Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose une sélection des nouveaux clips qui font l’actualité. Entre découvertes, coups de cœur et retours d’artistes confirmés, on vous embarque dans le meilleur de la création musicale en images
Yael Naim – Dream
Yael Naim signe son grand retour avec « Dream », premier extrait de son prochain album, et poursuit la métamorphose amorcée avec Night Tales (2020). Cinq ans après son dernier projet, l’artiste s’émancipe pleinement, produisant désormais seule une musique où la matière organique dialogue avec l’électronique. Cet extrait déploie une soul moderne et contemplative, traversée de silences, de respirations et de textures trip-hop éthérées. Sa voix nue, presque chuchotée, guide ce voyage intérieur où s’entremêlent douceur, vulnérabilité et renaissance. L’artiste célèbre ici l’acceptation de soi et la bienveillance universelle, dans un geste à la fois intime et lumineux.
Réalisé comme un poème visuel, le clip illustre cette idée de transformation par la fluidité et le lâcher-prise. Allongée dans la mer, vêtue d’une robe blanche qui flotte à la surface, Yael se laisse emporter par l’eau, oscillant entre immersion et légèreté. Les plans se succèdent comme des respirations, entre apaisement et abandon, jusqu’à cette image finale où elle semble être projetée hors de l’eau, suspendue dans l’air, libérée. La mise en scène, épurée et symbolique, traduit parfaitement le message du morceau, celui de renaître de soi-même, entre profondeur et élévation.
Tame Impala – My Old Ways
Tame Impala revient après cinq ans d’absence avec Deadbeat, un album aux influences plus électroniques, où Kevin Parker semble vouloir se réinventer sans trahir son ADN psyché. Le musicien australien ouvre le projet avec « My Old Ways », un titre envoûtant construit autour d’un piano lancinant, presque lo-fi, qui donne l’impression d’écouter une démo de l’album. Peu à peu, les percussions s’imposent, suivies des synthés et d’une basse hypnotique. La voix de Parker, à la fois lointaine et obsédante, répète en boucle : “I know what’s comin’, ain’t so shockin’ / Always fuckin’ up to something…” Un mantra cyclique où il semble se débattre avec ses vieux démons, démons que nous pouvons seulement tenter de deviner : addiction, solitude, ou peut-être la peur de retomber dans ses anciens schémas créatifs. Le morceau agit comme une confession, ou peut-être une déclaration annonçant un album plus expérimental, déjà jugé par certains comme pas assez Tame Impalesque.
Côté visuel, le clip surprend par la présence même de Kevin Parker, habituellement absent de ses propres vidéos. On le découvre seul, enfermé dans son studio, cerné de machines et d’instruments : un autoportrait brut d’un artiste face à sa création. Peu à peu, la caméra s’ouvre sur des paysages urbains, gris et silencieux, où il déambule en quête d’un but, peut-être à la recherche de la paix intérieure qui relancerait son inspiration. À mesure que les synthés s’intensifient, le rythme s’accélère et la ville s’efface, remplacée par des plans naturels : la vue vertigineuse de son studio, une faune et une flore lumineuses, un coucher de soleil. Le clip devient une méditation visuelle sur la solitude comme passage obligé vers la beauté. Car ce qui fait Tame Impala, c’est cette alchimie unique : transformer la mélancolie en mouvement.
Louis Tomlinson – Lemonade
Premier single de son album How Did We Get Here?, Lemonade reflète un tournant dans la carrière de Louis Tomlinson. La musique est plus pop, l’énergie plus solaire et psychédélique. Dans la chanson, l’artiste utilise la métaphore de la limonade pour évoquer une relation contrastée, à la fois douce et amère (« She’s so bitter, she’s so sweet »). Le rythme est immédiatement entraînant, le refrain accrocheur se répète tout au long du titre jusqu’au pont qui offre, lui, un passage introspectif (Is it only human to escape into delusion… ).
