Vendredi soir, l’Accor Arena vibrait au rythme des confettis, des cris et des refrains d’antan. Pour son 41ᵉ anniversaire, Katy Perry signait un retour flamboyant à Paris avec le premier show de sa tournée « The Lifetimes Tour ».
Cela faisait plus de sept ans qu’elle n’avait pas joué en France. Autant dire que les 15 000 spectateurs massés à Bercy (familles, fans de la première heure et curieux nostalgiques des années 2010) étaient prêts à exploser. Et ils n’ont pas été déçus : entre décors monumentaux, costumes délirants et mise en scène futuriste, la chanteuse a transformé la salle en un immense parc d’attractions pop.
Féerie, kitsch et moments suspendus
La scène, en forme de symbole de l’infini, fend la salle en deux. Tout autour, une forêt d’écrans morcelés, des tuyaux, des fleurs géantes et un globe lumineux d’où la chanteuse surgit à l’ouverture. Un dispositif impressionnant, parfois trop. Là où d’autres stars misent sur la sobriété, Katy Perry pousse le curseur du kitsch au maximum, frôlant parfois la surcharge.
Le premier acte, très électro, débute avec « Artificial », un titre vite oublié, avant que les tubes ne reprennent le dessus. « Chained to the Rhythm », « Dark Horse », « California Gurls », « Teenage Dream », « Hot N’ Cold » « Last Friday Night » et « I Kissed A Girl » qu’elle dédie à ses « fans gays français et à toute la communauté gay… » Les classiques sont bien là, souvent remixés à la sauce house, parfois expédiés en deux refrains, de quoi frustrer les fans autant que les galvaniser
La setlist alterne entre euphorie et longueur, notamment sur les plus récents « Nirvana », « Crush » ou « All The Love », noyés sous une production EDM datée. Mais dès que la nostalgie reprend le dessus, le public rugit. Car malgré les inégalités du spectacle, Katy Perry reste une bête de scène. Elle chante parfois en playback, oui, mais elle ne s’économise jamais. Survoltée, elle traverse la salle sur un oiseau mécanique, fait des abdos sur le dos en chantant, enchaîne les acrobaties, les sourires, les clins d’œil. Et surtout, elle s’amuse.
Entre deux morceaux, la chanteuse plaisante, lit les pancartes du public, se moque gentiment d’elle-même et finit par se laisser fêter par la salle entière.
Fête d’anniversaire pop et démesurée
L’ambiance atteint son apogée quand l’un de ses danseurs interrompt le show : « Demain est une très grosse journée, alors je pense qu’on devrait lui chanter un joyeux anniversaire ! » Les 15 000 spectateurs reprennent en chœur, tandis que Katy, hilare, est soulevée par son équipe. Quelques minutes plus tard, elle demande au public la permission de se faire un cadeau : « Est-ce que je peux chanter ma chanson préférée à la place de celle prévue ? » Et c’est « Not Like The Movies » qu’elle offre, en toute simplicité, suspendue dans un silence ému.
Le show reprend ensuite de plus belle, entre sabres laser et chorégraphies lumineuses. Puis vient l’image que personne n’oubliera : Katy Perry, perchée sur un immense papillon, survolant l’Accor Arena au son de « Roar ». Quelques instants plus tard, « Firework » embrase la salle dans un final grandiose, confettis multicolores et explosion d’énergie.
Spectaculaire, parfois trop, souvent sincère, et toujours généreux, ce concert laisse un goût contrasté. Tout n’est pas parfait, entre les longueurs, le playback, les transitions maladroites, mais Katy y apparaît plus humaine que jamais, à la fois icône pop et showgirl consciente de son époque. Une pop star qui, malgré ses excès, sait encore rallumer l’étincelle.

Katy Perry reviendra à l’Accor Arena les 4 et 5 novembre, avant un passage à Lyon le 7 novembre. Et pour ceux qui veulent rallonger la fête, la star sera aussi de la partie dans plusieurs festivals français cet été : Main Square (Arras), Lovely Brive, Musilac (Aix-les-Bains) et Vieilles Charrues.
