entre ce que l’on croit voir et ce qui nous échappe. Ce contraste entre douceur pop et mystère donne au morceau une identité singulière, aussi lumineuse qu’inquiétante.
Réalisé par Martin Schrepel, le clip traduit visuellement ce flou entre réel et imaginaire. On y suit Adrien, chanteur et bassiste, tantôt entouré de ses camarades dans une scène nocturne, tantôt seul, déambulant avec ses écouteurs dans des rues désertes. Une poubelle qui se renverse, une course haletante lampe torche à la main, des conteneurs qui évoquent un port… les images jouent sur l’angoisse diffuse d’un rêve éveillé. La narration trouve son apaisement final au bord de la mer, où Adrien déguste une pomme verte. Le surgissement de son double, miroir silencieux qui répète le geste, brouille une dernière fois la frontière entre soi et l’autre. Un clip à la fois simple et troublant, qui prolonge l’ambiguïté de la chanson.
Chrystelle – Middle
Dans Middle, Chrystelle revendique une place à contre-courant des extrêmes, entre humour et sincérité. Ni icône rebelle ni modèle figé, elle chante sa normalité avec une assurance lumineuse. Derrière la légèreté apparente du refrain, le morceau dresse un portrait universel : celui des vies simples, faites d’équilibre fragile mais précieux. Portée par une pop aux accents orientaux, Chrystelle insuffle une fraîcheur rare, où la voix claire et les mots simples touchent juste. Ce titre phare de son premier EP affirme une identité singulière, à la fois ancrée et libre.
Le clip traduit ce message dans un esprit de sororité et de célébration. Réalisé par Valentin Piou, il met en scène Chrystelle entourée de proches et d’amies, toutes différentes mais rassemblées par une même énergie. Les plans alternent entre instants de danse collective et moments plus intimes, où l’artiste apparaît seule face à sa chanson. Le naturel des images souligne la beauté de l’imperfection, donnant au projet une chaleur humaine contagieuse. Plus qu’un décor, la communauté devient le cœur battant de Middle.
Kid Return – Time to Time
Avis aux amateurs d’indie pop, french touch, britpop… Ou les trois en même temps ! Kids Return ont dévoilé une live session de « Time to Time« , de retour dans le mystérieux Orange Mountains Studio. Si le titre a déjà eu droit à un clip en début d’année, il prend ici une nouvelle dimension plus intime, brute et authentique. On y retrouve le duo Adrien Rozé et Clément Savoye, accompagnés d’Alexandre Bonnemort (clavier), Wendy Killman (batterie) et Antoine Leonardon (basse).
Dès les premières notes, la douce nostalgie du morceau, presque réconfortante et chaleureuse, nous saisit. “Time to Time” invite à ralentir, à profiter de l’instant présent. Pour l’illustrer, pas de mise en scène exagérée : simplement des amis réunis pour jouer ensemble, dans un cadre hors du temps, comme coupés du monde. La caméra alterne des plans individuels et collectifs lors du refrain, révélant toute la complicité et l’amitié du groupe, avant de s’achever sur un final énergique. Cette interprétation sincère et touchante nous plonge en plein cœur de l’univers onirique de Kids Return.“Time to Time” s’impose clairement comme un incontournable de 1997, le dernier album du duo parisien, confirmant qu’ils n’ont pas fini de nous faire rêver. Et bonne nouvelle : cette vidéo s’inscrit dans une série de live sessions qu’on vous conseille vivement de découvrir !
Edgär – Dragons (live session)
Le duo amiénois Edgär revient là où on ne les attendait pas. Après deux albums baignés d’électro, Dragons marque une plongée frontale dans le rock. Le morceau s’appuie sur une rythmique nerveuse, des guitares rugissantes et une tension qui enfle mesure après mesure. Ce virage assumé ne trahit pas leur identité mais l’élargit, en offrant une énergie brute et sans détour. Le live devient le terrain idéal pour mesurer cette nouvelle intensité et la sincérité du jeu.
Tournée au Hangar à Sons de Lille, la session capte l’essence de ce retour : pas de fioritures, juste le plaisir de jouer et de partager. On retrouve Edgär dans une configuration resserrée qui leur va bien, avec une fougue communicative. Dragons illustre leur capacité à se réinventer, tout en laissant entrevoir les contours d’un futur album attendu en 2026. Après un premier aperçu déjà tendu avec Enemy, le groupe prouve qu’il sait franchir un cap et qu’il faudra compter sur eux dans leur nouvelle peau rock.
Rest Up – Damage
À quelques jours de la sortie de Real Sensations, Rest Up balance « Damage », un titre percutant et court. Tout est taillé pour l’exutoire : guitares tranchantes, batterie martiale et une énergie qui pousse au lâcher-prise, sans se soucier du regard des autres. Derrière ce chaos assumé, le morceau garde un éclat pop accrocheur, comme une invitation à célébrer la jeunesse dans ce qu’elle a de plus insoumise et déraisonnable.
Le clip de Simon Chevalier traduit ce défouloir en trois scènes parallèles : un homme seul qui fume et danse dans une pièce sombre, un autre qui détruit rageusement un tourne-disque, et deux filles qui s’abandonnent à la danse puis au vélo sur un trottoir désert. Ces fragments se répètent, se croisent et s’intensifient, jusqu’à former une boucle hypnotique. Rien n’est vraiment narratif, tout repose sur l’énergie brute, sur ces gestes de rébellion ou d’errance qui finissent par dessiner un portrait éclaté de la jeunesse que le morceau incarne.
Luje – Try me
Deuxième étape après un premier single glacial, Try Me transforme l’énergie de Luje en une ascension tendue et haletante. Les rythmes claquent comme des coups secs, les silences ouvrent des brèches, et la voix, rugueuse, semble avancer au bord de la rupture. Plus qu’une chanson, c’est une épreuve sonore, une montée qui n’atteint jamais de sommet mais relance sans cesse le souffle. Fatigue, lutte et détermination se croisent pour créer une force brute qui secoue et fédère, comme si la musique devenait un terrain d’endurance partagé.
Le clip de Rémi Richarme épouse cette intensité dans une esthétique minimale. Inspiré par l’artwork de Among The Firs signé Laetitia Lafort, il alterne visages surgissant de l’ombre et sous-titres qui déroulent les paroles. Chaque fragment visuel reste simple, presque austère, mais participe à cette atmosphère de tension continue. Ce dépouillement renforce le sentiment d’être face à une musique qui ne triche pas et qui s’impose comme un défi.
