Le duo revient avec « Thylacine », un single électro-pop hypnotique qui mêle racines et émotion. Une invitation à plonger dans leur univers sensible et captivant. 

Okali, c’est d’abord une rencontre, celle de Gaëlle et Florent, deux artistes qui font dialoguer leurs univers sans chercher à les contenir. Leur nom, venu du Cameroun, signifie « faire attention à l’autre », une intention que l’on retrouve dans chaque vibration de leur musique, et que l’auteur de ces lignes, originaire du même pays, connaît bien. Entre influences africaines, rock, dub et trip hop, le duo façonne une matière sonore instinctive et sincère, traversée par le symbolisme et le désir de créer sans codes. À l’image de leur nouveau single « Thylacine », une ode à la résilience et à la fois en soi, dévoilé le 14 octobre.

Okali ©Pierre Diaz

Le chant d’un monde en éveil

Dans « Thylacine », Okali tisse un lien rare entre racines et invisible, signant une ballade à la fois charnelle et cosmique. Le duo avance sans barrière de style, laissant la matière sonore respirer. La voix de Gaëlle, profonde et lumineuse, s’enroule autour d’une folk organique où groove et textures trip hop créent une tension apaisée. Le titre puise dans la mémoire du monde, dans cette part d’animalité et d’intuition que l’on garde enfouie. Inspiré par le fantôme du thylacine, ce tigre disparu d’Australie, le morceau devient une quête de présence, celle qui consiste à écouter le vivant, se reconnecter à l’instinct et accepter le mystère.

Le clip, tourné en plan séquence, prolonge cette idée de passage. Gaëlle traverse une forêt dense, vêtue d’un drapé blanc qui semble absorber la lumière avant de s’effacer pour révéler une robe verte, comme si la nature reprenait ses droits sur le corps. Les cauris, le bâton, le geste lent, tout évoque une marche initiatique, intime et universelle. Le symbole ne prend jamais le pas sur l’émotion, on y sent une force tranquille, un dialogue silencieux entre l’humain et la terre. Les paroles défilent en sous-titres, rappelant que chaque mot a sa trace, chaque souffle sa mémoire.

Après avoir manqué Okali à la Fête de l’Humanité, on pourra enfin les retrouver ce vendredi au MaMA Festival, le marché des musiques actuelles qui fait vibrer Paris chaque automne. Le duo jouera d’abord un showcase sur la scène Avant-Garde, tremplin pour artistes émergents vers l’international, avant de revenir à 21h00 dans la salle Jacques Bravo pour un concert complet. Une belle occasion de vérifier, sur scène, que cette musique habitée garde toute sa force quand elle se partage.