Le clip, à la fois lumineux et vintage, s’ouvre sur la figure de Louis Tomlinson en pleine séance photo. Celui-ci, fatigué de recevoir des ordres, s’échappe vers le stand de limonade et trouve refuge auprès de créatures oniriques qui lui proposent un verre de limonade rafraîchissante sous le soleil de plomb. La boisson, offerte comme un fruit défendu, ne sera finalement jamais accessible et ce n’est qu’en sautant dans la piscine que Tomlinson arrivera enfin à se rafraîchir. Dans l’ensemble, le clip offre une belle métaphore d’une relation conflictuelle où les promesses murmurées au début ne sont pas tenues et de laquelle il est difficile de s’extraire.
La reine garçon – J’ai vu les chevaux sous la mer
La Reine Garçon dévoile « J’ai vu des chevaux sous la mer », un titre empreint de douceur et de renaissance, extrait de leur album Tout Renaîtra Différente. Cette chanson marque une étape essentielle dans le parcours du duo, qui accompagne ici la transition de Floé et les métamorphoses intimes qui en découlent. La voix flotte entre fragilité et affirmation, portée par des arrangements éthérés où la poésie rencontre l’émotion brute. C’est un morceau sur la transformation, la réconciliation avec soi et l’amour qui persiste à travers le changement. Une œuvre à la fois personnelle et universelle, qui célèbre le courage d’exister pleinement.
Réalisée par Camille Ducellier, la vidéo se présente comme un véritable kaléidoscope d’autoportraits queer, vibrant d’amour et de fierté. On y découvre une mosaïque de visages et de corps, des regards qui assument et s’affirment, des gestes tendres entre couples, des sourires, des caresses, des instants de vérité. Chaque image célèbre une transition, un accomplissement, une joie retrouvée. Le film, empreint de douceur et de bienveillance, transcende le témoignage pour devenir un manifeste visuel sur la beauté d’être soi. Une ode à la communauté, à la transformation, et à la liberté d’aimer sans masque.
Alex Roussiaux – Perdu en mer
Alex Roussiaux confirme sa place dans la pop/rock française avec « Perdu en mer », une ballade sensible et émotive qui explore le sentiment de solitude et la recherche de repères dans un monde en mouvement. Depuis ses débuts à Metz jusqu’à sa participation à The Voice en 2021, Alex a construit une trajectoire marquée par la passion et la résilience, transformant ses expériences personnelles en matière musicale. Ce nouveau single, après le succès de « La Tornade », révèle une facette plus intime de son univers, où mélodie et émotion se répondent avec justesse et légèreté, offrant une immersion douce dans ses pensées et ses errances.
Le clip réalisé par Valentin Loustalet et Matthias Herrmann illustre parfaitement cette sensation de dérive et de contemplation. On suit Alex dans la ville, assis sur des marches à observer son téléphone avant de prendre son vélo et de sillonner les rues au rythme du morceau. Les plans alternent entre déplacements à vélo, arrêts contemplatifs et regards vers l’horizon, capturant à la fois la fluidité du mouvement et la profondeur intérieure de l’artiste. L’ensemble crée une atmosphère poétique et mélancolique, où la ville devient le miroir d’un état d’esprit oscillant entre errance et quête de sens.
Fauzene – Sauter ensemble
Dans le nouveau single de Fauzene « Sauter Ensemble », véritable cri de ralliement, le texte oscille entre désillusion et espoir. Le refrain est simple mais puissant (« si tous les gens sautaient ensemble »…) et évoque le sursaut d’espoir attendu autour d’une cause commune. C’est un appel à la solidarité alors que seul, le désespoir annihile toute espérance (« si l’herbe s’en va, qu’est-ce qui partira en fumée ?« ). Les problèmes modernes de la société s’accumulent et provoquent une réflexion que seuls le ralliement et l’union semblent pouvoir résoudre.
