Rosemarie sort son premier album Réparer, treize morceaux pour se relever, respirer et habiter la douceur, même dans les moments de fragilité.

Depuis ses premiers titres, « La mer » et « Faire partie du monde », Rosemarie s’est imposée par sa manière d’habiter le silence. Ses chansons sont comme des respirations, entre retrait et douceur, où la lumière filtre malgré tout. « Les contours », dernier single avant la sortie de son premier album, venait clore ce triptyque d’introduction. Aujourd’hui, Réparer déploie enfin son univers entier, celui de treize morceaux liés par un même fil, celui de la lenteur, du soin et du désir de tenir debout.

Treize morceaux pour tenir debout 

Tout au long de l’album, Rosemarie cherche un lieu à elle. Tantôt une crique, tantôt une chambre, tantôt une plaine ouverte. Ces paysages intérieurs accueillent la fatigue, la colère, le manque, mais aussi la tendresse, la lumière, les matins qui reviennent. L’ « Ouverture », joué au violon, trace la première respiration, l’écriture reste limpide, parfois presque murmurée : « Le corps ne se souvient plus que la mer a de grands yeux », chante-t-elle dans « La mer », comme une formule de mémoire et d’oubli. Dans « Faire partie du monde », elle dresse une liste de mantras pour ne pas flancher. « Matin » rouvre la fenêtre, « Colère » affronte le désordre, « Sous mes paupières » effleure le deuil, avant que « La rosée » ne referme doucement l’album, comme un nouveau départ.

Réalisé par Olivier Koundouno, cet album respire la sincérité artisanale, porté par des instruments (violoncelles, guitares, trompette, voix et chœurs) qui s’entrelacent sans chercher la brillance, afin de former un ensemble vivant et organique. À l’image de la pochette signée Cléo-Nikita, qui montre un corps à la surface de l’eau, entre terre et mer, l’album cherche l’équilibre entre chute et apaisement.

Certes ce premier opus profond et sincère n’apaise pas tout, mais il adoucit et prend le temps de respirer, d’écouter, de laisser venir. Rosemarie y trace son chemin avec une délicatesse rare, celle de celles et ceux qui, au lieu de fuir la fragilité, choisissent d’en faire un lieu habitable.