Dans Attractions, Daisy Lambert mêle nostalgie, liberté et fantaisie pour créer un univers sonore unique et plein d’émotions
Sous son prénom faussement féminin, Daisy Lambert cache un musicien touche-à-tout, aussi érudit que fantasque, et amoureux de la pop dans toutes ses excentricités. Après deux chapitres déjà salués pour leur liberté et leur élégance rétro, il boucle enfin la boucle avec une édition complète d’Attractions. Un disque total, à la fois bande originale imaginaire, hommage à la pop des années 70-80 et autoportrait en funambule sonore.
Chapitre 1 : La tentation du décor
Sorti en mai 2024, le premier chapitre posait les bases d’un univers déjà à part. Daisy Lambert y invite Barbara Carlotti (La femme invisible) et Octave Noire (L’horizon) pour des morceaux entre pop rêveuse et bande originale imaginaire. Ces chansons ont le charme un peu rétro des vieilles variétés italiennes ou des séries télé d’avant, portées par des synthés japonais que Lambert avait achetés à Christophe. Le résultat, c’est une pop élégante et vivante, qui transforme le quotidien en petit film intérieur.
Chapitre 2 : Les turbulences de l’âme
Sorti en janvier 2025, le deuxième volet plonge plus profondément dans l’intime. « Tu me manques » et « Le touriste » (chanté par Donald Pierre, alias Romain Guerret du groupe Aline) laissent entrevoir la fragilité de Lambert derrière son humour et sa distance. À l’opposé, « Music Airlines » (avec Wendy Martinez) prend son envol vers un univers plus planant, quelque part entre rock progressif et rêve éveillé. Ici, l’artiste joue les voyageurs de la mémoire pop, oscillant entre mélancolie et légèreté.
L’épilogue lumineux
La version complète d’Attractions, sortie le 3 octobre 2025, vient clore cette aventure. On y découvre de nouveaux titres précieux : « Très peu pour moi » (en duo taquin avec Alka Balbir), « Folle in love » (avec LNA), pleine de tendresse, ou encore « Ton polo est » et « Métalangage », plus sobres et introspectifs. Ces morceaux complètent parfaitement le puzzle et montrent un artiste à la fois lucide et rêveur, capable de rire de lui-même tout en livrant des émotions vraies.
C’est cette liberté totale qui interpelle dans Attractions, Daisy Lambert ne s’impose aucune règle, il passe du rock progressif aux mélodies sentimentales, des jingles télé aux rêveries électroniques, toujours avec curiosité. Il transforme le passé en matière vivante, le tord, le recolle et en fait quelque chose de neuf. C’est un geste rare aujourd’hui, à l’heure des formats et de la vitesse. Ce nouvel opus ressemble à un joyeux désordre fait avec cœur, où chaque note imparfaite devient un petit morceau d’humanité. Un album à la fois étrange et sincère, qui rappelle que la pop la plus folle est souvent la plus belle.