Dans le clip réalisé par leurs soins, les accords de guitare commencent alors que le groupe est présenté dans un décor un peu vieillot et pictural. Cependant, alors que le titre prend en puissance, la pièce et les objets de décoration sont détruits par les membres du groupe, la nature morte est mangée… En s’affranchissant ainsi d’abord des objets superficiels, symboles des générations passées puis des murs de la pièce, le groupe finit par se retrouver dans la forêt. La musique semble avoir trouvé son but : affranchir, libérer d’un passé encombrant, tape-à-l’œil pour permettre à l’art de s’exprimer en toute simplicité et revenir à l’essentiel.
Lou – Cœur brûlant
Lou signe son retour avec « Cœur brûlant », un titre vibrant où la jeune artiste explore ses doutes, ses failles et la puissance intérieure qui en émerge. Sur un rythme afro-pop lumineux, elle mêle sensualité et détermination, affirmant une identité artistique de plus en plus affirmée. À seulement 20 ans, elle poursuit un parcours impressionnant, entre The Voice Kids, Molière l’Opéra Urbain et désormais Le Roi Soleil, où elle tiendra prochainement l’un des rôles principaux. Ce nouveau single agit comme un manifeste, celui d’une femme en devenir, prête à embrasser ses émotions sans peur de brûler.
Le clip, réalisé par Jean-Charles Lesieur, joue sur le clair-obscur et la symbolique du feu intérieur. Sur un fond noir, le visage de Lou apparaît dans un cercle lumineux, tatoué de fleurs, comme une métaphore de la renaissance. Les plans alternent entre cette image stylisée et des moments plus bruts, où l’artiste, plongée dans la pénombre, danse, respire, serre une rose dans la main. Le contraste entre lumière et obscurité, fragilité et intensité, compose un récit visuel à la fois poétique et introspectif. La dernière image, lorsque le cercle se referme sur son visage, évoque un cycle qui se clôt pour mieux recommencer, celui d’une artiste en pleine métamorphose.
Cassily – Les lettres
Cassily dévoile le clip de « Les lettres », un titre d’une grande sensibilité où chaque mot semble pesé, retenu, puis libéré dans un souffle. Comme on vous le présentait la dernière fois, la chanson explore ces amours qui s’effacent lentement, les silences qui s’accumulent jusqu’à devenir trop lourds, et la nécessité d’écrire pour ne pas sombrer. Portée par des guitares grondantes et une voix à la fois tremblante et fière, Cassidy transforme la fragilité en force, l’émotion brute en lumière.
Le clip, réalisé par Matthieu & Julien Humez, prolonge cette atmosphère d’intimité. Dans une chambre entièrement blanche, Cassidy écrit, chante, respire. Chaque plan semble figer un instant suspendu entre le passé et le présent. La caméra capte les gestes du quotidien : une main qui trace quelques mots, un regard perdu, une respiration qui s’alourdit. Le décor épuré devient le miroir d’un monde intérieur en reconstruction, un espace de solitude habité par la création. En refermant son cahier à la fin du clip, l’artiste semble boucler un chapitre, prête à passer au suivant, avec la même sincérité désarmante.
Belfour – Les voiles
Belfour lève le voile sur un nouvel extrait poétique et mélancolique, « Les voiles », avant leur passage très attendu au Bar en Trans le jeudi 4 décembre. Ce titre, issu de leur prochain disque réalisé avec Thibault Frisoni et nourri par le regard bienveillant de Bertrand Belin, s’inscrit dans la continuité de leur univers, entre équilibre subtil, réalisme tendre et onirisme fragile. La voix douce et magnétique de la chanteuse, portée par des arrangements aériens, évoque le passage du temps, la mémoire et le vent qui emporte ce qu’on ne sait plus retenir. « le morceau se déploie comme une balade contemplative, à la fois ancrée dans le réel et traversée de rêverie, où la mélancolie devient une lumière.
Le clip, signé Elizabeth Marre, prolonge cette atmosphère à la frontière du quotidien et du rêve. Il s’ouvre sur la chanteuse debout, immobile, devant les barres d’immeubles, pendant qu’à ses pieds des enfants jouent, tissent des liens, partagent un instant de vie. Puis le décor glisse vers un champ ouvert, symbole d’échappée et d’espace retrouvé : on la voit marcher, chanter, aux côtés de son binôme, entre ciel et herbes hautes. Les deux artistes s’assoient sur une voiture, jouent, dansent, croisent une vieille dame avec laquelle ils partagent des étincelles dans la nuit. Ces gestes simples, ces lumières fragiles, forment un tableau à la fois bucolique et urbain, où la tendresse du réel se mêle à la poésie du souvenir.
