Et si le deuil avait ses saisons ? Silly Boy Blue nous les fait traverser dans Goodbye Matters, un EP aussi doux que déchirant.
Le 24 octobre dernier, l’artiste francophone Silly Boy Blue nous offrait un EP poétique et touchant : Goodbye matters. Accompagné de courtes vidéos explicative sur les réseaux sociaux, ce projet retrace une année de deuil. Le deuil d’un être cher, la tristesse, l’acceptation, la souffrance, la rancœur.
L’EP de Silly Boy Blue nous livre 5 chansons pour 5 saisons. 5 évolutions du processus de deuil, 5 façons de (sur)vivre cette épreuve. L’EP s’ouvre sur le titre Summer1. La phrase « Where ever you are » (peu importe où tu es) berce nos oreilles avec une douceur rare. Un piano aux notes graves en fond viennent casser avec celle-ci. Des paroles en canon entre la chanteuse et une voix de grave résonnent le tout pendant qu’elle chante « I’m looking for you anyway » en boucle. L’EP enchaîne sur « autumn » avec des notes au piano/synthé teintées de nostalgie. La chanteuse ne cesse de nous questionner avec des interrogations commençant par « What about… ». Les notes electro-pop que nous avions connu lors de ses deux précédents albums (Breakup Songs et Eternal Lover) restent plus discretent mais présentes. Tout comme la saison, « Autumn » annonce l’absence inévitable dans une pudeur notable. Comme lors des saisons, « Winter » arrive. Une chanson remplie de souffrance et d’une question répétée : « is this it?« . La douleur se ressent à travers les notes des guitares et de piano.
« Spring » vient ensuite se déposer dans le creux de nos oreilles comme le doux parfum des fleurs qui font leur retour. « I don’t wanna forget…« . La peur de l’oubli qui nous hante tous plus ou moins après un deuil. Chaque chanson offerte par Silly Boy Blue dans cet EP nous pose face aux diverses phases du deuil. L’artiste met des mots sur nos maux ainsi que les siens. La dernière chanson de l’EP, « summer2 » s’ouvrent sur un presque long silence comme pour renforcer l’absence, la douleur mais aussi un début d’acceptation, de renaissance. La chanson réutilise les mêmes mots que la première chanson du (presque) même titre « summer« . Mais Silly Boy Blue y ajoute « but I forgive you« , mais aussi du violon et des instruments plus doux mais plus intenses, profonds. Cette chanson est une manière de boucler la boucle du deuil et de l’acceptation de celui-ci.
Goodbye Matters résonne dans toutes les âmes qui ont pu écouter ce chef d’œuvre qui fera écho à tous ceux qui ont rencontré la perte d’un être cher. L’EP nous confesse l’intime, le deuil. Chaque morceau, silence, notes, mots encre l’EP dans le creux de notre âme. La souffrance n’est que passage dans cette mélancolie douce et désarmante. Un adieu émouvant, sincère et nécessaire. Silly Boy Blue nous a offert un petit trésor musical à travers son EP « Goodby matters« .
