Dream Nation 2025 a transformé Villepinte en temple électronique le temps de deux nuits intenses. Entre techno hypnotique, hard music survoltée et une scène extérieure 100% féminine, cette 12e édition a offert des moments de pure transe collective. Retour sur une expérience hors du temps.
Les 26 et 27 septembre 2025, le Parc des Expositions Paris Nord Villepinte s’est une nouvelle fois transformé en gigantesque temple des musiques électroniques. Pour sa 12e édition, le festival Dream Nation a réuni plus de 60 artistes sur plusieurs scènes, entre espaces indoor monumentaux et une scène extérieure à ciel ouvert. Deux nuits intenses, marquées par la diversité des styles et une scénographie immersive, où l’on vient surtout pour perdre la notion du temps et se laisser emporter dans un univers totalement métamorphosé..

Un décor aux couleurs contrastées
Nous arrivons vendredi soir vers 22h. Première satisfaction : l’entrée est fluide, un contraste appréciable avec l’édition précédente où l’accès ressemblait presque à un parcours du combattant. Pas de temps perdu, en quelques quelques minutes, nous voilà projetés dans l’immensité du festival, avec ses halls transformés en cathédrales électroniques.
Cette année encore, chaque scène impose sa propre identité. La Pulsar Stage, baignée de vert hypnotique, nous attire rapidement par son atmosphère futuriste et organique. La Warzone, avec son rouge incandescent et ses kicks hardcore, agresse dès l’entrée mais finit par nous sembler trop écrasante. Tout est affaire de sensibilité, peut-être aussi de génération.
La 2Much Stage : respiration en plein air
À l’extérieur, la 2Much Stage offrait une atmosphère différente, presque plus intime, sous le ciel nocturne et les lumières colorées. Devant un écran géant diffusant des visuels vibrants, les artistes prenaient place derrière une cabine lumineuse perchée au-dessus du public, créant une proximité unique malgré la foule compacte.
Nous y avons assisté aux sets de Lux, Shoshana, Sibi et Shanixx, qui ont chacune imposé leur univers avec puissance et fraîcheur. Cette programmation 100% féminine du vendredi résonnait comme un manifeste : la fête électronique se vit aussi au féminin pluriel, et Dream Nation l’a rappelé en mettant en avant une nouvelle génération de talents.

Plongée dans la nuit
De retour dans les halls, on plonge dans la densité sonore de la Pulsar. Zorza martèle déjà une techno brute qui galvanise la foule. Plus tard, Ascendant Vierge fait souffler un vent de cyber-pop envoûtante, moment suspendu au milieu des basses martiales.
Le duo déroule un live où se mêlent intensité et théâtralité : Mathilde à l’avant, charismatique dans une tenue vert et noir avec une jupe fendue, pendant que Paul officie derrière ses machines. Cette dominante de vert évoque presque l’esthétique « Brat » de Charli XCX, clin d’œil pop dans l’univers rave. Ils enchaînent notamment « Au top » (sorti en 2022), repris en chœur par une partie du public, avant d’atteindre l’apothéose sur leur titre à succès « Influenceur », qui transforme la Pulsar Stage en cathédrale électronique vibrante.
Puis vient le déferlement de 999999999. Le duo italien envoie une acid techno rugueuse et hypnotique qui transforme littéralement la Pulsar en volcan. Kicks acérés, montées sous tension, transe collective : c’est sans doute l’un des moments les plus marquants de la soirée.
Températures en hausse
La suite de la nuit voit Oguz littéralement possédé derrière ses platines, accentué par la présence d’un danseur torse nu en avant-scène. Le public, moite et électrisé, tombe la chemise et la température grimpe d’un cran. À la Warzone, Mad Dog cogne dur, avant que Sefa ne surprenne tout le monde en revisitant « Les Lacs du Connemara » en version frenchcore. Un moment improbable, entre euphorie et sourire collectif.
Point culminant de la nuit : le b2b inédit entre Reinier Zonneveld et Angerfist. La rencontre de la techno et du hardcore déchaîne une onde de choc sonore qui semble effacer les frontières entre les scènes. La Pulsar et la Warzone ne font plus qu’un.
Samedi : un regret assumé
Nous n’étions pas présents pour la deuxième soirée, mais difficile de ne pas en mesurer l’intensité. La Lunar Stage accueillait notamment Astrix, maître de la psytrance, accompagné de projets hybrides comme Mischluft ou Perceval. De son côté, la Bassquake Stage promettait de lourdes secousses avec Wilkinson, Zomboy ou encore Infekt. Autant d’artistes qui nous font regretter de ne pas avoir prolongé l’expérience sur ce deuxième volet.
Entre l’organisation plus fluide, la mise en valeur d’artistes féminines sur la scène extérieure, et des sets d’une intensité rare, Dream Nation 2025 a su faire perdre la notion du temps à des milliers de festivaliers, ainsi qu’à l’auteur de ses lignes. Mission accomplie.