Chrystelle – J’ai mal au monde
Chrystelle poursuit son ascension avec « J’ai mal au monde », un titre d’une sincérité désarmante, où elle aborde la souffrance mentale avec justesse et pudeur. Entre fragilité et force, sa voix se fait confidentielle, presque chuchotée, comme un cri retenu. Ce morceau, extrait de son premier EP Middle, explore ces douleurs invisibles qui traversent nos existences, sans jamais sombrer dans le pathos. Sur une production douce et vaporeuse, Chrystelle parvient à transformer la mélancolie en lumière, livrant un témoignage à la fois personnel et universel.
Réalisé par Lyt Films, le clip d’une grande simplicité visuelle, accompagne cette émotion sans artifice. Filmée entre une grande roue illuminée, une plage au bord des rochers et une allée de fête foraine, Chrystelle incarne une errance poétique entre nostalgie et apaisement. La dominante bleue des images renforce cette impression de flottement, entre tristesse et sérénité. Le montage, alternant ces trois espaces, évoque la solitude en mouvement, l’envie de guérir sans encore savoir comment. Une mise en image délicate, à la fois introspective et lumineuse, fidèle à la sincérité du morceau.
Xavier Polycarpe – Broken Cliff
Xavier Polycarpe revient avec « Broken Cliff », extrait de son EP six titres Instant sorti le 18 avril dernier. Ce morceau qui se veut mélancolique, se penche sur la fin d’une relation et le cheminement intérieur qui suit une rupture, entre vertige, solitude et acceptation. La voix de Xavier flotte au-dessus de chœurs enveloppants et de touches subtiles d’autotune, apportant une douceur presque réconfortante au texte qui parle de séparation et de contemplation.
Le clip réalisé par Christophe Axford prolonge cette émotion en images. On y voit l’artiste arpenter des sentiers escarpés et courir le long d’une falaise, le vide sous les pieds, tandis que le soleil décline sur l’océan. Chaque plan capture cette oscillation entre tension et apaisement : le vertige des émotions, la recherche d’une issue et la sérénité qui vient lorsqu’on accepte l’inévitable. Le montage laisse respirer l’espace et le temps, transformant le paysage naturel en miroir des états d’âme du chanteur, et faisant de ce clip une véritable méditation visuelle sur la mélancolie et la résilience.
Marcia – Plus jamais Bleu
Marcia fait une entrée remarquée avec « Plus jamais bleu », un premier single à la fois dramatique et irrésistiblement ironique. Elle y campe le rôle d’une idéaliste un peu désenchantée, qui se débat avec ses contradictions sans jamais perdre l’élégance du geste. Sur un piano mélancolique ponctué de chœurs lyriques, sa voix juvénile dévoile une sincérité désarmante. Entre humour et gravité, elle transforme ses désillusions en autoportrait sensible, quelque part entre Barbara et Billie Eilish. Ce mélange d’audace et de fragilité, de lucidité et de tendresse, qui fait de ce titre une chanson manifeste, celle d’une génération qui rit de ses chutes pour mieux se relever.
Le clip, d’une justesse symbolique, transpose ce chaos intérieur dans le décor banal d’une cuisine. Marcia y apparaît d’abord calme, cigarette à la main, avant que tout ne s’embrase autour d’elle : l’eau déborde, les flammes montent, la panique guette, mais elle continue de chanter, stoïque et incandescente. Les objets du quotidien deviennent les témoins muets d’une tempête émotionnelle, entre effondrement et résistance. Lorsque la caméra s’arrête sur elle, tête posée sur la table, le tumulte s’apaise enfin. Une image à la fois tragique et apaisée, qui résume tout : brûler pour mieux renaître.
